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On parle en Afghanistan pas moins de 32 langues et dialectes. Ce multilinguisme pose d’évidents problèmes administratifs, scolaires, techniques. La constitution de 1931 a établit que deux langues auraient un statut officiel en Afghanistan : le pachtoun, langue de l’éthnie majoritaire, et le persan, qui pouvait jouer un rôle de « fédérateur » entre différentes ethnies marquées par les traditions persanes. Cette division laissait de côté les autres langues, notamment le turc. Il n’a toutefois jamais été question d’interdire l’usage des langues autres qu’officielles. Bien plus, divers textes constitutionnels ont assuré que l’Etat devait respecter et préserver toutes les traditions culturelles de l’Afghanistan.
 
 

Le persan d’Afghanistan(retour éthnies, poèmes)

La langue persane est parlée par près de la moitié de la population afghane. Bien que les textes officiels aient toujours recommandé le bilinguisme administratif, le persan s’est progressivement imposé comme langue administrative parce qu’il est compris par une large proportion de la population. Périodiquement, les pachtounophones protestent contre cet état de fait ; on tient compte de leurs représentations quelque temps, puis les habitudes reprennent le dessus. C’est seulement, en grande partie, dans l’armée que le pachtoun reste la langue dominante.

Persan d’Afghanistan, persan d’Iran

Pour présenter les choses de façon simplifiée, le persan de Kaboul est à celui de Téhéran ce que le français de Québec est à celui de Paris. La réalité est cependant plus complexe. Au-delà de différences tenant essentiellement de la prononciation et à quelques variantes stylistiques et de vocabulaire courant, il existe un conflit de caractère nationaliste entre les Iraniens et les Afghans. En effet, grâce aux revenus pétroliers, les iraniens ont pu s’assurer un niveau de développement, qui les situe bien au-dessus de celui de l’Afghanistan.
Autre différence et non des moindres, les Iraniens sont attachés à l’islam chiite, alors que les Afghans, en écrasante majorité, sont sunnites.

Si l’on parle fârsi en Iran (le fârsi peut être considéré comme le « persan standard » ; son nom dérive de la province du Fârs), les Afghans tiennent à parler dari, mot désignant le persan de la cour, c’est-à-dire sa forme littéraire et traditionnelle.

Le persan en Afghanistan n’est pas uniforme. On ne s’exprime pas de la même façon à Herât, à Mazâr-e Charif ou à Kunduz. Quant à Kaboul, centre politique et administratif, où les populations sont mêlées, on y parle aussi une forme particulière de persan, désigné sous le nom de kabôli.
 

L'écriture

Le persan s’écrit avec des caractères arabes bien que certaines lettres se prononcent de façon différente. Mais surtout, le persan a ajouté trois lettres faisant défaut à l’arabe : le « p », le « g » et la lettre « tch ».
Deux types principaux de calligraphies sont en usage : le nasr, droite, la plus courante et classique, celle qui est utilisée pour l’imprimerie et la dactylographie ; et le nastaliq, beaucoup plus élégante, ornementée, véritablement dessinée. C’est le nastaliq qui est la base de l’art de la calligraphie - dimension importante de l’art arabo-musulman.
 

Le pachtoun(retour éthnies, poèmes)

Tout comme le persan, le pachtoun appartient à la famille des langues indo-européennes. Il est parlé dans toute la partie sud-est et centre-est de l’Afghanistan. Là encore, suivant les régions pachtounes, on observe de sensibles différences de prononciation.
 

L'écriture

Le pachtoun a adopté, lui aussi, les caractères de l’écriture arabe ; mais de nombreux signes supplémentaires ont dû être ajoutés pour tenir compte d’une langue comportant beaucoup de consonnes emphatiques et de prononciations particulières. Par exemple, le pachtoun a introduit une lettre pour la voyelle « e » (prononcé comme dans cheveu en français) qui n’existe ni en persan, ni en arabe. De même, on a définit aussi une troisième forme de « t » alors que le persan et l’arabe comportent déjà deux variétés de « t », l’un emphatique et l’autre non. Le pachtoun est une langue difficile à apprendre. De surcroît, il n’offre peut-être pas toutes les finesses et les nuances du persan. Ces deux facteurs expliquent que le persan s’affirme comme la principale langue administrative en Afghanistan.
 

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