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Vers 1949-1950, on est à l’aube d’une ère nouvelle pour Dali: ayant voyagé en Italie avec Gala, il choisira de revenir à l’esthétique de la Renaissance italienne pour peindre de oeuvres religieuses. La mystique l’emporte et avec elle, la mystique nucléaire dont l’explosion se confond avec l’explosion vers un nouveau classicisme.  
Dans un texte intitulé “Manifeste mystique”, il explique le changement qui est en train de s’effectuer en lui:  

“Les choses les plus subversives qui peuvent arriver à un ex-surréaliste sont deux : première, devenir mystique, et seconde, savoir dessiner : ces deux formes de vigueur viennent de m’arriver ensemble et en même temps à moi”.

 
                                               La tentation de Saint-Antoine, 1946 
 
       La Cène, 1955
Devenir mystique, Dali en détaille le détonateur :  

“L’explosion atomique du 6 août 1945 ( bombe larguée à Hiroshima) m’avait sismiquement ébranlé. Désormais l’atome était mon sujet de réflexion préféré. Bien des paysages peints durant cette période expriment la grande peur que j’éprouvais à l’annonce de cette explosion, j’appliquais ma méthode paranoïa-critique à l’exploration de ce monde. Je veux voir et comprendre la force et les lois cachées des choses pour m’en rendre maître évidemment. Pour pénétrer au coeur de la réalité, j’ai l’intuition géniale que je dispose d’une arme extraordinaire : le mysticisme, c’est-à-dire l’intuition profonde de ce qui est la communication immédiate avec le tout, la vision absolue par la grâce de la vérité, par la grâce divine. Plus fort que les cyclotrons et les ordinateurs cybernétiques, je peux en un instant pénétrer les secrets du réel…

A moi l’extase! m’écriai-je. L’extase de Dieu et de l’homme. A moi la perfection, la beauté que je puisse la regarder dans les yeux. Mort à l’académisme, aux formules bureaucratiques de l’art, au plagiat décoratif, aux aberrations débiles de l’art africain. A moi sainte Thérèse D’Avila!….C’est dans cet état de prophétisme intense que je compris que les moyens d’expression picturaux ont été inventé une fois pour toutes et avec le maximum de perfection et d’efficacité à la Renaissance et que la décadence de la peinture moderne vient du scepticisme et du manque de croyance, conséquences du matérialisme mécanique. Moi, Dali, réactualisant le mysticisme espagnol, je vais prouver par mon oeuvre l’unité de l’univers en montrant la spiritualité de toute substance.”     
 
  
La Vierge De Guadeloupe, 1959
     
Le Concile oecuménique, 1960 
Ce qui est très important alors pour lui, et que nombre de critiques ne peuvent comprendre, privés qu’ils sont de références spirituelles, c’est l’éclatement de ses thèmes traditionnels au profit du sujet religieux.  
Toute ses oeuvres sont basées sur des rapports mathématiques rigoureux. L’état de lévitation où se trouvent les corps et les objets de cette période, se réfère non seulement aux nombre d’or et aux spéculations de la physique moderne, mais traduit aussi l’évolution spirituelle de Dali qui se déclare alors - toujours ce souci de l’appartenance double - agnostique mais aussi catholique apostolique romain.  
 
 
Cette profession du mysticisme, qui arrive logiquement au terme des expériences  passées, Dali va la mettre littéralement en action et l’appliquer désormais et jusqu’à la fin de sa vie aux oeuvres qui lui restent à créer et qui comprennent, quoi qu’en aient dit certains, nombre de chefs-d’oeuvre. 
 
 
 
 
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