Les répercussions psychologiques
                      de l'annonce de la maladie

Les personnes confrontées à l'annonce du diagnostic de cancer  éprouvent en   général un choc émotionnel composé de différentes craintes:
. Rupture ou perte des contacts sociaux

. Crainte de souffrir

. Crainte de devenir impotent, mutilé

. Crainte de mourir
 

Les différents mécanismes permettant l'adaptation de la maladie peuvent être normaux ou pathologiques, nécessitant alors des mesures d'aide et de traitement. Les mécanismes d'adaptation normaux sont destinés à préserver la santé mentale de l'individu. On y retrouve:

La dénégation:
Elle correspond au refus ou à la minimisation de la réalité que la personne préfère ne pas affronter pour se donner le temps de s'adapter. Ce mécanisme pourrait expliquer le délai parfois important entre l'apparition des symptômes de la maladie et la première consultation chez le médecin .

L'évitement ou la suppression:
C'est le fait d'essayer délibérément de ne pas penser à la réalité, tout en la connaissant.

La projection:
Elle désigne une opération par laquelle la personne expulse de soi et localise dans l'autre, personne ou chose, des qualités, des sentiments, des désirs, voire des "objets" qu'il méconnaît ou refuse en lui; ce mécanisme apaise les angoisses de culpabilité en attribuant la source des problèmes à une cause extérieur.

L'isolation:
Elle consiste à isoler une pensée ou un comportement de telle sorte que leurs connexions avec d'autres pensées ou avec le reste de l'existence de la personne se trouvent rompues; Toutes les mesures permettant un hiatus dans la succession temporelle des pensées ou des actes font partie des procédés d'isolation.

La rationalisation:
C'est un procédé par lequel la personne cherche à donner une explication cohérente du point de vue logique, ou acceptable du point de vue moral, à une attitude, une action, une idée, un sentiment, dont les motifs véritables ne sont pas aperçus. Ce mécanisme permet de définir un but et de donner un sens à la maladie; il peut correspondre à une réponse à la lancinante question " pourquoi moi ".

L'approche phénoménologique de Kübler-Ross qui décrit cinq stades d'adaptation du patient depuis l'annonce du diagnostic jusqu'à la mort:

Le refus et l'isolement:
En prenant conscience de l'issue fatale de leur maladie, la plupart des patients réagit en disant:" non, pas moi", ce ne peut pas être vrai"; cette première étape est donc caractérisée par la prépondérance de la dénégation telle que décrite plus haut. En fait, le patient parvient à envisager l'éventualité de sa propre mort pour un temps, mais il doit rejeter cette pensée pour pouvoir continuer à vivre.

La révolte:
Lorsque le patient a réalisé que c'est bien lui qui est malade. Il se demande alors:" pourquoi moi" et éprouve de ressentiment envers son injuste destin; la colère qui en découle se projette alors sur tout son entourage: les soignants sont volontiers la cible de l'agressivité du patient; il est important pour eux de bien comprendre les motifs de cette colère. Afin de ne pas provoquer de conflit par une "contre attitude" inadéquate.

Le marchandage:
Après avoir constaté que ses supplications irritées étaient vaines, le patient, tel un enfant, essaye de retarder l'inévitable en le demandant gentiment. Cette étape constitue donc une tentative pour retarder les événements; elle inclut une prime offerte pour " bonne conduite", impose une limite irrévocable et comporte la promesse implicite que le patient ne demandera rien de plus si son voeu est exaucé.

La dépression:
Lorsqu'un patient atteint le terme de sa vie, qu'il ne peut plus nier l'existence de la maladie, qu'il en constate les effets sur sa santé et qu'il doit subir des traitements éprouvants, il peur présenter une dépression réactionnelle; il peut s'en suivre un autre type de dépression, dite de "préparation" qui n'est pas, comme la précédente, le résultat de ce qui est perdu par rapport au passé, mais qui tient compte de ce qui est sur le point d'être perdu. Cette forme de dépression est un instrument de préparation à la perte des objets aimés et peut donc faciliter le passage à l'acceptation.

L'acceptation:
Elle constitue le stade d'adaptation ultime correspondant au repos final avant le long voyage. Le patient qui parvient à cette étape éprouve une certaine paix.

Il est évident que ces différentes phases d'adaptation ne constituent pas un schéma obligatoire. Les patients tendent à adopter un certain type de réponses émotionnelles qu'ils maintiendront jusqu'à la mort. Les réactions varient également en fonction de l'âge, et que le style de personnalité influe sur la manière de vivre les différents stades d'adaptation. Ils existent toutefois des mécanismes d'adaptation pathologiques. Pour en savoir plus:

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Ces façons de réagir à des changements dus à des événements de vie stressant, mettant en péril aussi bien l'équilibre psycho-social que somatique sont regroupées sous le terme de "coping" dans la littérature anglo-saxonne. Ce terme désigne la réponse d'un sujet en présence de stress, donc les facultés adaptatives qui sont mises en oeuvré par le patient pour faire face à une situation difficile. Pour en savoir plus sur le "coping":
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