Alfred Adler  ( 1870 - 1937 )

 Alfred Adler était un jeune médecin viennois lorsqu'il fut parmi les tout premiers disciples à se joindre à Freud. Adler s'est rapidement avéré être un collaborateur ambitieux et susceptible, peu enclin au rôle de disciple. Rapidement, Adler a élaboré ses divergences théoriques autour de l'idée du rapport dominant-dominé. À ses yeux, l'Oedipe n'est qu'une symbolisation d'une problématique bien plus fondamentale mettant en scène le faible petit garçon cherchant à compenser son infériorité physique face à son père dans son désir de dominer la mère.
        Il ne fut pas satisfait que Freud lui offre la direction de la Société Viennoise de Psychanalyse, malgré son antipathie pour l'homme. Adler abandonna ses fonctions en 1911 pour créer, avec neuf des trente-cinq membres de la Société Viennoise une association qui allait devenir la Société pour la Psychologie Individuelle. Après s'être éloigné de Freud, Adler a beaucoup œuvré dans le domaine de la pédagogie. Les sources de sa pensée semblent plus du côté de Marx, Nietzsche et Leibniz que chez Freud.
 
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Josef Breuer  ( 1842 - 1925 )

 

        Josef Breuer peut en quelque sorte être considéré comme le "grand-père" de la psychanalyse. En effet, l'histoire veut que le récit par Breuer à Freud d'un cas qu'il avait soigné au début des années 1880, la célèbre Anna O, soit à la source de l'élaboration théorique qui mena Freud à la psychanalyse.
        Né à Vienne d'une famille impliquée dans l'instruction religieuse judaïque, Breuer s'est rapidement consacré à ses études médicales.  En parallèle à sa pratique clinique, Breuer effectue des travaux de recherche à l'Institut de Physiologie dirigée par Ernst von Brüke. C'est dans ce contexte qu'en 1880 il rencontre Freud son cadet de quatorze ans.
    La relation entre Freud et Breuer est assez caractéristique des liens que Freud établira au cours de ces années et même plus tard au fil des ans, avec son mélange de dépendance, d'admiration et de rivalité. Breuer jouera auprès de Freud un rôle paternel, aidant même financièrement son jeune collègue dans les années où il établit sa vie familiale.
        Le récit du cas de Anna O traitée par Breuer sera à la source des travaux qui mèneront à quelques publications dont les célèbres Études sur l'hystérie en 1895. À la publication du livre qui marque les différends théoriques entre les deux hommes, la relation entre Breuer et Freud sera déjà rompue.
 
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Jean-Martin Charcot   ( 1825 - 1893 ) 

 

        Jean-Martin Charcot  a eu sur le jeune Freud une influence marquante, au point que le premier fils de Freud héritera de ce prénom français. Le séjour de Freud chez Charcot, d'une durée de quatre mois en 1885-86, lui laissera une impression qui mettra quelques temps à se dissiper. Fortement intéressé par l'hypnose à l'époque, Freud s'était adressé au grand maître dans le but de parfaire sa technique.
        Charcot, d'origine parisienne, était le prototype du grand patron de la médecine de l'époque, tenant salon et menant une vie mondaine.
        Si Charcot a élaboré une œuvre qui a fait autorité dans plusieurs domaines de la médecine, c'est par ses travaux sur l'hystérie qu'il est aujourd'hui surtout reconnu. Appliquant à l'hystérie la méthode d'observation et de description méthodique empruntée à la neurologie, Charcot s'est consacré à établir les règles universelles de la grande attaque hystérique. Utilisant l'hypnose, Charcot induisait chez ses patientes une attaque hystérique qui répondait à ses normes.
         Vers la fin de sa vie, Charcot remettra lui-même en question ses travaux sur l'hystérie.
 
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Wilhelm Fliess    ( 1858 - 1928 ) 

 

         Le rôle tenu par Wilhelm Fliess dans l'élaboration de la psychanalyse nous est mieux connu en raison de la publication de la correspondance Freud-Fliess qui a été sauvée par Marie Bonaparte en 1938 lors du départ précipité de Freud et sa famille pour  l'Angleterre. Cette correspondance couvre les années de 1887 à 1902 et constitue un document de toute première importance dans l'étude de l'élaboration de la pensée freudienne.
        Wilhelm Fliess était un oto-rhino-laryngologiste berlinois reconnu, de la même génération que Freud. Il fit un séjour à Vienne en 1887 et entra en contact avec Freud sur le conseil de Breuer. Rapidement, une relation surtout épistolaire s'élaborera entre les deux hommes et sera marquée d'une teinte passionnelle toute particulière. Bien au delà de la discussion scientifique, les deux hommes échangeront sur leurs travaux respectifs de longs exposés.
        Le rôle de Fliess dans l'auto-analyse de Freud est aujourd'hui bien connu.  Placé dans une position d'objet de transfert, Fliess sera le destinataire des tension conflictuelles de Freud au cours de ces années tourmentées. Sur le plan scientifique, Fliess a peu apporté à l'élaboration de la pensée freudienne et, d'ailleurs, la correspondance ressemble parfois à un dialogue où chacun ne retient de l'autre que ce qui lui convient.
        La relation entre les deux hommes se refroidira peu à peu avant d'être marquée par divers incidents qui mèneront à la rupture finale.
 
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Anna Freud ( 1895 - 1982 ) 

 
 

           Née en plein cœur de la période où son père élaborait la psychanalyse, Anna Freud  a en grande partie consacré sa vie d'abord à son père puis à la continuation de son œuvre. Après une formation d'enseignante au cours primaire, Anna Freud s'est tournée vers la pratique de la psychanalyse. Analysée d'abord par son père, elle est devenue analyste en 1922 et s'est consacrée au traitement des enfants selon une méthode éducative et moralisatrice. Le premier texte publié par Anna Freud a été une critique radicale des idées de Melanie Klein qui, à l'époque élaborait sa technique de l'analyse des enfants selon le modèle de l'analyse des adultes,en utilisant le jeux des enfants en lieu et place des associations des adultes. Ce texte fut le premier d'une longue série d'affrontements entre ces deux femmes. Il est à noter que Anna Freud a considérablement
assoupli ses positions par la suite en ce qui concerne la technique de l'analyse des enfants.
 
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Karl Gustav Jung ( 1875 - 1961 )

 

         Carl Gustav Jung a eu une importance considérable au sein du mouvement analytique et est généralement considéré comme le prototype des dissidents, tant par l'impact de sa rupture que par l'ampleur du mouvement qu'il a par la suite créé.
        Suisse d'origine, Jung était le fils d'un pasteur. Il fit des études en médecine, se spécialisa en psychiatrie puis entra au Burghölzli, célèbre hôpital psychiatrique de Zurich alors dirigé par le non moins célèbre Eugen Bleuler. En 1902-1903, il effectue un stage à Paris auprès de Pierre Janet puis revient à Zurich où il est nommé médecin chef au Burghölzli.
        C'est dans ce contexte que Jung se présente chez Freud en 1907. Freud sera séduit par le prestige et la personnalité de Jung et verra rapidement en lui le fils spirituel qui pourrait assurer la survie de la psychanalyse, d'autant plus que Jung n'était pas juif. Des liens intenses se tissent alors entre les deux hommes, avec une ambivalence qui rappelle la relation de Freud et Fliess à l'époque de l'élaboration de la psychanalyse.
        Dans son désir de trouver en Jung un continuateur de qualité, Freud a eu tendance à minimiser les ambivalences et les réticences de Jung. Les réticences de Jung avaient trait au rôle de la sexualité dans le développement psychique. En fait, Jung n'a jamais adhéré à la théorie psychanalytique que du bout des lèvres. Dès 1912 il prend de plus en plus de distance dans ses écrits, ce qui provoquera une retentissante rupture qui se concrétisera en 1914 par la démission de Jung de tous les postes qu'il occupait.
        Après une période de troubles personnels, Jung a fondé son propre mouvement et produira une œuvre considérable qui lui attirera de très nombreux disciples. Délaissant les méandres de la psycho-sexualité, Jung s'établiera sur le domaine de la spiritualité.
 
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Mélanie Klein  ( 1882 - 1960 )

 
 

        Cette autrichienne d'origine, après avoir voulu intégrer des principes de psychanalyse à l'éducation de ses enfants, s'est vue encouragée par ses maîtres à poursuivre sa démarche en analysant ses propres enfants puis en développant une pratique d'analyse d'enfant.

        Après avoir quitté Budapest vers 1920 elle s'est installée à Berlin auprès de Karl Abraham avec qui elle a entrepris une seconde analyse. C'est ce dernier qui sera la référence principale de Klein tout au long de sa carrière.
        Le décès prématuré et inattendu de Karl Abraham en 1925, avait laissé Melanie Klein plus ou moins isolée à Berlin. Elle accepte alors d'aller s'installer à Londres où ses premiers travaux avaient déjà reçus un accueil très chaleureux alors que sur le continent elle se trouvait de plus en plus opposée à Anna Freud qui, à l'époque, ne croyait pas possible l'analyse des enfants et optait pour un traitement pédagogique et moraliste.
        Analysée pour partie par S. Ferenczi, puis par K. Abraham, Mélanie s'installe à Londres en 1927 sur les conseils du chef de file de la Société Britannique de Psychanalyse, Ernest Jones. Elle y enseigne et y fonde une école.
        Dès 1938, un très violent conflit l'oppose à Anna Freud.Celui-ci porte sur les critères d'analysabilité des enfants. Anna refuse en effet d'admettre qu'un transfert est possible pour un enfant dans la cure, et elle se veut plutôt tenante d'une position éducative. Mélanie défend au contraire que les mécanismes et les concepts que Freud a découvert chez l'adulte sont tout à fait transposables chez l'enfant : la cure y a le même sens de mise à jour de l'inconscient.
        Mélanie Klein donne toute son importance au Complexe d'Oedipe, mais elle en fait une structure prégénitale, antérieure donc à ce que Freud pouvait en concevoir. Sur le plan théorique, elle promeut l'existence de deux positions fondamentales chez l'enfant : position schizo-paranoïde et position dépressive.
 
 
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