QUELQUES RAISONS AU SUCCES DE HARRY POTTER

Harry Potter est un best-seller dans 140 pays. Il a été traduit dans 40 langues et 90 millions d'exemplaires ont été vendus. Harry se lit, se dévore, se prête, se raconte,jusqu'à devenir un livre culte dont on attend frénétiquement la suite. Et pourtant, il n'y a ni électricité, ni Natel, ni ordinateur dans son monde. Pourquoi ce petit sorcier déchaîne-t-il tant de passions? Bouche-à-oreille ? Oui. Coup médiatique ? Sûrement aussi. Mais essayons de voir plus précisément pourquoi Harry rencontre autant de succès:

Il y a bien sûr le style de l'auteur. Le suspense est savamment dosé, les dialogues sont drôles et vivants. L'ironie est très présente. Un tas d'ingrédients qui séduisent tant les petits que les grands. D'ailleurs, les éditeurs anglais ont prévu pour ceux qui se sentent obligés lire Harry caché sous leur journal des couvertures plus politically correctes. 

Au niveau du contenu, les livres de Harry sont peuplés de fines inventions psychologiques: à l'école de Harry on apprend la politesse avec les hippogriffes et la  manipulation de livres qui nous mordent tant qu'on ne sait pas les caresser. On y trouve aussi du courage, des rires, de l'amitié, de la peur, des trahisons et des questions morales. De plus, comme dans les contes de fée et les myhtes, les aventures de Harry proposent des modèles de comportement qui donnent un sens à la vie. 

Il y a aussi l'école de Harry présentée sous forme de labyrinthe ou les recoins et les lieux cachés sont inombrables. Les enfants adorent ça parce que "cela fait partie de l'imaginaire du secret, de l'emboîtement et de la miniaturisation" (Jean Perrrot spécialiste de la littérature pour les enfants à Paris cité par Construire). L'école est aussi très loin du monde adulte "avec ses règles propres, ses références stables et la présence tutélaire de figures professorales très fortes. Le professeur Dumbledore, guide ferme et bien veillant, secourt toujours Harry dans ses moments de détresse et s'adresse à lui sans jamais de didactisme ni de condescendance" (Lire.fr). 

"Quant au personnage de Harry, orphelin élevé à la ville par son oncle et sa tante, d'abominables Moldus apoplectiques et bornés, il est le parfait "ego expérimental" du récit: celui qui ose, s'aventure, affronte les épreuves et grandit" (Construire). Selon N. Tucker, spécialiste de littérature pour enfants à l'université de Brighton, c'est le prototype universel de l'orphelin solitaire  et mal-aimé. Selon P. Pinset, professeur de littérature  pour la jeunesse à Roehampton, "on peut facilement s'identifier au personnage de Harry car il est à la fois affectivement plus démuni que la plupart des lecteurs et a pourtant l'étoffe d'un héors. Il leur donne le sentiment d'être des moldus privilégiés admis dans un monde magique le temps d'un livre" (Lire.fr).

 J. K. Rowling a prévu une astuce littéraire: chaque livre correspond à une année scolaire
Un livre est prévu pendant 7 ans et le personnage de Harry grandit donc en même temps que ces petits lecteurs. L'effet de série est donc très important d'autant plus que le nombre d'épisodes est limité et que le héors vit en temps réel.

Une autre raison pourrait être que ces livres nous aident à lutter contre l'anxiété véhiculée par notre société où les parents vivent dans une instabilité constante que ce soit au niveau affectif, professionnel ou géographique. Grâce à son monde magique Harry prolonge et protège l'enfance. D'autant plus qu'en France et dans les pays anglo-saxons, la mode est au réalisme comme le montre le grand nombre de livres publiés traitant de drogue, de délinquance juvénile et d'autres problèmes de société.

Il y a aussi le fait que le Bien et le Mal se différencient clairement sans pour autant que cela soit trop chrétien ou moral. Des valeurs comme l'amitié, la loyauté et le courage sont véhiculées dans ces récits. Une réflexion sur la perte, la mort et la peur est dévoloppée et cela se complexifie à mesure que Harry grandit. Mais comme pour tout phénomène, il n'a y pas que des éloges sur les aventures de Harry Potter. Certains parlent de magie noire, de maléfisme. Les valeurs véhiculées seraient seraient plutôt du côté du mal. D'autres reproches concernent le manque d'épaisseur psychologique des personnages et les emprunts de l'auteur faits notamment à Lewis Carroll et  à Tolkien.

www.construire.ch/SOMMAIRE/0047/47doss1.htm
www.lire.fr/Jeunesse_7/288_006996J.asp
Retour au sommaire
Haut de la page