Entre maladie mentale, trouble psychiques,
maladies ou affections nerveuses, handicap mental, crise existentielle,
etc. que faut-il choisir?
Selon les modèles étiologiques
adoptés, la définition retenue sera chaque fois différente.
Par ailleurs, il s'agit de considérer également les définitions
des savoirs populaires, qui se donnent dans les représentations
sociales de la maladie.
La psychopathologie s'intéresse
essentiellement aux perturbations de l' individu en souffrance d'humanisation.
Dans une certaine manière, aux troubles de la personnalité,
pour autant que se terme ne soit pas réduit aux dispositions internes
de l'individu, mais renvoie au travail d'identité de l'homme en
train d'advenir dans ses dimensions bio-psycho-sociales (S.KIRKEGAARD
et M.HEIDEGGER).
Ce qui signifie que le "psycho" du terme psychopathologie
ne renvoie pas d'abord à ce qui est de l'ordre du "mental" ou du
"psychique" chez l'homme, par contraste avec le "somatique" et le "social",
mais au sujet singulier et total, auteur de ses actes, lieu de choix existentiels.
Le philosophe et psychiatre L.BINSWANGER
(1881-1970) distingue 2 niveaux d'analyse pour la compréhension
de l'homme: celui de l'histoire intérieure de sa vie et celui des
fonctions vitales.
La psychopathologie doit donc s'intéresser en même temps
au sujet humain en train d'advenir et aux mécanismes perturbés
qui régulent les fonctions biologiques, sociales et psychiques de
son être.
Considérer seulement le premier niveau amène à
une compréhension spéculative et spirituelle, sortante de
toute description, étiologie et norme données. Considérer
seulement le deuxième niveau tend à réduire la psychopathologie
dans un positivisme réducteur et objectivant.
D'une telle conception de l'objet de la psychopathologie,
il s'ensuit que:
-
La psychopathologie est une analyse de la condition humaine;
-
Plusieurs troubles psychopathologiques décrits dans les traités
classiques de psychopathologie, ne doivent pas être considérés
stricto sensu.