Qu'est-ce que le profilage? Méthodes & Techniques Le profilage au cinéma Lexique Bibliographie & Liens

 
Le profil du profileur:

 
      Idéalement, le profileur devrait avoir des connaissances pluridisciplinaires : en psychologie – science des comportements individuels - bien sûr, en sociologie – science des comportements des groupes et des individus en situations intra ou inter groupales -, en criminalistique – terme général recouvrant la recherche, la collecte et la préservation des preuves -, en médecine légale (criminologie, spécialités médicales…) – application des connaissances médicales au domaine criminel.

      Mais cela ne suffit pas, il faut aussi aller sur les scènes de crime ou d'intervention. Acquérir de l’expérience, apprendre à évaluer la valeur d’une preuve, apprendre à interpréter les rapports médico-légaux.

      En Europe, les profileurs sont des psychologues ou des psychiatres experts qui se sont spécialisés dans les affaires pénales. Aux Etats-Unis, au sein de la Behavior Science Unit (BSU), les profileurs sont des officiers enquêteurs qui ont été initiés au profilage psychologique et qui restent libres d'utiliser ou non cette technique dans le cadre d'une enquête. Les unités de police locale font, quant à elles, appel à des consultants psychologues, criminologues ou à d'anciens officiers du FBI

      En France aujourd'hui les policiers comme les gendarmes considèrent que le profilage fait parti de l'enquête et qu'il doit donc à ce titre être conduit par un enquêteur. Le psychologue quant à lui ne voit pas bien le rapport entre établir un profil psychologique et analyser les scènes de crime au sens criminalistique du terme (ne pas confondre comprendre et analyser). S'appuyant sur l'expérience américaine, les forces de sécurité françaises veulent développer des techniques de profilage impliquant leurs enquêteurs. Or, tant que des psychologues n'ont pas le statut de policiers ou de gendarme ou tant que les policiers et les gendarmes n'ont pas aussi le statut de psychologue, il me semble opportun que les deux fonctions cohabitent et collaborent sur la scène de crime. Il est clair que le passage du psychologue vers la police ou la gendarmerie n'est certainement pas une représentation de l'avenir, puisque, les psychologues n'ont pas accès aux scènes de crimes sauf expert missionné. Certes, les enquêteurs font parfois du profilage sans même se rendre compte. On ne peut leur dénier une expérience du terrain. Mais qu'en est-il du profilage psychologique officieux et sauvage pratiqué dans bien des cas après avoir assisté à un cours d'initiation à la psychologie ? De même, que faut-il penser de ces profileurs qui à partir du dossier d'instruction empiètent sur le travail du médecin légiste, du service de balistique et de l'expert en balistique des coups. Dans les 2 cas il y a aujourd'hui dérive. 

      Les forces de l'ordre s'entendent pour dire que le profilage est un instrument de dernier recourt. Certes l'analyse de scènes de crime, la criminalistique, reste la base du travail pour l'identification de l'agresseur. Il n'empêche, que le travail du profileur serait grandement améliorer s'il pouvait avoir l'accès à la scène de crime dès le départ. Et ceci aussi fait l'unanimité. En fait, il n'y a pas contradiction. Il devrait y avoir profilage systématique sur une scène de crimes et le profil devrait être intégré au dossier au même titre que les témoignages. A l'enquêteur de décider l'usage qu'il veut en faire. On le répétera pas assez : l' enquêteur et le profileur doivent effectuer un travail collégial. 

      Quant aux situations de prises d'otages; le "profileur" est dans la plupart des pays un psychologue. Son rôle est de déterminer l'état mental du sujet, d'évaluer les risques encourus et d'établir une stratégie de communication. Il doit s'intéresser à la psychologie des conflits et de la gestion des conflits, de la négociation, des crises et de l'intervention de crise, de l'influence de la persuasion, de l'amélioration du rendement, du comportement déviant, de l'évaluation des risques et de la gestion des risques. Il fournit aux négociateurs une évaluation du degré d'adaptation de la personnalité du sujet, une évaluation des risques, des suggestions eu égard à la gestion des risques et des stratégies de communication. Le profileur n'est pas le négociateur. Il épaule le travail du chef des opérations en veillant à ce que la tactique et des stratégies élaborées pour gérer le conflit tienne compte des variables psychologiques.