Les élèves apportent avec eux leurs problèmes ainsi que leurs différentes manières de les résoudre : vol, chantage, …Ces problèmes peuvent être d’ordre divers et notamment : les difficultés sociales et économiques qui touchent les familles, le chômage, la précarité, l’augmentation des violences familiales, la perte de références sociales et morales (ils voient parfois leurs parents comme des « déracinés » ou comme des «assistés»), la stabilité, la remise en question des valeurs, l’échec scolaire, l’ouverture de l’école a toutes les classes sociales et à toutes les cultures. Sur un autre registre, lié cette fois-ci directement à l’élève en tant qu’individu, les origines peuvent être la difficulté d’être et d’exister induit par leurs difficultés d’apprentissage, de même qu’un sentiment d’infériorité face aux autres, face au manque d’attention des parents. Souvent la difficulté de communiquer leur mal-être peut s’exprimer au travers d’une manifestation de colère. Il est important de souligner que ces actes violents se retrouvent dans toutes les classes sociales et sont autant les faits des filles que des garçons. Les niveaux et les résultats scolaires sont fortement marqués par la culture du milieu, la structure sociale et les catégories socio-professionnelles. Par son dispositif de sélection, l’école accentue le fossé entre les classes sociales et cela malgré un dispositif mis en place pour contrer l’échec scolaire (cf. Walo Hutmacher). En effet, les variables « nationalité » et « classe sociale » sont fortement liés dans la réussite scolaire des élèves. Certains élèves voient également dans ces actes de violence un moyen de s’endurcir, d’affirmer leur caractère, cela permettrait également de « résoudre les différences et de prendre soin d’eux-mêmes. » (J. Pain, E. Barrier, D. Robin, Violences à l’école : Allemagne, Angleterre, France. Une étude comparative européenne de douze établissements du deuxième degré, éd. Matrice, Maine-et-Loire 1997, p.145). Parfois, cela peut aussi être une mise au défi, un engagement vis-à-vis d’un groupe. A travers le tableau suivant, nous souhaitons préciser la nature des actes de violence. Ce tableau n’est qu’un exemple des actes pouvant survenir dans un établissement, par conséquent il peut tout à fait être modifié. Violences contre les personnes, contre l’institution
Les violences physiques débutent généralement par des incidents sans importance et par des élèves qui ont de la difficulté à réprimer leur agressivité ou leur colère. Elles se manifestent en général dans des endroits peu surveillés de l’établissement. En France il ressort que les auteurs de ces actes sont faits 3 fois plus souvent par les garçons et en général par des élèves de couleur. Des violences plus symboliques tels : le refus de travail et d’obéissance sont parfois même appelées « violences d’usure ». Celles-là sont quotidiennes et sont davantage remarquées par le corps professoral que par les élèves. Ces derniers citeront en premier lieu les violences physiques dans le registre de la violence. « Il existe une violence d’autodestruction dirigée contre l’institution elle-même, par des jeunes qui voient dans l’institution un ennemi potentiel ou en tous cas, le symbole de leur propre échec. »( J. Pain, E. Barrier, D. Robin, Violences à l’école : Allemagne, Angleterre, France. Une étude comparative européenne de douze établissements du deuxième degré, éd. Matrice, Maine-et-Loire 1997, p. 199). Les violences dites : incivilités
sont cependant les plus fréquentes à savoir : bousculades,
claquement de porte, provocations, injures, insolences et crachats, …
|