L'EVOLUTION DU MYTHE "BOND.JAMES BOND"
 
 
 

La conception du héros commença dès 1962 avec James Bond 007 contre Dr No, et s'enrichit au fil des années avec plusieurs longs métrages et différents acteurs.
Malgré les profonds changements auxquels lui-même et son public ont été confrontés, Bond reste le plus charismatique des héros du cinéma.
Bond appartient à la fois au monde de l'avant-guerre et à celui de la guerre froide et du rideau de fer. Les allusions à la Seconde Guerre mondiale sont omniprésentes dans les romans. Il est à la fois assez âgé pour avoir combattu et assez jeune pour ne pas se poser trop de questions. Bond réunit en un seul personnage un homme ayant connu l'épreuve terrible de la guerre, et un jeune agent impétueux, soucieux de son physique, qui risque sans cesse sa vie. Cette double personnalité amène une question intéressante: celle de l'âge de 007.
 
 
 

JAMES BOND ET... 
 
...SON HORIZON ...SA PERSONNALITE ...SON APPARENCE 
 
 
 
 
 
 
 
 

     Son horizon:

L'horizon de Bond s'est élargi au même rythme que celui des Britanniques. Les romans expriment parfaitement l'état d'esprit de leur époque, prenons l'attitude ambigue de Bond envers la drogue. La lutte contre la drogue est à peine abordée dans Goldfinger, il fallut attendre le début des années soixante dix, aprèes la mort de Fleming pour que les mentalités évoluent. Il devient alors possible de remanier radicalement Vivre et laisser mourir, à l'origine simple histoire de vaudou et de trésor de pirates, pour en tirer un film sur le trafic d'héroïne, jouant habilement avec les clichés du racisme.
Trafic de drogue et racisme, deux problèmes de l'époque du film, mais dont l'importance était moindre au temps de la réalisation du livre.
 
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    Sa personnalité:
Inquiétant, coriace, on pourrait ajouter "tout-terrain", Bond est aussi à l'aise dans les boîtes de jazz et de strip-tease de Harlem que dans les clubs anglais de St James. Il est peut-être réactionnaire et sexiste, mais c'est également un rebelle qui méprise ceux qui tiennent toujours à appliquer les ordres à la lettre.
Dans les romans Bond est un homme séduisant et sophistiqué, mais très dur et plutôt porté sur la boisson et la cigarette:
                            -Il fume beaucoup (Morland Spécial)
                            -Il boit beaucoup(Martini secoué mais non agité)
                            -Il aime les femmes
                            -Il est ironique, sarcastique et dépressif(états d'âme et remords du tueur professionnel)
                            -Il a peu d'humour et n'a rien d'un "comique"
                            -Il n'est pas snob, et même plutôt grossier
                            -et surtout, il n'est pas invincible.

Cet esprit originel des romans est gardé dans les premières adaptations cinématographiques; le Bond version Connery est un agent dur et cruel, sans faiblesse ni pitié. Il est sûr de lui, de son charme et de son efficacité.
Roger Moore, au fil des films, inventa son style et par la même un nouveau personnage. Moins violent, moins cruel, beaucoup plus superficiel.Ce qui n'était pas sans convenir à l'esprit des années 70-80. Un nouveau type de héros masculin, au fait des dernières tendances, était alors à l'honneur, présent dans les nombreux films et séries télévisées de l'époque; Bond changea alors radicalement de style et de garde-robe. Moore doit plus son succés à ses répliques spirituelles et à ses chemises safari qu'à ses exploits physiques.
Roger Moore Roger Moore

Même si son allure nous semble aujourd'hui extravagante, Moore ne faisait pas autre chose que Connery, c'est-à-dire refléter les goûts de son époque.
Au contraire des autres acteurs,Timothy Dalton est plus intéressé à la psychologie du personnage, et retourne à la source: les romans de Fleming. C'est pourquoi l'interprétation de Dalton est violente, dure, personnelle. Elle nous montre un Bond obstiné qui n'hésite pas à tuer ou à démissionner pour venger un ami (Permis de tuer). 007, comme dans les romans est presque monogamme (ce qui est exacte dans Tuer n'est pas jouer), il fume beaucoup, boit des vodka-Martinis... Timothy Dalton renie la fantaisie et l'autodérision des derniers films et nous offre un Bond plus réaliste.
Quant à Pierce Brosnan, son interprétation fait aujourd'hui l'unanimité. Ni trop violent, ni trop doux, avec ce qu'il faut d'humour et d'agressivité. En fait signe des temps James Bond devient politiquement correct: il ne fume plus, boit rarement et est monogamme (en particulier dans Goldeneye), il n'est plus cruel et sadique comme dans les romans et les premiers films.
Mais Brosnan s'intéresse lui aussi à la psychologie du personnage. Pas celui de Fleming, mais le 007 du cinéma. L'acteur irlandais lui donne une consistance nouvelle.
 
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    Son apparence:
Anachronique ou non, le smoking de James Bond est sa tenue la plus reconnaissable, sa marque distinctive intemporelle. Son apparition dans les films constitue un document inestimable sur l'évolution du vêtement de soirée masculin, et peu d'hommes l'ont autant utilisé que Bond. 
les smoking de Connery sont typiques des années soixantes, mais, et cela ne surprendra personne, c'est Roger Moore, le plus play-boy des James Bond, qui endossait l'habit de soirée le plus volontiers, au point de le revêtir dans tous les films qu'il tourna.
Timothy Dalton, en revanche, porté son smoking, comme si il avait appartenu à quelqu'un d'autre.
Pierce Brosnan, a réussi avec beaucoup de panache, la délicate mission de faire d'un casino de luxe, un décor crédible de films d'aventures.
 
Dans les années 70, et au début des années 80, la garde-robe de Bond suivit de plus près les tendances de la mode. Les ennemis de Bond adoptèrent les créations des couturiers en vogue. Dans Permis de tuer, le magnat de la drogue, Sanchez,(Roberto Davi), incarne le parfait séducteur tel qu'on le conçoit à Miami.
A l'époque des dernières prestations de Moore et de l'arrivée de Dalton, la mode décontractée commença également à influencer la garde-robe du héros. Dalton, quant à lui, interpréta le rôle de bond
à une époque où les grands noms de la mode Timothy Dalton incitaient les hommes à s'habiller moins strictement.
Hollywood boudait le héros en costume pour lui préféré le "héros malgré lui". Les grandes vedettes- Sylvester Stallone, Bruce Willis, Arnold Schwarzenegger - laissaient le costume aux méchants.
Timothy Dalton apporta à Bond une certaine énergie, un style incisif et nerveux assez proche de ce que Fleming avait imaginé.
Mais ses vêtements, qu'il avait en grande partie choisis lui même dans les boutiques de prêt-à-porter, évoquaient le style confortable et destructuré, préconisé par les créateurs.
On peut admettre que les 60 cigarettes et la demi-bouteille de whisky quotidiennes aient été supprimées, mais Bond dépouillé de son élégance n'est plus Bond.
Pour l'incarner il faut être chic; Timothy Dalton, visiblement mal àl'aise en costume, donnait l'impression que s'habiller était une véritable corvée.
L'acteur rendait terre à terre et réaliste un homme qui n'avait rien à voir avec la réalité.

Brosnan remet à l'honneur le costume-cravate, une orientation qui coïncide avec le retour actuel de l'élégance masculine. Contrairement à Timothy Dalton, il s'avoue lui-même amateur de vêtements bien coupés et paraît très à l'aise dans un veston de qualité.
Pour Brosnan, les impeccables costumes trois pièces font partie intégrante de la personnalité de James Bond.

Pierce BrosnanAvec Pierce Brosnan, la boucle est bouclée. Le James Bond des origines est de retour.
 
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