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INTRODUCTION



Nous admettons que les choses sont telles que nous les percevons. En fait, notre représentation du monde extérieur est fausse ; elle est le produit de notre cerveau ; les couleurs, les sons par exemple, n’existent pas dans la nature tels qu’il les enregistre… Nos perceptions sensorielles ne concordent pas de façon absolue avec la réalité. Nos sens donnent du monde une image approximative et imparfaite ; ils sont par nature approximatifs et imparfaits. Notre raison permet d’accéder à la vraie connaissance, aux idées qui sont éternelles, immuables et inaccessibles aux sens.

La perception des messages situés hors des fréquences auxquelles nos organes des sens sont sensibles est nulle. L’univers est beaucoup plus vaste, plus complexe, que celui qui tombe sous le sens. Nous ne prenons connaissance que de ce qui est à notre échelle. Si nous pouvons nous prévaloir de la supériorité de notre cerveau, merveilleuse machine électrochimique aux mécanismes et aux performances exceptionnels, nous devons par contre reconnaître la puissance limitée de nos appareils sensoriels ; ils sont des          « fenêtres étroites » ; ils n’explorent qu’une partie de la réalité.

La perception peut être inexacte si nous interprétons mal la sensation : il y a illusion : l’objet entendu, vu, touché, senti… est déformé ; le cerveau se trompe. Les illusions sensorielles auditives, visuelles, tactiles, olfactives, gustatives…, paradoxales ou ambiguës, se jouent de nos sens et de notre esprit. Tels sont les fausses reconnaissances, les impressions de déjà-vu, les mirages…
La perception peut être sans objet. Lorsque des choses, des êtres, des faits sont vus, entendus, sentis en l’absence de tout stimulus extérieur, il y a hallucination. Dans les hallucinations, les centres sensoriels du cerveau fonctionnent seuls, alors que les récepteurs et les voies sensorielles ne leur transmettent aucune stimulation. C’est ce qui fait la différence d’avec l’illusion qui a pour point de départ une impression réelle. L’hallucination est caractérisée par la force de conviction qui l’accompagne. L’halluciné est aussi persuadé de la réalité de sa perception : scènes, images, sons, odeurs, que de la plus réelle de ses perceptions sensorielles.

C’est en 1853 que R. Ball en donna la définition. L’hallucination est « une perception sans objet », c’est-à-dire sans cause extérieure, ce qui la distingue de l’illusion qui est une perception inexacte d’objets réels. Ce qui est évident de nos jours mais qui ne l’était pas à l’époque c’est que les hallucinations sont toujours dépendantes non d’une atteinte de organes des sens mais d’une lésion du cortex cérébral.

Des causes très nombreuses sont à l’origine des hallucinations. Elles sont les plus souvent l’expression d’une lésion organique. Il en est toutefois qui apparaissent dans des conditions qu’on peut appeler physiologiques. Il en est d’autres difficiles à classer qui sont mystiques. Celles dont la nature pathologique est évidente se répartissent en trois grands groupes :

1. Les hallucinations de nature psychiatrique ;
2. Les hallucinations des affections neurologiques ;
3. Les hallucinations d’origine toxique : drogues ou alcool.

Les trois causes sont d’ailleurs parfois réunies chez le même sujet dans le cas par exemple d’un psychopathe épileptique, qui est alcoolique ou drogué.