1. A Sparte, vive la faim et la douleur...
La toute-puissance de l’Etat spartiate s’exerce sur l’enfant
comme sur l’homme. A partir de sept ans, l’enfant n’appartient plus à
ses parents, mais à l’Etat, qui règle souverainement l’éducation.
Un magistrat spéciale dirige ce service d’Etat. Les enfants son
groupés en classes et instruits en commun par des maîtres
désignés par l’Etat, selon un programme uniforme fixé
par l’Etat. Le but de l’éducation spartiate est de former des bons
soldats. Les études littéraires tiennent peu de place : les
poèmes d’Homère, quelques chants guerriers, comme ceux de
Tyrtée, quelques poésies morales en forment le fond. |
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Les exercices physiques, au contraire, jouent un grand rôle,
: la course, le saut, le lancement du disque et du javelot fortifient et
assouplissent le corps. L’enfant est habitué à supporter
les intempéries, la faim, la fatigue, la douleur. Eté comme
hiver, il porte le même vêtement léger, couche sur une
litière de roseaux qu’il a cueillit lui-même sur les bords
de l’Eurotas ; il reçoit une nourriture trop frugale, qu’il doit
compléter par d’habiles larcins. Chaque année il est fouetté
devant l’autel d’Artémis orthia ; cette cérémonie,
qui eut primitivement une signification religieuse et remplaça sans
doute d’anciens sacrifices humains, devint un moyen d’habituer l’enfant
à la douleur physique et un véritable concours d’endurance.
L’éducation des filles est semblable à celle des garçons.
Court-vêtues, elles prennent part aux même exercices physiques.
L’Etat veut en faire des femmes robustes, capables d’avoir des fils vigoureux
et sains. |
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2. ... heureusement Athènes est là!
A Athènes, l’éducation n’est pas, comme à
Sparte, dirigée par l’Etat. La loi exige que le père fasse
donner à ses enfants une instruction élémentaire,
et les magistrats veillent à la bonne tenue des écoles. Celles-ci
sont des écoles privées, dirigées par des maîtres
que payent les parents. L’enfant y est mené par un vieil esclave,
le pédagogue. La discipline est dure, les élèves sévèrement
punis pour la moindre faute. Afin d’éprouver qu’ils reçoivent
l’instruction exigée par la loi, les enfants subissent chaque année
des examens, et il reçoivent, s’il y a lieu, des récompenses.
L’instruction élémentaire est très répandue
: un diction populaire classait au dernier rang de la société
l’Athénien qui ne savait ni lire, ni nager.
L’éducation athénienne comprend trois parties : les lettres,
la musique et la gymnastique. Le grammairien enseigne la lecture, l’écriture,
les éléments de calcul. L’élève, assis sur
un tabouret, tient sur ses genoux les tablettes enduites de cire sur lesquelles
il s’exerce d’écrire ; le stylet, de métal ou d’ivoire, est
pointu d’un côté pour tracer les caractères et aplati
de l’autre pour les effacer. Il lit et apprend par cœur des vers d’Homère,
d’Eésiode, de Solon, des poésies morales, des récits
d’actions héroïques. Un ouvrage classique contenait les sentences
en vers qu’Hipparque avait fait graver sur les hermès des routes
; un autre recueil de préceptes était attribué à
Chiron, qui l’avait, disait-on, rédigé pour l’éducation
d’Achille. Au IV siècle, l’enseignement est complété
par les éléments de la géométrie et le dessin.
L’enseignement musical est donné par le cithariste. L’élève
apprend à jouer de la lyre et de la flûte, à chanter,
à déclamer en s’accompagnant de la lyre.
Les exercices de gymnastique ont lieu dans la palestre, terrain ciel
ouvert, entouré de portiques, décoré de statues d’Hermès
et de Héraklès, patrons des jeunes gens et des athlètes.
La palestre est dirigée par un pédotribe et surveillée
par les magistrats. La gymnastique est réservée aux adolescents
: l’enfant qui fréquente l’école du grammairien dès
l’âge de sept ans, ne se rend guère à la palestre avant
douze ans et ne s’y exerce assidûment qu’à partir de l’âge
de quinze ans. C’est une préparation à l’éphébie.
Les jeunes gens riches ne se contentes pas de l’instruction élémentaire.
Ils fréquentent l’école des rhéteurs, qui enseignent
l’éloquence et la politique, assistent aux entretiens et aux discussions
des philosophes. Les rhéteurs et les sophistes acquièrent
une grande notoriété et en profitent pour tirer des gros
revenus de leur enseignement. |
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