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 Que se passe-t-il dans la tête d'un snowboarder?  Que se passe-t-il dans le corps d'un snowboarder?
 Le matériel nécessaire!  L'histoire du snowboard!
 
 
QUE SE PASSE-T-IL DANS LA TÊTE D'UN SNOWBOARDER?
 
Les apports du snowboard 
La psychologie du sport 
Les enjeux liés à la pratique du snowboard 
Pourquoi le hors-piste? 
Regroupement de jeunes
 
 

Qu’est-ce qu’apporte le snowboard ? 

    Le snowboard n’apporte pas la même chose à tout le monde, chacun est différent, chacun a ses propres goûts. Certains préféreront faire de belles courbes sur les pistes, d’autres en hors-piste et certains préféreront faire de beaux sauts. 

  Il existe aussi une grande différence entre les compétiteurs et les amateurs. Les premiers font du snowboard dans le but de gagner, gagner de l’argent, gagner la reconnaissance d’autrui, dépasser l’obstacle. Ils sont en constante tension vers l’avenir. Les seconds, au contraire, font du snowboard pour le bonheur hic et nunc. Leurs buts sont plutôt le bien-être, le plaisir, la relaxation, la liberté et la créativité. Les compétiteurs ne sont donc pas comme les amateurs mais on ne peut pas dire que les premiers ne cherchent aucun bonheur hic et nunc ou que les seconds ne cherchent jamais à se dépasser ou à être reconnu. 

  Le sport est bien vu dans la société d’aujourd’hui comme dans celle d’hier, qu’il soit pratiqué en amateur ou en professionnel. Il apporte santé et beauté du corps. Les meilleurs sportifs sont souvent idolâtrés comme des dieux. En gagnant, ils permettent la promotion de toute leur nation, de tout leur groupe. 

  L’engouement pour les sportifs de son propre groupe est parfois dingue. Il n’y a qu’à voir ce qu’il se passe lors de matchs de foot ou autre. Cet engouement peut paraître illusoire et aliénant, mais il est là pour défendre les identités culturelles particulières ; pour comprendre cela il n’y a entendre une fois l’expression souvent entendue après une victoire : « On est les meilleurs ! ». 

  Le snowboard ne peut peut-être pas être comparé ainsi au foot, mais ce qui est sûr, c’est que les personnes ayant un don pour ce sport sont reconnus par autrui et surtout par les jeunes. Il y a bien sûr toujours des exceptions, des gens qui n’aiment pas ce sport, mais est-il vraiment possible de ne pas admirer la force et l’agilité des snowboarders (entendons ici les compétiteurs)? 

 

 
 
 

La psychologie du sport 

  La psychologie du sport peut profiter des travaux de la psychologie générale sur la motivation, le recueil, l’évaluation de soi, le contrôle des émotions, les effets de stress et l’anticipation . La psychologie sociale lui profite aussi par ses travaux sur la cohésion, le consensus et l’articulation des rôles dans le groupe. 

Estime et promotion de soi 

  Il y a promotion de soi par l’activité du snowboard ou autre sport, par les appropriations sensori-motrices et instrumentales. Cette promotion de soi amène l’estime de soi, d’abord par autrui et ensuite par soi-même. Puisque les autres m’admirent, je peux m’admirer moi-même. 
  Les appropriations sensori-motrices et instrumentales se font par imitation et identification. Elles viennent de représentations prototypiques ou stéréotypées. Elles permettent le dépassement d’impuissances physiques temporaires mais aussi d’orienter et de canaliser ses émotions. 
  Mais l’activité sportive permet aussi de dépasser ces mêmes identifications par des conduites d’évaluation cognitive, des comparaisons, des différenciations critiques. 
  L’activité sportive permet donc de se socialiser, de vivre avec son groupe, mais aussi de se personnaliser, de se créer sa propre identité. 

  Le progrès et la réussite amènent une augmentation de l’estime et de la confiance en soi, la démarcation par rapport à autrui, l’affirmation de soi et la reconnaissance sociale. Cet accomplissement de soi est une motivation pour l’activité sportive. Elle apporte le sentiment de se réaliser, d’élever son niveau d’aspiration et d’orienter son programme de vie. 
  Mais la réussite peut aussi amener des illusions et ainsi des angoisses, une déstabilisation et une fragilisation de l’estime de soi. Elle est difficile à gérer et elle prend des significations différentes selon comment la personne la situe par rapport aux autres domaines de sa vie. 

  Le sport permet la socialisation de la personne : il favorise l’identification à ceux qui réussissent, l’appropriation des compétences grâce à un apprentissage moteur, affectif et relationnel. Il facilite l’intégration et la promotion sociale. 
  Il permet aussi la personnalisation de la personne : il favorise l’autonomie, l’auto-contrôle mais aussi la connaissance et la promotion de soi, l’intégration psychique des valeurs, des normes et des projets, en un mot, il permet la réalisation de soi. 
Mais il crée aussi des conflits par la prise de conscience des limites de capacité, de potentialité.  

Détente et relaxation 
 

  Le snowboard et le sport en général permet aussi  de se détendre, d’oublier les problèmes. C’est peut-être même plus vrai pour le snowboard que pour les autres sports car ce dernier peut ne pas demander beaucoup d’efforts, on peut se laisser glisser et faire de belles courbes. Ceci n’est pas toujours le cas, mais c’est possible.  
  De plus, la montagne  apaise, il n’y a pas de bruit et l’air est pur. Mais ceci reste vrai jusqu’au moment où les pistes deviennent noires de monde. Car le monde amène le stress : le stress pour prendre les remontées, le stress des bosses formées par les nombreuses personnes, et le bruit est bien sûr de retour ainsi que la pollution crée par les nombreuses voitures. 
  La montagne apaise aussi tant que l’on est pas débutant car dans ce cas, ce sont plutôt les bleus et les courbatures qui prennent le dessus. 
 

 
 
 
 
 

Enjeux liées à la pratique du snowboard: 

1. Les récompenses, l’argent, et le star-system: 

  Les déterminations internes à l’individu (désir de réussite, motivation), susceptibles d’être renforcées par des récompenses externes (argent, médailles…) favorisent la progression des performances. 
  On connaît mal l’influence des récompenses sur la performance ou la personnalité  du sportif, car dans d’autres domaines des recherches montrent que l’augmentation des récompenses externes ne s’accompagne pas systématiquement d’un surcroît d’activité ou d’une amélioration des performances.  

2. Le dopage et doping psycho-relationnel : 

  La performance oblige l’athlète à un constant effort de dépassement, parfois au-delà du supportable. Pour réussir il doit opérer une mobilisation interne, et rechercher à l’extérieur des appuis, des étayages et des médiations. Il peut utiliser des produits (licites ou illicites) ou s’appuyer sur des relations privilégiées (parents, entraîneur), pour le soutenir dans l’effort. On a, là aussi, peu analysé le rôle essentiel de ces personnes-ressources (identification, dépendance, persuasion…) sur le fonctionnement des conduites et de personnalité des sportifs, sur le choix de leurs stratégies, sur le dosage de leurs efforts. 

3. De l’idéalisation à la pratique de la réussite : 

  L’activité sportive, comme toute activité mais  de façon peut-être plus exemplaire et prototype, est incluse dans une aspiration à la réussite, personnelle et sociale. Mais tous les individus ou groupes ne peuvent espérer atteindre un niveau d’excellence. Les milieux sportifs cherchent à promouvoir simultanément une popularisation de tous les sports et une aide spéciale aux sportifs de haut niveau, ou à ceux qui, par leurs potentialités avérées à partir de premières performances, sont susceptibles de le devenir. 

4. La différence entre le snowboarder de haut niveau et l’amateur : 

  Certains opposent le sport-compétition à l’expression corporelle de soi. Les pratiques sportives seraient fondées sur l'affrontement à l’obstacle, au temps, à autrui, sur la quête du rendement et de la performance sur le dépassement héroïque de soi, impliquant une constante tension vers l’avenir, dans un cadre codé, hiérarchisé, fondé sur le spectacle. 
  Les activités corporelles douces seraient, elles, fondées sur le bien-être et le plaisir, l’intimité personnelle et la relaxation, la liberté, la créativité et la communication. 
 

 
 
 
 
 
 
 
Le hors-piste 
 

  Le hors-piste est extrêmement dangereux, même en ayant pris toutes les précautions possibles. A la moindre erreur, une avalanche mortelle peut-être déclenchée et une fois déclenchée, ce sont des énormes blocs de neiges qui dévalent la pente à toute vitesse en créant ainsi une tornade de poudreuse étouffante. Rares sont les rescapés. 

  Mais qu’est-ce qui pousse les gens à sortir des pistes et risquer la mort ? 
Pour se démarquer de la masse qui reste sur les piste et se créer une identité propre. Pour dépasser et canaliser ses émotions, ses angoisses, ses peurs. 

  Mais aussi pour avoir de meilleures sensations, glisser comme on veut, sans risquer de se prendre une plaque de glace, n’avoir personne à éviter (sauf l’avalanche potentielle!). 

  Voici un lien à un site de prévention vous présentant les choses à ne pas oublier lorsque l’on fait du hors-piste:      http://www.mygale.org/faggi/snow/Prevention/prevention.html 
 

 
 
 

Regroupement de jeunes 

  Le snowboard est à la mode chez les jeunes. On retrouve ici un processus d'identification qui pousse la personne à imiter pour rentrer dans un groupe et évoluer. Ceci crée des liens, indispensables dans une société. C'est ainsi, un nouveau groupe qui se forme. Concrètement, chez le snowboarders, ceci se voit par exemple dans leur style vestimentaire particulier, ainsi que dans leur état d'esprit et leur attitude. 
  En plus du processus d'identification, on retrouve ici le processus de démarcation: d'un groupe par rapport aux autres groupes, mais aussi d'un individu par rapport aux autres. 
  Au niveau de la démarcation du groupe, on remarque chez les snowboarders une envie de se différencier des générations précédentes. Beaucoup de jeunes ne veulent pas suivre le même chemin ou avoir les mêmes occupations que leurs "ringards" de parents. Ainsi, ils font pas du simple ski, tout comme ils n'écoutent pas la même musique et ne portent pas les mêmes habits. 
  Au niveau de la démarcation de l'individu, il y a par exemple, l'envie de prendre plus de risques, de faire de plus beaux sauts, d'aller plus vite.  
 

Référence pour cette page : Sport et psychologie : actes [du] VIIe Congrès international
            de psychologie du sport, Montpellier, 3, 4, 5 octobre 1990 /
            [organisé par la Société française de psychologie du
            sport... et al.] ; sous la dir. de Jean Bilard, Marc D
   Paris : Ed. Revue EPS, 1991