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Le paradoxe Cathy Freeman                             RETOUR
 


 

Son palmarès :

1990 : médaille d'or au 4 x 100m des Jeux du Commonwealth
1991 : élue meilleure athlète aborigène de l'année
1992 : première athlète aborigène à représenter l'Australie aux
          Jeux Olympiques
1994 : médailles d'or de 200 et du 400 m des Jeux du 
          Commonwealth
1996 : médaille d'argent aux Jeux Olympiques d'Atlanta
1997 : médaille d'or aux Championnat du monde
          élue australienne de l'année
1999 : médaille d'or 4 x 100m aux Championnats du monde 
          à Seville
2000 : médaille d'or 4 x 100m aux Jeux Olympiques de Sydney
 


 
 
 

Cathy Freeman est vue comme une source d'inspiration et de fierté pour le peuple aborigène. Il n'est pas un article de presse qui ne fasse suivre le nom de Cathy Freeman par le mot aborigène.
 

Mais se sent-elle réellement leur représentante et est-elle acceptée par son peuple comme telle ?  On ne le sait pas vraiment. Ce que l'on sait, c'est qu'elle est fière de ces origines. Elle ne les renie pas et elle garde en mémoire l'enlèvement de sa grand-mère pour être placée dans une institution pour y être assimilée ainsi que les autres méfaits perpétrés par le gouvernement australien.

Lorsqu'il y a eu des menaces de boycott par les aborigènes sur les Jeux de Sydney, elle rejeta cet appel au boycott en disant qu'elle n'était pas à Sydney pour faire de la politique mais pour courir. 

Elle affirma alors que la politique et tout ce qui divisait les gens devaient être laissé en dehors de l'arène sportive. Pourtant c'est elle qui avait fait un scandale en brandissant un drapeau à deux faces en 1994 aux Jeux du Commonwealth. Sur l'une des faces se trouvaient  les couleurs australiennes et sur l'autre les trois couleurs des aborigènes.  Le rouge symbolise la terre, le jaune le soleil et le noir la couleur de la peau. 

On peut donc dire que même si elle n'est pas politiquement engagée, elle est consciente de son identité aborigène.En étant une femme aborigène représentant l'Australie elle semble pouvoir incarner les possibilités de réconciliation.C'est d'ailleurs elle que l'Australie a choisi pour allumer la flamme.

Il n'est d'ailleurs personne pour la critiquer lorsqu'elle a brandi à nouveau le drapeau à double face lors de sa victoire à Sydney.
 
 
 
 
 

Interview                                              RETOUR

Le professeur P.Dasen, enseignant en approches interculturelles de l'éducation, a vécu avec des aborigènes d'Australie et a accepté bien gentillement de répondre à nos questions. 

Que représente Ayers Rock pour les aborigènes ?

Ayers Rock est un lieu très important mais ce n'est pas le seul. Il fait partie de tous ces lieux sacrés pour les aborigènes mais il est vrai qu'il est géologiquement très étonnant.Ils ne sont jamais monté dessus, mais utilisaient les cavernes de ce site pour y faire des peintures qui étaient entretenues lors de chaque cérémonie.

Que pensent-ils des touristes qui l'escaladent ?

Ils ont presque abandonné Ayers Rock comme lieu de culte car les touristes y grimpait et en faisait le tour. Suite à cela il y eut des négociations et les logements pour touristes furent éloignés et le pourtour d'Ayers Rock redevint aborigène. Aujourd'hui il y a toujours une partie accessible aux touristes mais ils sont moins nombreux à pouvoir y grimper par année. C'est une sorte de compromis.

Pourquoi la colonisation et la prise des terres fut si facile ?

Les aborigènes n'avaient pas une organisation de défense ni d'armée comme les Maoris en avaient par exemple. Ceux qui vivaient en Tasmanie furent exterminés comme dans beaucoup d'endroits. Les autres ont laissé les territoires pour l'élevage (que les anglais ont amené) et se sont retiré ailleurs. Ceci posa un grave problème car chaque groupe vivait sur un territoire dont il perpétrait les rites. Partir amenait donc une déculturation puisqu'il n'avait plus accés aux lieux rituels.

Y-a- t'il encore des aborigènes nomades ?

Non il n'y en a plus. Certains se déplacent d'un centre d'habitation à un autre et pendant leur trajet ils vivent de la terre. On peut dire que pendant ce temps-là ils sont nomades, mais c'est exceptionnel dans l'année. Pour les enfants qui vont à l'école cela peut poser un problème car ils partent du jour au lendemain sans prévenir et doivent se réintégrer dans une autre école.

Où vivent les aborigènes qui ne sont pas en ville ?

Ils vivent dans des stations établies par les missionnaires à la fin du 19 ème siècle ou par le gouvernement. Il y a une partie d'administration, une autre de logements et une autre de campement. Souvent ils utilisent la partie logement pour le stockage et vivent dans le campement.

Comment est la vie pour les aborigènes dans les villes ?

Ils vivent dans des conditions de sous-prolétariat. Ils sont souvent en dessous du seuil de pauvreté et vivent dans des logements fournis par l'état. Ils survivent souvent uniquement avec l'aide de l'état.

Ont-ils réellement un avenir ?

La discrimination est très forte au niveau économique et ils ont un accés limité au travail. Ils n'ons accés qu'à des travaux sans formation et très mal rémunéré. Ils sont un peu traité comme les migrants clandestins chez nous.

Comment sont-ils vus par les australiens à l'heure actuelle ?

Jusque dans les années 80, la grande majorité des australiens ignaraient qu'il y avait des aborigènes en Australie. Cela n'était même pas enseigné à l'école. Il y eut deux grands évènement qui leur fit prendre conscience du problème aborigène. Le premier fut le bicentenaire de l'Australie qui attira l'attention des médias internationaux. Le deuxième fut les Jeux Olympiques. L'Australie fut mise sous les projecteurs et elle remarqua que son attitude à l'égard des aborigènes nuisait à son image. Ce fut un tournabt de la conscience populaire.

Peut-on parler d'apartheid ?

Jusque dans les années 60 on peut en parler dans certains états. Le Quennsland par exemple s'était basé sur le modèle sud-africain. Les aborigènes n'avaient pas les mêmes droits politiques, ils devaient toujours porté une carte d'identité sur eux, ils ne devaient pas de déplacer sans autorisation, ...
Il y avait donc ségrégation.
Dans d'autres états on avait plutôt une politique d'assimilation, sauf que dans une vraie politique d'assimilation, lorsqu'un individu veut abandonner sa culture d'origine et adopter celle du pays elle est acceptée. Ce qui n'est pas le cas.
A l'heure actuelle, le gouvernement a plutôt une politique d'intégration au niveau nationale.Par exemple il y a la méthode des quotas. Un certain nombre de places est réservé pour les aborigènes et leur entrée dans les écoles secondaires est facilitée. Mais cela pose encore un problème car si on a pas les mêmes exigences pour les aborigènes, on dira qu'ils ont obtenu leur diplôme parcequ'ils étaient aborigènes et le diplôme en sera aussitôt dévalorisé. 

Le professeur Dasen fait plusieurs fois références à des concepts abstraits tels que l'assilmilation, la ségrégation et l'intégration. Un chercheur en psychologie, John Berry a traité de ses problèmes et les as mis sous forme de modèle. Pour en savoir plus.
 
 

Ayers Rock                                                                         RETOUR

Ayers Rock. Symbole de l’Australie. Site que l’on voit dans tous les guides de voyage. Il est évident que cela donne envie aux voyageurs d’y monter et d’avoir ainsi une magnifique vue sur l’Outback australien. Mais quelqu’un s’est-il posé la question si cela dérangeait les aborigènes qui vivent aux alentours ? Quelqu’un a-t’il imaginé que cela pouvait être une profanation? Je ne pense pas que beaucoup d’australiens ou de touristes se soient posé la question. Comment réagirions-nous si on grimpait ainsi sur nos autels ?
Pour essayer de comprendre ce qu'Ayers Rock représente pour les aborigènes, lisons un de leur mythe.

Le mythe Aranda des origines

Pour les Arandas, la terre, au commencement, était semblable à une plaine aride, sans collines ni fleuves, plongés dans une obscurité éternelle. Le soleil, la lune et les étoiles étaient encore en sommeil, sous la terre. 

Il n'y avait ni plantes, ni animaux, mais seulement des masses semi-embryonnaires d'enfants à moitié développés, gisant à l'abandon, aux emplacements où se situeraient plius tard, des lacs salés ou des points d'eau. Ces bébés informes ne pouvaient pas devenir hommes ou femmes, mais ils ne pouvaient pas non plus vieillir ni mourir.

En fait, ni la vie ni la mort n'étaient connues sur terre. La vie n'exdistait déjà réellement que sous terre, sous la forme de milliers d'êtres surnaturels incrées, qui avaient existé de toute éternité ; mais même eux restaient encore plongés dans un sommeil éternel.

Enfin, ces Etres surnaturels sortirent de leur sommeil et franchirent la surface du sol. Leurs lieux de naissance furent imprégnés de leur vie et de leur puissance. Lorsque le soleil surgit à son tour, la terre fut inondée de lumière. 

Les Etres surnaturels, qui avaient été enfantés par leur propre éternité, présentaient des formes et des apparences variées. Certains se présentèrent sous l'aspect d'animaux : kangourous ou émeus ; d'autres furent des hommes et des femmes aux formes parfaites. Chez la plupart de ces Etres surnaturels, il y avait un lien extrêmement étroit entre les éléments animaux ou végétaux, d'une part, et les éléments humains, d'autre part. Par exemple, les Etres surnaturels zoomorphes pensaient et agissaient d'ordinaire en humain ; réciproquement, les Etres anthropomorphes pouvaient se métamorphoser à volonté en animal auquel ils étaient indissolublement liés. 

Ces Etres surnaturels que l'on appelle "ancêtres totémiques", se mirent à parcourir la surface de la terre, donnant au paysage de l'Australie centrale son aspect actuel. 

Certains d'entres eux jouèrent le rôle de héros civilisateurs. Ils découpèrent la masse que constituait alors l'humanité de façon à en dégager des individus, encore à l'état d'embryons ; puis ils coupèrent les ligaments joignant leurs doigts de mains et de pieds et leur ouvrirent les oreilles, les yeux et la bouche. D'autres héros civilisateurs apprirent aux hommes à fabriquer des outils, à allumer le feu et à cuire les aliments.

Lorsque tous ces Etres surnaturels nés de la terre eurent terminé leurs travaux et achevé leurs pérégrinations, une lassitude insurmomtable s'empara d'eux. Les travaux qu'ils avaient accomplis avaient complétement épuisé leurs forces. Ils retombèrent donc dans leur sommeil d'origine, er leur corps soit disparurent dans le sol, soit se métamorphosèrent en rochers ou en arbres.

Comme leurs lieux de naissance, les lieux de leur disparition furent considérés comme sacrés, et ils portèrent le même nom,  "pmara kututa". Seuls les initiés peuvent approcher de ces deux sortes de pmara kututa, et encore uniquement lors de cérémonies particulières.

Le reste du temps, il faut s'en tenir écarté sous peine de mort.