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Description du service
de prise en charge psycho-educative
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Description de la population
consultante
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Description
d'intervention qu'il m'a été donné d'observer
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DESCRIPTION
DU SERVICE DE PRISE EN CHARGE PSYCHO-ÉDUCATIVE :
Ce service qui bénéficie de l’infrastructure de la
Croix-Rouge a démarré en janvier 2000 et est financé
par des associations privées. Outre le secrétariat, il compte
une psychologue au bénéfice d’un DES de l’Université
de Genève et une éducatrice, licenciée en Pédagogie
curative de l’Université de Fribourg. La prise en charge psycho-éducative
s’adresse aux familles migrantes ou non, qui rencontrent des difficultés
pour l’éducation de leurs enfants. Elle propose une guidance afin
que parents et enfants soient en mesure d’affronter les problèmes
scolaires, éducatifs, familiaux, financiers ou d’intégration.
En cas de violences scolaires, une démarche est proposée
visant à gérer l’agressivité afin d’éviter
les passages à l’acte violents. Le soutien de la famille, dans sa
relation aux enfants ou à l’école, essaie d’éviter
que des situations difficiles ne dégénèrent et ne
conduisent à des points de non retour, tels que l’exclusion scolaire,
la rupture sociale, le placement en institution, la « zone »…
L’objectif n’est pas d’augmenter la dépendance des familles à
l’aide extérieure mais au contraire de leur permettre de puiser
dans leurs ressources pour trouver la possibilité d’affronter et
de surmonter les difficultés de vie. L’idée est de valoriser
tant le potentiel individuel que celui du groupe pour permettre à
la famille de retrouver son autonomie. Il s’agit donc d’une intervention
à court et moyen terme qui se profile dans un espace encore inoccupé
par les différentes structures d’aide à la jeunesse : elle
se situe en amont du placement en institutions et en aval des services
ambulatoires.
L’éducatrice et la psychologue travaillent en étroite
collaboration. Conjuguant leurs deux visions, elles tentent d’évaluer
les différents facteurs ayant pu générer les difficultés
rencontrées par les familles, puis elles émettent des hypothèses
de compréhension afin de mettre en place des objectifs à
court ou moyen terme. Elles essayent de programmer une intervention, accompagnée
d’une évaluation continue, en fonction de l’évolution des
hypothèses initiales et des nouvelles informations reçues.
L’originalité de leur démarche est que, selon l’évolution
des situations, l’éducatrice se rend de 1 à 4 fois par semaine
au domicile des consultants afin de travailler dans, et avec, le milieu
familial ; son travail s’inscrit dans une forme de quotidienneté
et de proximité.
La psychologue, quant à elle, propose une intervention qui s’inscrit
dans plusieurs axes différents :
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Elle collabore et supervise la prise en charge et le suivi des familles,
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Elle soutient l’éducatrice dans son travail et l’aide à «
recadrer » son intervention, à garder un œil extérieur
et professionnel sur chaque situation, à être un intervenant
compétent et indépendant dans la trame des relations inter-groupe,
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Elle rencontre régulièrement les familles pour un bilan de
la prise en charge, pour l’évaluation du suivi et des objectifs.
Parfois, elle opère un suivi psychologique individuel des parents
ou des jeunes dont la prise en charge par un autre service n’est pas accepté
ou a échoué ,
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Elle se charge de faire le lien avec les différents services, participe
au réunions de réseaux avec les différents professionnels
intervenant dans la situation (assistants sociaux, enseignants, médecins,
autorités judiciaires).
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Elle travaille à faire connaître le service de prise en charge
psycho-éducative dans la région et à la recherche
de fonds pour assurer sa pérennité.
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DESCRIPTION DE
LA POPULATION CONSULTANTE :
Lors de la première année d’activité du service, une
dizaine de familles ont été encadrées. De nombreuses
demandes sont actuellement en attente. La demande de guidance émane
en général des parents lorsque leurs enfants sont confrontés
à des problèmes avec les autorités judiciaires ou
scolaires et que les parents, à bout de ressources personnelles,
sont démunis. Une participation financière leur est demandée
en fonction de leurs possibilités, elle n’est souvent que symbolique.
La population suivie jusqu’à présent se compose de :
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deux familles suisses à bas revenus, rencontrant de fortes difficultés
psycho-sociales, qui consultaient pour des enfants en échec scolaire
ou présentant des problèmes d’éducation
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huit familles d’origine serbe, africaine, brésilienne, avec de multiples
enfants, financièrement démunies, rencontrant des problèmes
d’intégration, d’éducation avec les enfants et particulièrement
avec les adolescents.
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DESCRIPTION
D’INTERVENTION QU’IL NOUS A ÉTÉ DONNÉ D’OBSERVER :
Les familles migrantes présentent souvent la particularité
supplémentaire d’une difficulté d’acculturation. Elles sont
facilement victimes de préjugés, de discriminations raciales
ou de pressions à l’intégration auxquelles elles ne savent
parfois pas apporter de réponse. Leurs standards en matière
de normes sociales, de tolérance religieuse, de respect d’autrui
ou de l’autorité sont parfois différents des nôtres.
Ces familles ont à fournir de gros efforts pour réussir à
trouver une plate-forme commune aux deux cultures afin de rejoindre les
normes de notre société sans renier leur identité
première. Si les adolescents sont particulièrement à
risque de par la période de fragilité identitaire qu'ils
traversent, ils peuvent aussi se révéler être l’articulation
de ce processus, liant les parents au nouveau réseau social, à
cette langue, à cette culture nouvelle.
L’intervention du SPCPE propose donc une guidance dont nous allons exposer
quelques techniques et objectifs, non exhaustifs :
Aide thérapeutique:
En intégrant les connaissances des approches systémiques
et cognitivo-comportementales, et en fonction de la problématiques
personnelle à chaque individu, les intervenantes guident la personnes
dans ses prises de conscience des méchanismes impliqués dans
les comportements ou attitudes générant une difficulté.
Un travail sur les facteurs extérieurs cherche à aider la
personne à comprendre comment son rôle dans la famille et
la culture de ce groupe influencent ses propres comportements. Ensuite,
tentative de “recadrage” de certaines croyances et recherche
de stratégies lui permettant de se protéger d’un cercle vicieux
de comportement ou de changer certains shémas d’attitudes. De plus
les intervenantes travaillent avec la personne afin de l’amener à
comprendre et à repérer en elle, les composantes situationnelles
et personnelles qui participent à l’éclosion d’un comportement
à risque tel explosion de violence, envie de fuger, de mentir, de
voler, de détruire le bien d’autui. Cet apprentissage de soi permet
de comprendre puis éventuellement d’anticiper et de modifier
certaines dynamiques de comportements.
Assistance aux devoirs par l’éducatrice:
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instaurer un rythme, une routine avec et pour l’enfant ou l’adolescent
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permet d’éviter l’accumulation de retard scolaire
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a valeur d’exemple pour les parents, qui peuvent imiter et prendre le relais
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révéler l’aspect ludique de l’apprentissage, diminue l’aspect
rédhibitoire des devoirs
Assistance aux devoirs des cadets par les aînés
:
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assurer l’autonomisation des individus et la collaboration dans le groupe
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répartition des tâches (aînés souvent moins fatigués
que parents qui travaillent)
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appui sur le clan familial pour résoudre une difficulté,
développer une solidarité
Partage des tâches :
ménage, courses, réparations domestiques sont des
responsabilités collectives, surtout dans les familles à
tradition patriarcale où les adolescents garçons peuvent
intégrer de nouvelles normes.
Contrats :
Les intervenantes du SPCPE considèrent que le respect des normes
et des lois sociales, scolaires ou pénales passent par la compréhension
et l’acceptation de règles familiales. Lorsque les parents peinent
à fixer ces règles familiales ou qu’au contraire ces dernières
sont trop strictes ou inadéquates, la négociation d’une «
convention » entre adolescent-parents, amenée par la médiation
de l’éducatrice, permet à chacun de réfléchir
à ses besoins, obligations et limites et inversement. Par la triangulation,
les bases d’un accord concernant une situation conflictuelle sont ainsi
discutées et négociées par avance. De même,
des conséquences justes et cohérentes sont prévues
pour une éventuelle rupture du contrat par l’une des parties. Ainsi,
lorsque surgit la crise, une sorte de protocole existe auquel chacun peut
se référer afin de gérer la crise en évitant
les excès de toute sorte. Le but est de protéger l’enfant
ou l’adolescent face à des abus d’autorité ou des incohérences
parentales et de le responsabiliser face à ses propres manquements.
Les sorties d’un adolescent, leurs fréquences, l’heure de
rentrée peuvent ainsi être négociées dans le
calme et en tenant compte des limites des parents et des besoins du jeune.
Si ce dernier ne respecte pas ses engagements, il connaît la sanction
qu’il a préalablement acceptée. Ce type de contrat peut aussi
s’appliquer à la participation aux tâches familiales, à
la consommation de sucreries, de télévision, etc… Pour que
cela fonctionne, il est important d’obtenir l’accord, le soutien, la supervision
et l’application des sanctions par les parents. Si la famille a déjà
des règles, il s’agit de les reclarifier et de les faire respecter.
Jeux de rôles :
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Jeux qui permettent une rencontre familiale et qui reflètent la
qualité de nombre d’interactions quotidiennes
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Expérience de défoulement, effet cathartique
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Apprendre à ressentir clairement ses sentiments et à les
exprimer à un interlocuteur
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Apprentissage de cohérence et structuration d’un dialogue
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Occasion ludique de tester d’autres réactions possibles, d’autres
attitudes, émotions dans des situations à risque imaginées
par l’enfant ou qui ont posé problème récemment
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Occasion de se décentrer, de prendre la position d’une autre partie
au conflit et de comprendre le point de vue de l’autre
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Explorer d’autres alternatives à la violence ou à l’agressivité
Boîte à colère :
Prévoir une boîte ou un lieu où il est possible,
selon l’envie, de glisser un billet où l’enfant aura noté
un souci, écrit une colère, un chagrin, un secret; un endroit
où il puisse cracher ou taper du pied… et y abandonner symboliquement
son poids. => Quand il retourne voir son billet le lendemain, il se rend
compte que sa colère ou son émotion ont diminué, qu’il
est possible de temporiser un débordement de sentiments négatifs.
Informations :
Par le biais d’activités de routine ou didactiques, prise en
compte
des divergences culturelles, aide à la compréhension et à
l’adoption de certains éléments de notre culture (sans renier
les fondements de la leur).
Et aussi :
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Recherche et revalorisation des ressources propres à chaque famille
et pouvant être activées lors de situations stressantes
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Validation des parents dans leurs rôles ; certaines mères
dépriment, persuadées que les difficultés familiales
sont dues à leur incompétence personnelle et elles craignent
l’intervention de la psychologue ou de l’éducatrice qui risque de
mettre à jour et de stigmatiser leurs manquements. Au contraire,
les intervenantes valorisent tout ce qui peut l’être afin d’augmenter
la confiance en soi des mères, de les aider à occuper leur
rôle, puis admettre d’éventuelles corrections dans l’éducation.
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Établissement d’un espace lieu-et-temps d’intimité pour chaque
individu
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