A quel moment ont-ils pris conscience qu’ils étaient adopté ?  

C : Rien que par les questions des copains des enfants : «  ah c’est ta maman ? » étant donné qu’ils ne savaient pas.  

P : Nous on a jamais eu de remarque, d’agression, que ce soit à l’école primaire ou ailleurs. On a jamais eu de problèmes.  
Il faut dire qu’on habite à Genève où on a l’habitude de voir des gens de couleurs, des étrangers. On passe inaperçu. Ça nous a aidé.  

C : Où ils ont le plus ressenti leur adoption, c’est au moment où j’ai été enceinte et que les gens me disaient « enfin, vous avez le vôtre ». Moi, si j’avais pu sortir mes griffes ... C’était la pire des choses qu’on pouvait dire à D et R. Pour les gens quand on a des enfants adoptés, on est quand même différent. C’est la première fois que je ressentais cette différence.  

P : On l’a ressentie un peu comme « vous avez fait du social ».  

C :  V était le cadeau, la cerise sur le gâteau, c’était le 'en plus'.  Pour certaines personnes on était enfin dans la norme. Comme si avant on était une famille au rabais. Chaque fois je devais me justifier et c’est le moment où j’ai dû le plus dire que R et D étaient vraiment mes enfants.