Conditions des femmes
Pendaisons, exécutions par balle, amputations, immolations, flagellations sont les scènes abjectes que répète quotidiennement le peuple afghan sous la direction autoritaire des talibans. Tout cela peut paraître irréel pour notre époque, mais les punitions inhumaines et les mises à mort publiques sont bien réelles et définitives. A l'évidence, les filles et les femmes sont supérieurement exposées à ce type de représailles criminelles car elles font l'objet, à la base même du régime, d'une discrimination instituée, légalisée qui se révèle à travers l'anéantissement intégral de leurs droits en matière de vie économique, politique et sociale.

L'accès aux soins généraux et spécifiques leur est interdit, ce qui engendre une augmentation des maladies et plus particulièrement les rend vulnérables lors de leurs grossesses et leurs accouchements (le taux de mortalité maternelle est extrêmement élevé, situant l'Afghanistan au deuxième rang mondial). Les femmes intellectuelles ne doivent plus penser, elles doivent, comme les autres, rester cloîtrées à l'intérieur de leur maison, coiffées de la "Burka" ou du "Tchador", recouvertes entièrement de la tête aux pieds de tissus opaques. Leurs fenêtres sont parfois peintes afin de leur éviter d'êtres vues de l'extérieur ou même de voir elles-mêmes ce qui se passe au dehors. Elles n'ont plus le droit d'exercer un métier alors que certaines d'entre elles occupaient des postes importants au sein de cabinets d'avocats, d'hôpitaux, étaient également géomètres ou ingénieurs avant l'arrivée des
talibans au pouvoir. Les seuls secteurs d'activités qui leur sont encore accessibles et sous la condition d'être veuves, par exemple, et d'avoir une famille à charge, sont l'agriculture et l'artisanat. A tout cela s'ajoutent les mariages forcés et les trafics (la traite) à destination d'autres régions d'Afghanistan ou du Pakistan. Ainsi, toutes ces restrictions fortement appliquées dans les régions placées sous le contrôle des talibans entraînent souvent les femmes dans la pauvreté absolue, dans la dépendance totale vis-à-vis des hommes. Elles sont sujettes alors à des états dépressifs, à l'absorption exagérée de drogue, aux maladies mentales, au suicide, à la mendicité et à la prostitution

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