Actuellement contrôlée par des
islamiques, ils règnent dans la capital afghane un climat d’incertitude
et de désordre, mais tous gardent espoir. Ce n’est pas la première
fois de sa très longue histoire que Kaboul endure une telle tourmente.
Connue depuis le IIe millénaire avant notre ère, époque
de grandes migrations qui déplaça les populations des confins
de la mer d’Aral et de la Caspienne jusqu’aux rivages de l’océan
Indien, la cité afghane, au carrefour des routes de Perse et de
Bactriane (l’ancien Turkestan), devient très vite un point de passage
incontournable. C’est là que l’on doit se rendre avant de poursuivre
vers la péninsule indienne. Dès lors, les conquérants
se succèdent. Dans l’Antiquité, les Perses, puis Alexandre
le Grand, envahissent la région. Quelques décennies avant
la chute de Rome, les Huns déferlent sur Kaboul et fondent la dynastie
des Turkichahis, de religion bouddhiste. Attaqués sans relâche
par les Arabes qui veulent les convertir à l’islam, ces «
infidèles » finissent par céder. Mais ce n’est qu’en
l’an 977, avec l’arrivée des Turcs, que la parole du Prophète
triomphe véritablement. Ensuite, quand sous les sabres de Gengis
Khan , l’Asie central se transforme en un gigantesque charnier, Kaboul
(1221-1222) n’échappe pas au carnage. Plus d’un siècle lui
est nécessaire pour renaître. Alors se présente, Tamerlan,
qui affirme être le fléau d’Allah. Il ajoute son tribut de
ruines et de tueries aux décombres et massacres antérieurs.
Il faut encore attendre un siècle et la prise de Kaboul par Baboul
pour qu’enfin la cité ressuscite. Descendant par son père
de Tamerlan et par sa mère de Gengis Khan, ce prince en quête
d’un royaume s’empare en 1504 de Kaboul et il en fait sa capital. Sous
son impulsion, Kaboul devient un haut lieu de négoce. Aujourd’hui,
un jardin porte son nom. Au milieu de celui-ci trône un mausolée
où repose le corps de l’empereur.
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