la réputation du choc à travers l'histoire | les actions sur le corps |
Aujourd'hui, tout le
monde sait, du moins je l'espère, que le chocolat est bon pour la
santé. On a voulu lui faire porter la responsabilité de toutes
sortes de maux : acné, migraine, constipation, crise de foie, cholestérol,
etc... Aujourd'hui, la plupart des études cliniques ont montré
que ces reproches étaient infondés. Par exemple, pour le
cholestérol, des études ont montré sur des animaux
puis sur des hommes, que le chocolat, riche en beurre de cacao (beaucoup
d'acides gras insaturés), faisait plutôt baisser le taux de
cholestérol dans le sang.
Alors on peut se demander
pourquoi beaucoup de personnes mentionnent des troubles en relation avec
la prise de chocolat. Ne serait-ce pas la culpabilité d'avoir goûté
au fruit interdit ? Est-ce la peur de grossir ou la peur, plus profonde
et plus archétypique, d'avoir succombé à la magie
noire ?...
Commençons par examiner les dires de nos ancêtres : le débat sur le chocolat existe en effet depuis que celui-ci est apparu en Occident.
Les indigènes mexicains, aux temps des conquistadores, en consommaient parce qu' « on peut voyager toute une journée sans fatigue et sans avoir besoin d'autre nourriture quand on en a bu. ». Les Aztèques l'utilisaient en outre pour lutter contre la fatigue, la diarrhée, ou les cystites. Le beurre de cacao servait à soigner plaies et brûlures.
Lorsqu'il arriva en Europe, il suscita des avis partagés. Mme de Sévigné, par exemple hésitait. Dans sa correspondance avec sa fille, en 1671, tantôt elle vante les mérites du chocolat, tantôt elle se fâche contre lui. Extraits : « Mais vous ne vous portez point bien, vous n'avez point dormi : le chocolat vous remettra. », puis quelques mois plus tard : « Je veux vous dire, ma chère enfant, que le chocolat n'est plus avec moi comme il l'était ; la mode m'a entraînée , comme elle le fait toujours : tous ceux qui m'en disaient du bien, m'en disent du mal. On le maudit, on l'accuse de tous les maux qu'on a, il est la source des vapeurs et des palpitations ; il vous flatte pour un temps et puis allume tout d'un coup une fièvre continue qui vous conduit à la mort. »
Une réputation
que l'on a toujours, depuis les Aztèques, donné au chocolat,
est celle de ses vertus aphrodisiaques. L'empereur aztèque Moctezuma
en buvait jusqu'à 50 tasses par jour lorsqu'il se préparait
à aller visiter son harem...En 1750, Martin Engelbrecht grava une
illustration représentant un couple d'amoureux où la femme
déclarait : « Voici un breuvage venu des mondes lointains,
excellement choisi sans doute pour l'amour intime. Il excite le courage
et renouvelle la vigueur. Bois-en mon amour et j'en profiterais aussi.
Je te l'offre avec mon coeur, car nous devons donner encore des héritiers
au monde à venir, »
3) Le chocolat contient une grande source d'acides gras insaturés qui augmentent le taux de bon cholestérol et diminuent le taux de mauvais cholestérol.
Actions
sur le système nerveux et sur le psychisme
Le chocolat contient
:
- de la théobromine
: substance qui stimule le système nerveux et les performances musculaires
- de la caféine
: accroît la vigilance, améliore les performances, augmente
la résistance à la fatigue et stimule la production d'endorphines.
(Attention, car à hautes doses, la caféïne est toxique
!)
- de la phényléthylamine
(P.E.A) : structure proche d'une amphétamine,
dont on connaît les propriétés psychostimulantes. Substance
que l'on produit quand on tombe amoureux, paraît-il...
- de l'anandamide,à
très faible dose. Substance contenue dans le cannabis
- de la sérotonime
et favorise la sécrétion naturelle de cette substance par
notre organisme. On se souvient que lors de la dépression, le taux
est abaissé. Le chocolat a donc une certaine efficacité contre
les états dépressifs.
Il faut savoir que
les propriétés stimulantes (les 3 premières substances)
se font moins sentir lorsque le chocolat est édulcoré. Au
temps des Aztèques, le chocolat pouvait avoir des effets très
puissants, d'après certains auteurs, à la limite de l'hallucinogène,
parce qu'ils n'ajoutaient pas de sucre.
Le sucre a toutefois
la qualité d'augmenter la valeur hédonique lié à
la consommation de chocolat, ce qui est susceptible de faire sécréter
des endorphines par l'organisme et de produire un effet euphorisant (l'endorphine
a une structure analogue à la morphine...). Cet effet est renforcé
par l'action de la caféine.
Quant aux propriétés
aphrodisiaques que l'on prête au chocolat, on pourrait expliquer
cette rumeur d'une part en évoquant le coktail chimique excitant-relaxant
décrit ci-dessus, d'autre part en avançant des arguments
plus psychologiques : croyance au mythe, rêves d'exotisme, couleur
et texture sensuelle, etc...
On comprend maintenant
mieux pourquoi, les amoureux déçus, les amoureux tout court,
les hédonistes, les stressés et les sportifs, se délectent
de chocolat.
Une dernière
question se pose : risque-t-on la dépendance, voire la toxicomanie
? Le risque de dépendance existe mais les vrais cas de « chocolatomanie
» sont rares (voir page suivante) et ne présentent pas un
grand danger.
Pour conclure, on ne
peut vous conseiller qu'une chose : MANGEZ
DU CHOCOLAT AVANT VOS EXAMENS (en quantité
raisonnable, évidemment) ET SANS CULPABILISER
(sinon vous allez somatiser vos angoisses.)