-Choco-psycho- 
ETUDE DE CAS: 22 CHOCOLATOMANES
 
 
       Certaines personnes avouent être dépendantes du chocolat et disent ne pouvoir s’en passer. C’est leur drogue, et quand elles sont en manque, elles sont capables de se lever au milieu de la nuit, prendre la voiture, et aller au distributeur de la gare se fournir de la tablette qui se présente. En désespoir de causes, ces personnes mangeraient du Nesquick en poudre, à la cuiller. 
S’intéressant à ces fanatiques, les docteurs Favre-Bismuth et Grauzmann ont rapporté, en 1985, une étude portant sur 22 cas de « chocolatomanie » :
En 3 ans, ont été isolés 22 sujets: 13 hommes et 9 femmes, consommateurs de chocolat à des doses inhabituelles.

Critères : 
- uniquement prise de chocolat noir (contenant plus de 50% de cacao), cette sélection visant à éliminer les dépendants de sucre, huit fois plus nombreux. 
- prise égale ou supérieure à 100g par 24 heures (les sujets consommaient de 100 à 500g par jour de chocolat noir) 
- absortion massive durant au moins depuis 3 mois.

Ces sujets ne sont pas venus consulter pour leur consommation excessive de chocolat ou des problèmes liés, celle-ci est apparue un peu par hasard lors d’entretiens.
Tous les sujets ont été soumis au même interrogatoire dont les résultats sont les suivants :
- L’âge se situe entre 16 et 70 ans avec un maximum entre 20 et 35 ans. Le chocolatovore-type apparaît non-conjugalisé (sauf pour les femmes où le taux de nuptialité et égal à celui de la moyenne nationale), sportif, d’une sociabilité variable, avec des conflits fortement intériorisés et un professionnalisme intense dans des métiers pourtant très diversifiés.
- Le rapport taille/poids n’est pas différent de celui d’une population témoin non consommatrice.
- La durée de la chocolatomanie a varié de 3 mois à 15 ans. Elle est toujours en cours chez 11 sujets.
- Les facteurs déclenchants sont divers :   depuis enfance (2 cas), deuil ou échec (3 cas), lors d’émotions (5 cas), à propos d’activités sportives (5 cas) ou par entraînement social (7 cas).

La population étudiée a des activités particulières pus diversifiées que la population française moyenne.
- Sports : il s’agit surtout de sports de fond (marathon, ski de fond, vélo) avec des compétitions , mais aussi des sports de vitesse (course, tennis, squash).
- Jeux : échecs, poker, jeux de société, casino
- 3 des sujets ont un travail de nuit
- 4 présentent des activités compulsives : lecture, rangement, recherche sexuelle, cinéma.

Consommations associées :
- 4 sont tabagiques, 1 en sevrage et 1 fumeur de cigare
- 13 sont atteints de caféisme
- les médicaments associés à la prise de chocolat sont par ordre décroissant : antalgiques (5 cas),  hypnotiques (4 cas), tranquilisants (2 cas), contraceptifs (2 cas), et anti-dépresseurs (1 cas).
- 9 personnes ont une consommation d’alcool socialisée (liée à la culture gréco-latine) et 2 sont alcooliques (dont un prêtre éperdu de solitude qui, gêné par les effets secondaires de l’alcool, essayait de lui substituer le chocolat !)
- 2 consomment des anorexigènes, 1 est cocaïnomane occasionnel, 1 est héroïnomane sevré, et 2 sont fumeurs intermittents de cannabis.

Quels s’avèrent être les facteurs d’arrêts d’une chocolatomanie ?
- prise de poids (3 cas)
- dyspepsie (3 cas)
- découverte d’un autre comportement gratifiant : succès professionnel et affectif ( 2 cas)
- recherche d’autonomie (1 cas)

Les effets secondaires paraissent réduits :
- pas d’insomnie
- rares céphalées
- pas d’agitation psycho-motrice
- prise de poids lorsque le chocolat s’additionne au régime normal
- aucun sujet n’est désocialisé parc sa chocolatomanie

Effets de manques lors d’un sevrage :
- légère anxiété
- pas d’hypersomnie

Finalement cette étude nous montre quoi ? Avez-vous trouvés ces sujets particulièrement « anormaux » ? Cet intéressant travail nous montre plutôt que les accros ne sont guère différents du reste de la population française.
Vous pouvez tirer la conclusion que vous voulez, mais il nous semble qu’il n’y a, finalement pas beaucoup d’arguments convaincants d’arrêter de manger du chocolat. Si c’est une drogue, elle est en tous cas bien douce…
Evidemment, il est toujours plus sage de consommer toute chose avec modération…

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