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FORMAN Milos, né a Caslov en 1932
Milos Forman commence sa carrière
au début des années 60, au moment du renouveau du cinéma
tchèque. Avec une poignée de jeunes cinéastes, il
défie la pesanteur du régime en place et participe activement
à cette période de détente politique et d’espoir qu’on
baptisera, en 1968, le « printemps de Prague ». D’emblée,
il témoigne du mal de vivre de la jeunesse de son pays. Dans son
premier film, L’As de pique (1963), un garçon sort de l’adolescence
et découvre le monde du travail. Sur un ton de comédie sociale
drôle et amère, Forman aborde deux thèmes essentiels
dans son œuvre : le conflit des générations et la difficulté
de passer à l’âge adulte. Plus sarcastique, Au feu les pompiers
(1967) raconte l’organisation mouvementée du bal annuel d’une caserne
de pompiers. Avec un humour vachard, Forman ironise sur l’absurdité
du régime et prouve qu’il est le cinéaste des portraits de
groupe.
En 1968, l’emprise communiste se durcit brusquement.Les
chars russes envahissent la Tchécoslovaquie. Forman, qui était
à New-York pour un projet de film, reste aux Etats-Unis. Très
vite, il s’immerge dans la culture de son pays d’adoption et réalise
Taking off (1971), un film acide qui témoigne du mouvement hippie,
du désarroi des adultes et des problèmes de communication
dans la famille américaine.
Désormais, il est l’enfant de deux cultures
: celle de l’Europe et celle de l’Amérique. S’il regarde le monde
d’un œil amusé et indulgent, il dénonce la suffisance, la
bêtise et toute entrave à la liberté. Dans Vol au-dessus
d’un nid de coucous, un hôpital psychiatrique devient la métaphore
d’une société privée de liberté. Le film
est un triomphe et reçoit cinq oscars, dont celui du meilleur réalisateur.
En 1979, il adapte Hair, un show musical du début
des années 70 qui fête la vitalité d’une jeunesse insoumise,
scandalisée par le conflit du Viêt-nam. Ragtime (1981) dénonce
le racisme anti-Noir dans le New-York du début du siècle.
Mais Forman connaît son plus grand succès avec Amadeus (1984),
où il prouve une nouvelle fois son goût pour les rebelles
: son Mozart devient une sorte de punk génial, opposé à
un musicien courtisant et aigri. Milos Forman ne s’est jamais laissé
enfermer dans un genre ou une nationalité. En 1996, Larry Flynt
brosse avec brio le portrait d’un patron de la presse porno .
Milos Forman a publié son autobiographie
intitulée Et on dit la vérité.
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