Le visiteur trouvera dans cette section une présentation des termes les plus fréquemment utilisés dans le champ de la psychanalyse.
 
 


ANGOISSE


Sentiment de tension ou de malaise, mêlé de crainte, qui submerge le sujet sans que celui-ci puisse en définir la cause, ou trouver le moyen de s’y soustraire comme on le fait pour un danger réel. L’angoisse peut se manifester doublement : par une intense douleur psychique ou par des manifestations somatiques (oppressions, contractures...).

Freud a tout d’abord fait de l’angoisse la cause des maladies nerveuses et l’a reliée à la frustration sexuelle. Progressivement, il donne à celle-ci le statut d’un signal destiné à avertir le sujet de l’irruption possible ou du retour du matériel refoulé (il s’agit de pensées qui ont été écartées de la conscience en raison de leur caractère incompatible avec les idéaux de la personne). L’angoisse devient un mode de défense par rapport à un danger interne. L’angoisse de castration, par exemple, accompagne l’émergence et la résolution du complexe d’Oedipe chez la fille et chez le garçon.
 
 
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COMPLEXE
 

Chacun pense d’emblée à un personnage timoré, celui dont on dit qu’il a des « complexes » (infériorité par exemple). Cet usage schématique est assez éloigné de la conception freudienne qui repère le complexe comme étant un ensemble homogène de représentations psychiques plus ou moins conflictuelles et inconscientes. Ce que l’on appelle « le caractère » ou la « personnalité » exprime souvent l’influence des formations complexes, uniques pour chaque personne. Le complexe d’Oedipe est un complexe universel qui conditionne l’accès aux lois humaines, à la culture et aux échanges sociaux.


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DEPRESSION


Ce terme est largement utilisé de nos jours (y compris sous la forme de « déprime ») pour désigner diverses altérations de l’humeur pouvant être bénignes ou graves. On qualifiera trop facilement de «déprimé » quelqu’un qui manifeste un découragement, un abattement, un manque de vitalité face à la pression de conditions extérieures particulièrement impérieuses. La tendance existe à l’heure actuelle à identifier stress et dépression.
 
 
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HYSTERIE


Ce terme a aujourd’hui un sens péjoratif qui renvoie à l’expression théâtralisée à l’extrême des sentiments, de la sensibilité et de l’imaginaire.
Il a également rapport à la notion de « crise », mais aussi à des comportements séducteurs qu’on prétend spécifiques des femmes...
(hystérique vient du mot grec désignant l’utérus, censé pour les Grecs errer dans le corps féminin).

Cette appréhension courante repose sur d’anciennes conceptions psychiatriques auxquelles Freud a donné une compréhension nouvelle, y compris en repérant une structure hystérique chez l’homme (ce que ses confrères d’alors n’ont guère apprécié).

Ce sont toutefois des femmes souffrant de troubles hystériques (constrictions, paralysies, troubles fonctionnels et caractériels, dérèglements de l’humeur, etc...) qui ont permis à Freud d’effectuer ses découvertes inaugurales.
 
 
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L'INCONSCIENT


 Le langage courant est très imprécis sur l’usage de ce terme.

 Tantôt il désigne ce qui échappe à la raison (imprudence, manque de discernement), tantôt il fait référence aux « forces » cachées du subconscient ou à quelques mystères du tréfonds de l’âme. Freud est le premier à supposer que pour chacun, l’inconscient est le lieu de pensées refoulées et qu’il est structuré. En ce sens, dans une première approche, il l’opposait à la conscience.

 Par la suite, il va être amené à définir une composante inconsciente pour tous les secteurs de la vie psychique et de relation. Loin d’être une instance pathologique, l’inconscient est constitutif de la psyché humaine. Pour J. Lacan, la théorie de l’inconscient constitue l’hypothèse fondatrice de la psychanalyse : l’inconscient est structuré comme un langage.
 
 
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LES 3 INSTANCES  ( LE CA, LE MOI ET LE SURMOI )


Le ça représente les pulsions désinhibées, sauvages. C'est l'instance avec laquelle on naît et qui va engendrer le moi et le surmoi. Le ça ne ne fonctionne que sur le principe du plaisir.

Le moi représente la pensée rationnelle. Il trouve un compromis entre le ça et le surmoi ( entre le désir de  pulsion et la culpabilité qui en découle ). Le moi opère sur le principe de réalité.

Le surmoi est la voix de la conscience. Il est né de moi qui lui-même a été engendré par le ça. Il est composé de 2 parties, dont l'idéal de moi qui représente tous les comportements adoptés parce qu'ils ont reçu l'approbation et qu'ils ont été reconnus socialement. L'idéal de moi est composé de toutes les attentes et d'identifications à des personnes admirées. L'autre partie c'est le surmoi inconscient, qui contient les comportements que les parents sanctionnent par une punition. Le surmoi finit par remplacer les parents.
 
 
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LA NEVROSE


Le "névrosé" est souvent perçu comme une personne porteuse d'une perturbation affective qui handicape ses relations à autrui, voire sa vie sentimentale et/ou sexuelle, et qui ne peut pas exprimer ses sentiments autrement que par des manifestations détournées, ambiguës.

Dans le langage courant ce terme a une connotation péjorative qui appelle des évaluations moralisatrices : le névrosé doit faire des efforts, ne pas se laisser aller à ses mauvais penchants, s'adapter à la "réalité" de ses obligations, etc...

Freud, le premier, a perçu sous le caractère névrotique l'existence d'un conflit inconscient lié à la sexualité infantile là où d'autres évoquaient des causalités dégénératives ou un manque de rigueur morale. Freud met en évidence que le conflit inconscient est lié à l'angoisse de castration et à une fixation oedipienne.

Les symptômes névrotiques sont l'expression symbolique de questionnements et de solutions provisoires trouvées par le sujet au regard de la sexualité et de son destin propre. La structure névrotique se réalise sous trois formes typiques : hystérie, phobie, obsession.
 
 
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OBSESSION


Désigne une idée fixe dont l’obsédé est victime.La valeur péjorative de l’expression est sexuellement connotée et renvoie même à une dimension criminelle : l’obsédé commettrait des actes répréhensibles, des crimes contre sa volonté.

La psychanalyse met en évidence une autre dimension : celle d’un contrôle sans fin, ni raison, qui impose au sujet une restriction intense de son mode de vie.
 
 
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OEDIPE


Désigne l’attachement amoureux de l’enfant au parent du sexe opposé.

L’acception populaire limite ce sentiment à des manifestations de tendresse (recherches de « câlins ») ou des déclarations explicites : « je veux me marier avec toi !... ». Freud s’attache bien plus au versant inconscient de cet amour qui persiste durant la vie adulte après avoir structuré l’accès à l’identité sexuelle et introduit le sujet à la société.

La vie amoureuse en porte la marque dans le choix d’objet d’amour qui se structure définitivement à la puberté. De plus, la psychanalyse met en évidence la composition complexe de ce phénomène articulé à l’interdit universel de l’inceste.
Une profonde ambivalence (amour et haine) est en effet repérable : le garçon aime aussi son rival (le père), la fille reste profondément attachée à la mère qu’elle souhaite cependant supplanter aux yeux du père, dont elle désire un enfant imaginaire.
 
 
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PHOBIE


Accès d’angoisse lié à la perception de certains objets et situations.

Les phobies le plus connues ont trait à certains animaux (araignées, souris, serpents, insectes), d’autres concernent les lieux (claustro-agora-phobie, vertige), d’autres encore ont trait à la peur de commettre des actes impulsifs (agresser autrui, attenter à sa vie), à la crainte des maladies (microbes, cancer) ou se révèlent dans certaines occurrences sociales (trac, malaise en société ou dans le champs scolaire...).
 
 
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PSYCHOSE


La psychose est généralement comprise comme le trouble psychique le plus grave, le plus durable. Le psychotique est vu comme « Le » fou.

Certaines représentations sociales mettent en avant un dérèglement du raisonnement (délire) et de la conduite (actes impulsifs, violents contre soi ou autrui) laissant à penser que le psychotique est incapable de vivre en dehors d’un univers protégé (asile). On classe habituellement les psychoses en trois groupes : la schizophrénie (perte d’identité, angoisse de morcellement du corps, hallucinations), la paranoïa (délire de persécution et de mégalomanie), la mélancolie (sentiment profond d’indignité personnelle, retrait de l’intérêt pour les relations à autrui, volonté de se détruire).
 
 
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LE REFOULEMENT


Terme technique de la psychanalyse, peu utilisé en tant que tel dans le discours courant, mais que l'on associe généralement à celle-ci.

Freud fait du refoulement l'étiologie principale des névroses. Le refoulement est un mécanisme inconscient par lequel le sujet repousse hors du champ de la conscience des motions pulsionnelles, souvent en rapport avec la sexualité, vécues comme intolérables par rapport à l'idée que la personne se fait d'elle-même.

Le conflit psychique résulte de deux forces antagonistes : l'une liée à la pensée ayant subi un refoulement, sous-tendue par une connexion de nature sexuelle ; une autre sous la forme d'une résistance que Freud relie au Moi.
En fait, le Moi refuse l'accès à la conscience et à la décharge motrice directe d'un émoi, d'un affect, vécu comme intolérable.
Deux conséquences en émergent :
le Moi se protège de la poussée constante de la pensée refoulée par un processus de contre-investissement;
d'autre part, le refoulé inconscient cherche une dérivation et des satisfactions substitutives par des voies détournées.

Les pensées refoulées sont soumises aux lois de l'inconscient et tendent en permanence à faire un
retour dans le champ de la conscience sous une forme déguisée ou détournée.

Le rêve, l'acte manqué, le lapsus et le symptôme témoignent, selon leur structure propre, de ce mécanisme de retour du refoulé.
Freud met en évidence l'existence d'un refoulement originaire, prototype de tout refoulement à venir, noyau attractif inaugural du refoulement proprement dit des représentations liées aux pulsions ultérieurement insupportables.
 
 
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LE REVE


Chacun se trouve, un jour où l'autre interpellé par le souci de comprendre ses rêves.

De nombreuses clefs des songes, depuis les temps les plus anciens, promettent de donner, image après image, symbole après symbole, la signification des rêves, souvent conçus comme prémonitoire...

Freud découvre que le rêve n'est pas une suite d'éléments codés, mais a plutôt la structure d'un rébus singulier, propre à chaque rêveur. Il en fait "la voie royale d'exploration de l'inconscient". Derrière les fantasmagories du rêve, Freud repère l'existence de mécanismes inconscients rigoureux (spécialement : condensation et déplacement) qui traitent un désir inconscient qui cherche à se manifester en images à la faveur du sommeil.

Le rêve est le gardien du sommeil en même temps qu'il est une réalisation hallucinatoire du désir inconscient. L'interprétation suppose les associations libres du rêveur de façon à ce qu'émerge la nature des associations qui existent entre les images du rêve.
 
 
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LE TRANSFERT


Dans l'acception courante, "faire un transfert", c'est se trouver saisi de manière énigmatique par un intense investissement affectif (soit amour, soit haine) pour une personne dont l'élection comme objet de passion surprend. On se plait à y voir, habituellement, la marque d'une répétion de dépendance infantile non maîtrisée aux parents.

Au cours de tout traitement analytique, Freud découvre qu'une intense relation affective se met en place entre le patient et son psychanalyste.
Cette relation est de nature positive ou négative et peut revêtir toutes les intensités. Freud propose de l'appeler “transfert”.
Le transfert a tendance à prendre la place du désir de guérir, tout en étant un moteur dans le travail analytique. Mais d'un autre côté, il est l'instrument principal de la résistance.
Il paralyse alors l'activité associative et met le succès du traitement en péril.
Il apparaît comme un obstacle majeur au développement de la cure dans la mesure où il vient alimenter les résistances du sujet à l'émergence de la vérité qui cherche à se dire derrière le symptôme.
Le travail de l'analyste est de rendre le transfert conscient, en insistant sur la valeur de reproduction de relations affectives émanant de périodes refoulées de l'enfance.

Un effet de cet amour de transfert est de conduire l'analysant à entretenir une relation de dépendance affective qui vient faire barrage à la levée du refoulement.

Dans la vie sociale et institutionnelle, les manifestations de transfert sont multiples : dans le meilleur des cas ignorées, et dans le pire, délibérèment utilisées en vue de manipulations d'autrui.

Seule la psychanalyse relève la juste place du transfert et s'appuie sur ses enjeux et paradoxes pour permettre au sujet l'accès à sa propre vérité. La liquidation du transfert à point nommé reste un enjeu crucial de la cure.
 
 
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