Le seuil moyen a comme but d'offrir des prestations aux sujets qui ne
sont pas encore aptes à renoncer à la drogue.
Présentation de quelques institutions basées
sur le principe du seuil moyen :
FONDATION PHENIX :
Le but de la fondation :
Lutter contre la toxicomanie en favorisant le traitement médical,
la prise en charge psychothérapeutique, la
réinsertion sociale et la réintégration professionnelle
des
toxicomanes.
Un des objectifs de la fondation :
Promouvoir la prise en charge ambulatoire globale des héroïnomanes
(médico-psychosociale), sous une forme accessible et efficace, en
développant des lieux
de traitement où des équipes pluridisciplinaires peuvent
offrir à tous ceux qui en expriment le besoin un traitement tout
à la fois médical et pharmacothérapeutique
(en particulier un programme de méthadone, un soutien
pédagogique, une psychothérapie, une assistance sociale,
des possibilités de réadaptation professionnelle, ainsi
qu'une aide psychologique aux parents et aux proches.
Prises en charge :
- Médicale :
Un bilan somatique est effectué à
l'entrée en cure, de même que des contrôles périodiques
de santé tous les six mois. Des vaccinations sont proposées,
si
nécessaire. Un traitement médical
peut être entrepris, particulièrement dans le domaine des
infections, des hépatites et du Sida.
- Pharmacothérapeutique :
Le plus souvent, en raison du caractère grave
ou chronique de l'héroïnomanie, une pharmacothérapie
de plus ou moins longue durée est nécessaire.
Le médicament qui s'est révélé
le plus efficace jusqu'à présent est la méthadone
que le centre propose habituellement pour des cures de moyenne durée
(de 6 mois à 1 ou 2 ans) ou de longue durée
(quelques années), en association avec une prise en charge psychosociale.
En cas d'échecs répétés du sevrage de la
méthadone, même très lentement
dégressif, le centre encourage les cures de maintien (durée
indéterminée) pour préserver à tout prix la
qualité de vie obtenue.
Le centre privilégie des doses moyennes de
80 mg par jour, qui donnent les meilleurs résultats. En cas de nécessité,
le dosage de méthadone peut être
progressivement augmenté jusqu'à 120
ou 130 mg pour bloquer complètement tout effet de l'héroïne
et limiter les risques d'overdose au risque de la grande
tolérance acquise. Pour les patients les
moins dépendants, le centre utilise d'autres médicaments,
comme la buprénorphine ou la naltrexone.
- Psychothérapeutique :
Le centre maintient des entretiens de soutien réguliers
et favorise les psychothérapies individuelles ou de groupe, la relaxation
et les thérapies corporelles.
Si la situation l'exige, une thérapie familiale
ou une psychothérapie conjugale est proposée. De même
des groupes de parents ou de conjoints sont organisés
périodiquement.
- Sociale :
Des assistantes sociales sont à disposition
de chaque patient de la fondation dans les différents centres pour
l'aider à gérer ses dettes et son salaire, formuler des
demandes d'emploi, remplir sa feuille d'impôts,
effectuer les nombreuses démarches juridiques et administratrives
nécessaires, trouver un hébergement d'urgence
ou pour l'informer sur les possibilités d'aide
financière, de loisirs, etc.
- Réadaptation professionnelle :
Le programme d'aide à la réinsertion
professionnelle, situé dans les locaux du centre de Plainpalais,
est à la disposition des patients pour tous les problèmes
en
relation avec le travail.
Désirez-vous en savoir
plus ?
CONSULTATIONS POUR TOXICODEPENDANTS
: RUE VERTE
ET PAQUIS
Nous allons définir seulement la consultation de la Rue Verte
car la consultation des Pâquis offre le même programme.
La Rue Verte comprend six programmes:
Programme de sevrage :
Une demande de sevrage suffit pour être accepté; puis, dans un second temps, les professionnels parleront des motivations du toxicomane, ceci dans le but d'éviter des accidents tels que des overdoses. La plupart du temps, les patients choisissent un sevrage à la méthadone qui dure 6-8 semaines. Le patient vient tous les jours ouvrables recevoir ses doses de méthadone qui sont diminuées progressivement tous les 4-5 jours. En s'engageant dans un programme de sevrage, les patients "promettent" de suivre certaines règles :
- Un contrôle d'urine, effectué une fois par
semaine, afin de vérifier que les patients ne continuent pas de
prendre de l'héroïne. Si c'est le cas, ils sont
immédiatement
exclus du programme, mais peuvent refaire une demande
quelques jours plus tard.
- Pendant le sevrage, un suivi par un psychologue est mis
en route durant lequel des éventuels problèmes familiaux,
de couple, de dépression peuvent être discutés.
- Un groupe d'affirmation de soi est mis sur place pour
les patients désireux d'y prendre part. Au travers de la vidéo,
le monde relationnel des personnes
dépendantes est travaillé.
A la fin des 8 semaines, plusieurs possibilités leur sont offertes : psychothérapies, thérapies analytiques, psychothérapies de relaxation.
Cure de maintenance à la méthadone :
Ce programme concerne les dépendances lourdes; il est réservé
aux personnes majeures et requiert une autorisation du médecin cantonal.
Le but de ce programme est le réhabilitation ainsi que la stabilisation
sociale. En effet, avec la méthadone, les consommateurs peuvent
"vivre" normalement et être complètement stabilisés
sans tomber dans la marginalité. Ils peuvent, de ce fait, garder
un travail et une vie de famille.
Une fois que la personne est stabilisée, les professionnels
de la Rue Verte établissent un contrat avec les pharmacies de quartier
où les personnes peuvent chercher leur méthadone.
Programme Mères-Enfants :
Il concerne les mères dépendantes qui peuvent trouver,
grâce à ce programme, de l'écoute et des conseils.
Ce programme est en lien avec la pschiatrie infantile ainsi que la maternité.
Les professionnels de la Rue Verte proposent un travail sur la culpabilité,
ainsi qu'un groupe de relaxation. Mais, plus que tout, c'est la solidarité
qui se crée entre elles qui est importante car elles peuvent apprendre
à s'entraider sans forcément l'intermédiaire d'un
professionnel quelconque.
Lors de ces groupes de travail, les mères peuvent amener leurs
enfants qui sont alors gardés à la Rue Verte par une jeune
fille. D'autre part, une fois par mois, un pédopsychiatre collabore
avec la Rue Verte car les enfants de mères toxicomanes peuvent présenter
des troubles de comportement.
Programme soins santé primaire :
Ce programme propose des soins physique anonymes et gratuits (brûlure,
abscès, etc.) aux toxicomanes sans que des questions leur soient
posées sur la provenance de leurs maux. Le but premier de ce programme
est de diminuer les risques physiques (distribution de préservatifs,
proposition de vaccin de l'hépatite C et B).
De plus, les professionnels de la Rue Verte donnent une information
sur les différents programmes.
Programme psychosocial :
Ce programme est tenu par des assistants sociaux et des psychologues.
Les premiers font du travail social (factures, courrier) avec d'anciens
patients qui ne sont plus sous sevrage ou sous cure. Bien souvent, ce travail
administratif sert de prétexte aux personnes pour parler de leurs
problèmes et être amenées par les professionnels à
suivre une psychothérapie. Les psychologues, quant à eux,
s'occupent de ces psychothérapies pour lesquelles les patients reviennent
après le sevrage ou la cure.
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