AUTOUR
DE BASQUIAT
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Vous trouverez des
informations à propos des personnes qui ont occupé une place
importante dans la vie de Basquiat, ainsi que des critiques sur Basquiat
et son oeuvre et enfin un aperçu du film réalisé en
hommage à Basquiat: |
WAHROL |
COLLABORATIONS |
CRITIQUES |
FILM |
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Wahrol, fils d’un émigré
tchèque, nacquit en 1928 à Pittsburgh et se rendit à
New York en 1949. Il y connut le succès en tant que graphiste en
publicité, avant de devenir la star incontestée du Pop Art.
C'est lors de la Biennale du Whitney Museum of American Art, à New
York, en 1984, que Warhol et Basquiat se rencontrèrent.
Basquiat et Wahrol
se rencontraient généralement à la Factory de Wahrol,
là les toiles chan-
geaient de main d’innombrables
fois et c’est là que débutât la véritable collaboration
entre les deux artistes. Leur collaboration semblait aller de soi sans
effort. C'était une sorte de conver-
sation corporelle,
qui se matérialisait par des couleurs plutôt que par des mots.
Et ce travail en commun sur la toile était associé à
leur sens de l’humour, avec des remarques pointues, des juge-
ments pénétrants
et des discussions détendues. Dans cette ambiance inspirée,
près d’une cen-
taine d’œuvres ont
été réalisées, parfois monumentales (de 3 à
6 mètres). Certaines d’entre elles vous frappaient comme un éclair
chargé d’idées et d’une énergie concentrée.
Dans l’œuvre intitulée
Arm and Hammer (1984), les deux artistes sont parvenus à orienter
la tension de leur dialogue vers une solution remarquablement concentrée.
Warhol y a repris la marque de Arm and Hammer, une levure chimique bien
connue de tous les Américains. Il a repro-
duit deux fois à
la main le panneau entouré de rouge avec le bras musclé qui
brandit un marteau. Même si Wahrol, une fois de plus, a choisi de
citer une formule publicitaire, on croit discerner dans le choix du sujet
une sorte de geste amical à l’adresse de Basquiat, dont on sait
que l’œuvre abonde en études anatomiques réalisées
minutieusement d’après Stephen Gray et Léonard de Vinci.
Basquiat s’est borné à retravailler la partie gauche de la
pièce de Warhol. Il a placé la tête d’un saxophoniste
noir au centre du blason circulaire. Ce visage figé tel un masque
agressif avec ses yeux hallucinés et sa bouche tout armée
de dents se retrouve dans d’autres œuvres de Basquiat, où il produit
souvent l’effet d’un slogan politique militant. Le fait qu’il s’agit ici
d’un musicien noir se réfère au monde du jazz, dont Basquiat
se sentait très proche. La date de 1955 en caractères gras
évoque l’année de la mort de Charlie Parker. Le terme commemorative
(que Basquiat écrit commemeritive ), noté à l’intérieur
d’une barre bleue, confère au tableau le caractère d’une
plaque commémorative. En repassant sur les lettres pour les barrer,
il fait allu-
sion à la proximité
de l’ordre légal et de la condamnation, de l’orientation et de la
désorienta-
tion. Les indications
de Basquiat se poursuivent enfin par une ligne circulaire noire au tracé
tremblé, qui relie le profil à la surface blanche. Il s’agit
peut-être d’une allusion subtile aux pièces de monnaie représentées
par Warhol (voir leur travail commun New Flame), qui encer-
clent également
un visage de profil. |
Cependant,
ce qui apparaît d’une grande vivacité et vigoureusement coloré
chez Warhol, se trouve chez Basquiat dématérialisé
et spiritualisé par un processus d’extrême simplification.
Habitué à
collaborer avec d’autres, notamment pour accroître ses moyens de
production, Warhol vécut une expérience nouvelle dans son
travail commun avec Basquiat, qui le fascinait par le flot intarissable
de ses idées, par sa créativité insouciante, et par
l’engagement de son expression personnelle. |
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Pour la première
fois depuis 1962, Warhol re-
prit le pinceau, à
la vive instance de Basquiat. De nouveau, on vit naître entre ses
mains les fameuses marques qui ne se confondent avec aucune autre, à
l’extrême limite des écritures manuelle et mécanique.
Dans ses dernières œu-
vres encore, on remarque
qu’il a retouché à la main certains éléments
en leur donnant davan-
tage de fraîcheur.
On peut dire que Warhol a rajeuni au contact de Basquiat.Pour sa part,
Basquiat prit davantage de confiance en lui-
même, se sentant
approuvé par celui qu’il consi-
dérait comme
son idole, et cette nouvelle assu-
rance se traduisit
immédiatement par l’augmen-
tation du format de
ses toiles. |
Il y était
poussé par Warhol, et se glissait souvent littéralement dans
la peau de son aîné. Il se mit dès lors à s’essayer
à diverses techniques de reproduction. L’intensité de sa
relation à l’œu-
vre de Warhol lui
enseigna également un usage économe et ciblé du moyen
artistique, dont on verra les effets féconds dans sa production
ultérieure. |
Si vous voulez en savoir
plus sur Andy Wahrol, vous pouvez vous référer à ce
site
internet. |
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C’est
au début des années quatre-vingt, à New York, que
se sont croisées les trajectoires de trois artistes aussi divers
que Andy Warhol, Francesco Clemente (artiste italien né en 1952,
il vit et travaille à New-York et en Inde depuis 1982) et Jean-Michel
Basquiat. Leurs rapports d’amitié et leurs échanges ont été
en quelque sorte ratifiés par les Collaborations, orchestrées
en 1984 par Bruno Bischofberger, directeur de la galerie du même
nom à Zurich. Celui-ci fixa les règles qui allaient présider
à l’action commune des trois artistes, et qu’ils acceptèrent
spontanément. |
Chaque peintre, avait
à tra-
vailler quatre pièces
(le choix du format et du maté-
riau étant
libre) qu’il
transmettrait deux
par deux à ses collègues. Puis, le
transfert se faisait
une nouvelle fois, de telle sorte qu’à la fin, chaque artiste avait
réalisé quatre toiles en première position, quatre
en deuxième et quatre en troi-
sième, tandis |
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que trois dessins
étaient mis en circulation.
Les quinze travaux
en tout furent donc réalisés dans les ateliers des trois
artistes, confrontant ainsi continents et générations.
Les Collaborations
représen-
tent bien davantage
que le simple compte-rendu d’une amitié ; dans l’histoire de l’art,
elles ont pris la valeur d’un héritage incomparable. |
Certes,
le 20ème siècle ne manque pas de ces relations ni de ces
collaborations entre artistes. Cependant, dans les œuvres de New York,
à la différence des autres tentatives du même genre
(notamment en ce qui concerne les groupes Cobra ou Müllheimer Freiheit),
l’apport personnel ne se perd pas dans la collectivité du groupe.
Il conserve au contraire toute sa spécificité, même
lorsqu’il est soumis à l’ordonnance d’une nouvelle synthèse
visuelle.
C’est plutôt
à l’époque de la Renaissance qu’on trouve des situations
comparables. D’ailleurs, il est significatif que Warhol, Clemente et Basquiat
fussent tous les trois fascinés par cette pé-
riode de l’histoire.
Avec leur format étendu
à toute la paroi et leur manière de souligner les surfaces,
les œuvres new yorkaises ne ressemblent-elles pas, elles aussi, à
des fresques ? |
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Au-delà de
ces remarques sur « Basquiat : produit des années 80 »,
il faut absolument s’intéres-
ser à la qualité
et la force de l’œuvre qui restera sans conteste la véritable contribution
de l’artiste à l’histoire de l’art de ces dernières décennies.
Warhol
en a été conscient et plu-
sieurs passages
de son Journal y font mention :
Lundi 4 octobre
1982.
Rencontré Bruno
Bischofberger (taxi $7,50). Il est venu avec Jean-Michel Basquiat. C’est
le gosse qui signait SAMO quand il était sur le trottoir de Greenwich
Village à peindre des t-shirts. C’est un de ces gosses qui me rend
fou. Il est noir mais certains disent qu’il est porto-
ricain, alors je ne
sais pas. Bruno [Bischofberger] l’a découvert et maintenant il a
la vie facile. Il a un loft super sur Christie Street. C’est un gamin de
la moyenne bourgeoisie, il est allé à l’université,
etc. Un jour il a essayé d’être peintre à Greenwich
Village.
Mardi 2 octobre
1984.
Jean-Michel est passé
au bureau pour peindre. Mais il s’est endormi par terre. Il avait l’air
d’un clochard, allongé là. Je l’ai réveillé.
Il a fait deux chefs-d’œuvre qui étaient formidables.
Jeudi 9 mai 1985.
[…] Suis passé
prendre Jean-Michel (taxi $6). Il s’est remis au travail et ce qu’il a
fait est for-
midable, c’est vraiment
emballant, je pense que ça restera.
Jeudi 27 novembre
1986.
[…] Il [Basquiat]
a raconté que son père écrivait un livre. Il a ajouté
(rires) : Il n’est même pas drogué, comment peut-il écrire
un livre ? sur quoi ? C’est la première fois que j’entends Jean-
Michel dire quelque
chose de drôle. Je me demande si c’est son sens de l’humour.
En novembre 1988,
dans le magazine Vogue,
Keith Haring
rendit hommage à Basquiat
La facilité
avec laquelle Basquiat a atteint la profondeur m’a convaincu de son génie.
Un courant constant d’idées et d’images nouvelles, semblant s’exprimer
sans efforts, apporte la preuve de la puissance de sa vision. Les exemples
et les actes audacieux de sa vie et de sa philosophie l’ont élevé
au rôle d’enseignant. Mais peut-être n’était-ce que
son absolue honnêteté qui en fut un véritable héros.
Peter Schjeldahl,
dans un article paru dans 7 DAYS du 21
septembre 1988 (soit quelque 40 jours
après le décès de Basquiat), met bien l’accent sur
le rôle que joua la frénésie des années 80 dans
la trajectoire de l’artiste :
Basquiat ne peut être
perçu que comme le martyr du jeu de roulette russe qu’a été
sa toxico-
manie qu’il croyait
en vain être capable de contrôler sans aide extérieure.
Mais on ne peut nier que sa réputation, qui en définitive
reposera (ce dont je suis convaincu) sur la qualité et l’impor-
tance de son œuvre,
a subi les étranges inflations et déflations du monde artistique
byzantin des années 80. Ce monde a permis son ascension, Basquiat
l’a aidé à se définir, et ce monde a fini par se lasser
de lui.
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1996
Réalisation
et scénario: Julian Schnabel
Photo: Ron Fortunato
Montage: Michael Berenbaum
Musique : John Cale
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avec Jean-Michel
Basquiat......Jeffrey Wright
Beni.......Benicio Del Toro
René Ricard........Michael Wincott
Andy Warhol........David Bowie
Albert Milo........Gary Oldman
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En
1981, Jean-Michel Basquiat, découvert par Andy Warhol, devient l'artiste
le plus contro-
versé et le
plus "glamour" du monde. A New York, ses expositions sont très attendues
et ses tableaux achetés par les collectionneurs et les musées.
Mais le jeune peintre souffre de la soli-
tude et de tendances
autodestructrices. Il plonge dans la drogue et meurt en 1988...
Jean-Michel Basquiat
(1960-1988) n'est pas un sujet banal. Premier artiste-peintre noir re-
connu, mondialement
célèbre à l'âge de 21 ans, mort sept ans plus
tard: son passage dans le mon-
de de l’art est un
météore, et sa vie assez mouvementée pour autoriser
un film moins de dix ans après sa mort.
Julian Schnabel,
artiste peintre reconnu, fait ses premiers pas dans l'écriture de
scénario et dans la réalisation, en rendant hommage à
l'un de ses collègues Jean-Michel Basquiat, avec qui il a partagé
plusieurs expositions de son vivant. C’est une biographie très réussie,
où l'on sent la main d'un peintre et une musique qui par sa présence,
nourrit le film tout comme elle l'a fait dans la vie de l'artiste. Le regard
du peintre sur un peintre apporte au traitement du film un ton particulier,
celui de la simplicité et de la proximité. |
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Schnabel montre la
vie de Basquiat au quotidien, ses débuts difficiles, quand il dormait
dans la rue, l’am-
biance du monde de
l’art new-
-yorkais où
ils évoluaient tous deux, sa rencontre avec Andy Warhol, qui marqua
le tournant de sa vie, sa première exposition, son amie, la drogue...
On peut seulement
regretter que la forme ne soit pas plus innovante, pour mettre en scène
la vie d'un peintre aussi novateur.
Basquiat
est remarquablement interprété par Jeffrey
Wright qui compose un personnage désinvolte
et excentrique, avec ses doutes et ses contradictions. Wright, qui a pris
ce rôle comme un défi, passera plusieurs semaines aux côtés
de Julian Schnabel pour apprendre ce qu'est la vie d'artistes. |
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Mais la
palme de l'interprétation revient à David
Bowie, alias Andy Warhol, formidable dans
son rôle pourtant difficile. Warhol n'était pas, c'est le
moins que l'on puisse dire, un être faci-
lement saisissable.
Sa personnalité complexe est très justement rendue par le
jeu sobre de Bowie.
Gary Oldmand, Albert
Milo dans le film représente l'image des artistes de l'époque.
Tout comme le casting,
la bande musicale est, elle aussi, très fournie.
Le réalisateur
a choisi certains morceaux dans la discothèque personnelle de Basquiat
qui avait un goût varié de la musique Rap (Grand Master Flash),
au Punk (Iggy Pop) en passant par le Jazz (Charlie Parker, Miles Davis).
Dennis Hopper
interprète le rôle de Bruno Bischofberger,
qui fut en autre l'agent d'Andy. Benicio Del Toro sous les traits de Benny
symbolise les amis des premiers jours. Courtney Love, que l'on ne présente
plus, re-
présente l'une
des nombreuses groupies qui sont passées en coup de vent dans la
vie de Basquiat.
Michael Wincott interprète
le poète René Ricard.
On retrouve aussi Willem Dafoe, Christo-
pher Walken et Tatum
o'Neal... |
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On y entend aussi
des titres de Tom Waits, Leonard Cohen, The Pogues, John Cale et The Rolling
Stones. De plus des oeuvres originales écrites spé-
cialement pour le
film par P.J. Harvey, Tracy Bonham, The Toadies, Bian Kelly, Tripping Daisy,
Nick Marion Taylor et Gavin Friday qui donnent à la bande son un
côté presque par-
fait. |
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