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Introduction: historique des habitudes de sommeil 
 
On peut estimer que les restes les plus anciens de matériel de couchage datent d'environ cent trente mille ans. Dans l'habitation dite de l'homme de Lazaret on a trouvé ce premier matériel: varech arrangé en litière recouvert de peaux de bêtes. 
C'est avec l'urbanisation spontanée - qui se produisit dans tout le Proche-Orient aux IIIe et IIe millénaires - qu'est venue pour l'homme la possibilité de pouvoir s'abandonner totalement à son sommeil. Le désir évident de se séparer matériellement de ses semblables trop proches a émergé avec cette nouvelle sécurité. 
Les Romains héritèrent des Grèques la "culture du lit". Non seulement le mobilier consistait essentiellement en lits, mais aussi les habitants de la "domus" dormaient, écrivaient, recevaient et mangeaient sur leur lectuli et cela même chez les Romains les plus pauvres. 
Avec la transition mérovingienne on retrouve le lit, mais un lit collectif commun. Ainsi dorment souvent plus d'une douzaine de personnes -à  la grande réprobation de l'Eglise, pêle-mêle et nues. 
Au Moyen-Age la bourgeoisie s'éloigne de la grégarité ambiante pour découvrir l'individualisme. Une fermeture physique s'impose: un mur, des portes pour protéger cette intimité fragile. 
Au XVIIe siècle dans la "société de cour" une nouvelle forme de vie conjugale émerge: les conjoints dorment à part. Ces nobles n'appartiennent pas au tissu urbain, c'est un vaste ménage autour d'un maître où ce n'est pas la famille au sens restreint qui compte, mais la prestige de la maison. En fait les époux sont libres de s'aimer ou pas, d'être fidèles ou pas...... pourvu que la représentation extérieure de la maison reste indemne. 
Le lit devient l'obsession des pauvres au XIXe siècle, parce que elle représentait  la condition pour "entrer en ménage". Acheter un lit représente le tiers d'un salaire annuel d'un manoeuvrier! Cela explique toute l'importance que ce meuble acquiert au sein des héritages.... 
Petit à petit les préoccupations hygiénistes commencent à prendre le dessus. L'alcôve, si chère a la bourgeoisie régnante, cet abri de l'intimité et du plaisir fut à proscrire. Il en suit une "normalisation" des espaces dont nous avons hérité la normalisation mais malheureusement pas l'espace: la chambre à coucher - lorsqu'il y en a une - ne fait aujourd'hui en moyenne que 3.70 m2. 
A notre époque où l'espace habitable se rétrécit, comme d'ailleurs la famille conjugale elle-même avec de plus en plus de familles monoparentales et de célibataires, notre modernité se qualifie par son archaïsation. Une pièce qui, quelques minutes avant qu'on n'y couche était cuisine, salle à manger et salon et où l'on couche dans un lit qui a servi juste avant de divan à ses invités....