L'Antiquité

L’Egypte

C’est sur un papyrus que l’on trouve la première description connue du cerveau dans lequel les Egyptiens plaçaient les fonctions mentales.
Mais la maladie mentale était quant à elle attribuée à des causes surnaturelles. Il a été retrouvé sur un papyrus la description d’une formule pour chasser le diable du corps des enfants malades de délires.
Les Egyptiens ont aussi connu ce que les Grecs appelèrent plus tard l’hystérie : si l’on en croit le papyrus égyptien de Kanun datant du XXème siècle avant notre ère, certains états pathologiques sont dû au déplacement de l’utérus considéré alors comme un être vivant autonome, capable de se déplacer librement dans le corps humain.
Cette théorie de l’utérus dit migrateur ou baladeur sera développée plus tard, notamment par les Grecs.
Les Egyptiens, quant à eux, soignaient cette “maladie” par des fumigations du vagin.
 

Les Hébreux

Ils attribuent la maladie physique et mentale à Dieu. On peut lire dans le Deutronome, chap. 28, verset 27 : “L’Eternel te frappera de l’ulcère d’Egypte, d’hémorroïdes, de gale et de teigne dont tu ne pourras guérir. L’Eternel te frappera de délire, d’aveuglement, d’égarement d’esprit et tu tâtonneras en plein midi comme l’aveugle dans l’obscurité”
On s’adresse donc directement à Dieu ou à un prêtre qui en est l’intermédiaire afin d’obtenir la guérison.
Dès le Vème siècle après J-C, il existe à Jérusalem un hôpital réservé aux malades mentaux, ce qui illustre l’intérêt porté par les Hébreux à la folie.
 

Les Perses

Au nord-est de l’Iran actuel vivait au VIème siècle avant J-C le prophète Zarathoustra. Pour lui l’homme, partagé entre les besoins du corps et les vertus de l’âme, livre un combat permanent dont l’issue peut parfois aboutir à la folie.
Pour la guérison, le malade avait le choix entre les hommes du scalpel, des plantes ou de la parole.
L’homme ou médecin de la parole que l’on peut assimiler au psychiatre, préconisait la pureté de l’âme et du corps afin de rester en bonne santé.
 

Les Grecs
 
Hippocrate est le premier à rechercher une explication naturelle et rationnelle des maladies. Il ne fait pas de différence entre les maladies mentales et physiques, car pour lui, elles se soignent toutes les deux par des traitements somatiques. La psychiatrie lui doit beaucoup, car c’est lui qui le premier a reconnu le cerveau comme l’organe le plus important du corps humain, contrairement à Aristote qui professe que la tête est creuse.
Il reprend et développe la théorie humorale du Sicilien Empédocle. Selon lui, la santé repose sur l’équilibre des 4 humeurs (sang, flegme, bile jaune et bile noire) et des qualités qui les accompagnent (chaud, froid, sec et humide). Il croyait que la folie pouvait se déclarer lorsque le cerveau souffrait d’humidité, de chaleur ou de froid excessifs.
Malgré son approche rationnelle de la maladie mentale, il a perpétué l’idée folklorique de l’utérus migrateur.
Hippocrate explique la cause de ces déplacements intempestifs par le fait que l’utérus a besoin d’une certaine humidité pour fonctionner normalement. L’absence de relations sexuelles l’en prive, ce qui le pousse à partir à la recherche de cette humidité. Il va donc commencer à se déplacer dans le corps, comprimant au passage l’hypocondre
(étouffements, crises convulsives), le cœur (anxiété, oppression), le foie (suffocation hystérique) et la tête (convulsions). En guise de traitement, il recommande le mariage aux vierges et aux veuves !
Pour les malades atteints de folie, Hippocrate préconisait l’éllébore, plante vomitive et purgative. Toutefois, il fallait doser cette plante avec beaucoup de précautions : un médecin grec contemporain recommandait même de faire son testament avant de prendre ce remède ! Hippocrate sut quant à lui parfaitement bien doser l’éllébore, mais il conseillait de préférence une bonne hygiène de vie, exercices, régimes alimentaires et bains. “Si tu ne peux pas faire de bien, disait Hippocrate à ses disciples, au moins ne fais pas de mal.”

A la même époque, Platon décrit l’utérus comme : “ L’utérus est un animal qui désire engendrer des enfants. Lorsqu’il demeure stérile trop longtemps après la puberté, il devient inquiet et, s’avançant à travers le corps et coupant le passage à l’air, il gêne la respiration, provoque de grandes souffrances et toutes espèces de maladies.”

 


L'utérus baladeur
 
 

Si vous souhaitez en savoir plus sur l'hystérie, vous pouvez consulter ce site consacré à ce sujet.