Le XXe siècle, siècle de l'éducation nouvelle - bref historique
 






L’éducation des enfants et la pédagogie font partie des préoccupations des grands penseurs de notre culture. Déjà Socrate et son disciple Platon théorisaient sur le sujet.

Le mouvement pour de nouvelles pédagogies est centenaire, mais à la Renaissance, déjà, Rabelais énonce « qu’une tête bien faite vaut mieux qu’une tête bien pleine ». Plus tard, Jean-Jacques Rousseau invite les « enseignants » de l’époque à écouter les besoins réels et profonds de l’enfant, à l’éduquer différemment en le responsabilisant, en cultivant son sens de l’observation et en expérimentant au contact de la nature.

« Et sur les indications du diable, on créa l’école. L’enfant aime la nature : on le parqua dans des salles closes. L’enfant aime bouger : on l’obligea à se tenir immobile. Il aime manier des objets : on le mit en contact avec des idées (…) Il voudrait raisonner : on le fit mémoriser. Il voudrait s’enthousiasmer : on inventa les punitions… ».
A partir de cette déclaration fracassante d’Adolphe Ferrière, pédagogue suisse et l’un des pontes de l’école active, nous voudrions retracer le chemin de ces nouveaux courants pédagogiques.

Nous sommes donc au début du XXème siècle et cette citation de Ferrière reflète une certaine prise de conscience, une réflexion partagée par plusieurs grands pédagogues de l’époque.Il semble que ces idées aient germé ça et là dans le monde presque dans le même temps.

Edouard Claparède, psychologue suisse, va, à ce moment, fonder un institut destiné à promouvoir un nouvel esprit pédagogique en se centrant sur l’enfant. Adolphe Ferrière, genevois également, participe aux activités de l’Institut Jean-Jacques Rousseau créé par Claparède. Ces réflexions critiques donnèrent naissance aux premières écoles «nouvelles» et plusieurs mouvements apparentés ont été générés en Europe et dans le monde anglo-saxon.

Après la première guerre mondiale, le mouvement devient plus vigoureux et plus créatif. Le but étant également de former de futurs adultes capables d’éviter les guerres, des individus autonomes et épanouis.

Les travaux de Jean Piaget et de Henri Wallon, ainsi que la naissance de la psychopédagogie, vont donner une base scientifique à ces pédagogies innovantes. La volonté est également d’épanouir la personnalité de l’apprenant.

Les deux guerres mondiales et la poussée des totalitarismes incitent les partisans d’une école nouvelle à développer dans le monde des terrains d’éducation active pour résister aux propagandes et promouvoir la paix.

C’est un mouvement de caractère international qui essaime dans différents pays presque en même temps :
- En Angleterre, dès 1889,ouverture de l'école d'Abbotsholme .
- En France, l’Ecole Nouvelle est fondée en 1899.
- En Italie, la Fondation de Maria Montessori est créée en 1904.
- En Belgique, l’école Decroly, apparentée à ces mêmes tendances, est ouverte en 1907.
- En Allemagne, de telles écoles voient le jour en 1910.

Le but de l’éducation serait le développement de la personne humaine, de son intelligence et des facultés d’apprendre. Ceci est bien différent de l’accumulation de connaissances.

En Angleterre, Alexander S. Neil, vers 1970, tente une expérience « révolutionnaire » qui est racontée dans le livre « Libres enfants de Summerhill ». Cette école parallèle, où règne la liberté d’apprendre ou non, sans apporter de réussites spectaculaires, ne semble pas enregistrer de résultats concrets inférieurs à la moyenne.

D’autres recherches, d’autres pistes actuelles ont comme but d’améliorer la qualité de l’enseignement, son adéquation au développement de l’intelligence de l’enfant. Plus globalement, on peut aussi constater qu'un certain nombre d'idées force, issues de l'éducation nouvelle, ont été peu à peu intégrées par les sciences de l'éducation et dans les infrastructures officielles de l'éducation : la pratique des méthodes actives est vivement recommandée, et l'idée que l'enfant doit construire lui-même ses savoirs a été largement confirmée par les recherches en psychologie. Beaucoup de ces idées semblent avoir été digérées et sont reprises sous forme de pédagogie de la motivation, du projet, du contrat, du travail de groupe ou d'autoformation, et aussi de la volonté d'introduire plus de démocratie à l'école.

D'un autre côté, il semble que ces pédagogies nouvelles vivent sur de « vieilles » idées. Un renouvellement paraît nécessaire. Il serait sans doute judicieux de s’intéresser aux techniques d’apprentissage s’appuyant sur le multimédia, l’ordinateur et autres nouvelles technologies. Ainsi que le suggère Marie De Vals (fondatrice de l’Ecole Nouvelle de Toulouse-France) dans une interview en 1991, il semblerait que l’étude des jeux de stratégies, des jeux vidéos pourraient apporter des éléments nouveaux de réflexion et de recherche…… A suivre donc.
 
 
 

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