Un sauvetage énergique
En
1969, le tigre fut inscrit sur liste rouge des espèces menacées.
Quand le gouvernement indien prit enfin conscience de l’ampleur de la catastrophe,
il ne restait plus alors que 1 800 tigres recensés à l’état
naturel. Chasse et commerce de tigre furent immédiatement interdits
et une cellule de crise, la « Tiger Task Force , fut instituée,
avec pour mission de créer un réseau de réserves naturelles.
Pour cela, le WWF organisa en 1972 une grande collecte de fonds internationale
baptisée "Opération Tigre". Grâce à un apport
financier colossal, quelque 6 000 villages furent entièrement déplacés.
Le mécontentement populaire fut général. Il fallut
développer une vaste campagne d’informations sensibilisant les populations
sur la contribution apportée à cette action de sauvetage
des tigres à l’intérêt écologique global des
régions concernées : protection des félins, mais aussi
des forêts, des régimes hydrauliques et des sols.
A
partir de 1974, le Népal et le Bhoutan adoptèrent des mesures
similaires.
De nombreuses stratégies
sont encore employées actuellement pour éviter tout incident
et confrontation entre la population locale et le tigre, mais surtout contre
le mythe non pertinent du tigre mangeur d'hommes.
Aujourd’hui, l’Inde dispose de 15
réserves naturelles couvrant une surface de 24 700 km2, dont
un tiers est interdit à toute présence humaine. Les résultats
de ces mesures énergiques ne tardèrent pas à produire
leurs effets : on dénombrait 2 500 tigres en 1979 et 4 000 en 1984.
Ils sont à ce jour 5 000. |