- Nous pouvons parler de communication lorsqu’il y a transfert de l’information avec bénéfice mutuel, autrement dit, il faut que cet échange rapporte aussi bien à l’émetteur qu’au récepteur.
- La communication prend de nombreuses formes. Chez le Bombyx, des structures spécialisées sont responsables de la communication, nous avons affaire à un système hautement spécialisé. En effet, le mâle possède des antennes qui contiennent 17000 poils, dont chacun contient 2 cellules réceptrices. Il suffit d’une seule molécule de bombykol émise par une femelle pour dépolariser la membrane d’un neurone (pour qu’un signal soit détecté de manière sûre, il faut un certain rapport signal/bruit, c’est pour cela que le comportement n’apparaît qu’à partir de 200 molécules/sec.) Lorsque le mâle Bombyx est en contact, de façon expérimentale, avec une molécule de bombykol, une série de stades se développe :~ 1. Il nettoie ses antennes.
~ 2. Il fait vibrer ses ailes
~ 3. Temps/mouvement de recherche
~ 4. Mouvements de copulation à vide
- Tout n’est pas non plus clairement de la communication. Les postures du macaque rhésus ( dominant-dominé) ont-elles évolué comme signal ou sont-elles des effets secondaires ? Le plastron du moineau est-il un signal de dominance puisque les conspécifiques ne respectent pas toujours la hiérarchie qu’il indique ?
- Il existe des méta signaux de communication qui modifient le sens des signaux qui vont suivre. Ex : Je vais t’agresser, mais ce n’est pas le cas.
- Les signaux émis par le pluvier, qui fait semblant d’être blessé pour attirer le renard loin du nid, paraissent être de la communication, mais n’en sont pas (du moins si l’on se tient à une définition exigeant un bénéfice mutuel)
- Parmi les influences qui ont moulé les signaux de communication, la première concerne simplement la qualité de la transmission dans le milieu physique ( Ex : Le Gerris profite de la bonne transmission des vibrations dans l’eau). Dans le même registre, la visibilité des signaux est liée aux propriétés des systèmes sensoriels qui doivent les recevoir ( Ex : Le hochement de la tête du lézard Anole mâle stimule au maximum le système visuel périphérique du récepteur).
- D’autres pressions de sélection sont plus complexes. Dans le domaine des signaux émis par les mâles pour attirer les femelles, le mécanisme de sélection sexuelle aboutit à une grande visibilité, une exagération du signal ( rendu en quelque sorte supra-normal), comme la longueur des rectrices de l’hirondelle de cheminée ( les mâles à rectrices artificiellement allongées mettent moins de temps à trouver un partenaire), le contraste de la roue du paon ou la dimension de la pince du crabe violoniste.- Il existe un autre type de pression de sélection sur la communication qui est le conflit d’intérêts. S’il y a conflit d’intérêts on aurait meilleur temps de tromper l’adversaire ( Ex : En impressionnant son rival pour éviter le conflit). Avec cette pression et cette contre-pression, on va aboutir à des signaux honnêtes, ces derniers demeurent cependant très coûteux pour l’émetteur.
· Entre prédateur – proie :Quand un prédateur approche la gazelle s’enfuit, quelque fois elle ralentit sa fuite et saute, il y a presque arrêt. Ce comportement est contre-productif, car cette énergie n’est pas mise dans la fuite.
Pourquoi la gazelle réagit-elle ainsi ?Quelques hypothèses :
~ Elle saute pour détecter l’ennemi et pour éviter de tomber dans un trou.
~ Elle saute pour avertir ses conspécifiques.
~ La coordination de plusieurs gazelles qui sautent peut mener l’ennemi à une certaine confusion.
~ L’hypothèse la plus probable est que la gazelle en sautant émet un signal de non-profitabilité : « Je suis capable et j'ai les ressources pour m’enfuir, alors n’insistes pas… »Remarque importante : Quand la gazelle saute, il y a plus d’abandon, donc son effet a une influence en ce qui concerne sa survie.
· Entre mâles :
La puissance des brames des 2 cerfs qui s’affrontent indique à chacun les capacités effectives en combat de l’autre ( ce qui évite de combattre quand l’issue est claire d’avance)
· Entre parents – enfants :
Le rouge de la bouche de l’oisillon (canari) est aussi un signal honnête (son intensité est inversement corrélée au degré de satiété)
