L’AROMATHERAPIE



 
 
           L’utilisation d’huiles essentielles pures, extraites de plantes, remonte à une époque lointaine. L’histoire de l’aromathérapie se confond souvent avec celle de la phytothérapie. Il semble que les Arabes aient été les premiers à mettre au point la distillation des plantes, il y a environ un millénaire. Depuis, leur usage s’est répandu à l’est, dans le sous-continent indien, et à l’ouest, en Europe. Ces huiles essentielles ont donné lieu à de nombreuses recherches, notamment en France dans des domaines aussi variés que la parfumerie ou la médecine, où elles sont surtout utilisées comme agents anti-infectieux.
           Les huiles essentielles sont des substances très concentrées. (Il faut 5000 roses pour obtenir une cuillerée à café d'huile). Leurs effets sur nos humeurs se diffusent par l’intermédiaire de notre odorat. L’usage des huiles essentielles est fréquent dans le bain à raison de quelques gouttes. L’huile forme une fine pellicule à la surface qui adhère à la peau et est partiellement absorbée, grâce à la chaleur de l’eau. Les huiles essentielles peuvent aussi être diluées dans une huile de base ou porteuse, puis être appliquées sur la peau en massage.

Les techniques utilisées par l'aromathérapeute.
Que soigne l'aromathérapie ?
 
 

HISTORIQUE






             L’une des plus anciennes formes de médecine consistait à brûler des plantes aromatiques afin de  « fumer » la maladie pour l’extirper du patient. Ce procédé était fréquemment associé à des pratiques rituelles ou religieuses, et parfois l’on brûlait des plantes aux vertus hallucinogènes, pour favoriser une expérience mystique. L’utilisation d’encens au cours de cérémonie de religions très différentes, depuis des siècles, semble perpétuer cette tradition. Les nombreuses gommes et  résines contenues dans l’encens ont de puissantes propriétés thérapeutiques – notamment comme antiseptique respiratoire – tout en encourageant la méditation des fidèles. Les plantes et extraits aromatiques ont toujours été très appréciées des civilisations anciennes de Babylone et de la Perse à l’Inde et à la Chine. Les plus anciens traités médicaux originaires de ces régions, datant de 3000 ans, dressent une liste des plantes aromatiques et de leurs utilisations. 
 

         Ce sont les textes égyptiens qui en offrent les descriptions les plus détaillées : les plantes étaient employées dans tout les domaines de la vie, comme parfums et cosmétiques mais aussi pour leurs propriétés thérapeutiques ou lors de rituels d’embaumement des défunts. On a retrouvé dans le tombeau de Toutankhamon des jarres d’onguent contenant des résines, notamment de l’encens, toujours odorantes après un séjour de 3200 ans sous terre. Les Egyptiens étaient parfaitement conscients de l’influence des parfums sur les humeurs et passèrent maîtres dans l’art de la parfumerie. On raconte que le pouvoir de séduction de Cleopâtre tenait en partie à la quantité gigantesque de pétales de roses dont la fragance était distillée dans ses appartements.Ce sont les pays arabes qui firent progresser considérablement l’aromathérapie. Le principe de distillation appliqué pour la première fois aux roses fut inventé par un philosophe et médecin originaire d’Iran. La distillation par la vapeur autorisait l’extraction d’huiles essentielles pures de très nombreuses plantes.
         En Occident, on continua à utiliser des huiles aromatiques infusées mais, pendant les Croisades, les huiles essentielles ou « parfums d’Arabie », comme on les appelaient alors, gagnèrent progressivement toute l’Europe. Les gommes et résines d’Asie n’étant pas facilement disponibles, on se tourna vers des plantes méditerranéennes comme le romarin et la lavande pour fabriquer des huiles essentielles.
          Jusqu’au vingtième siècle, on continua à brûler des plantes antiseptiques, tels le thym ou le romarin, afin de désinfecter l’air et écarter les infections, dans de nombreux hôpitaux français. Le chimiste français, René Gattefosse, qui travaillait dans l’industrie de la parfumerie, inventa le terme d’aromathérapie il y a une cinquantaine d’années. S’étant gravement brûlé la main dans son laboratoire, il utilisa de l’huile essentielle de lavande pour rafraîchir les tissus à l’endroit de la brûlure et s’aperçut que la plaie cicatrisait très rapidement, sans infection ni cicatrice. Durant la Première Guerre mondiale, puis la Seconde, on eut largement recours à des huiles essentielles pour soigner les blessures et les infections.

            On ne doit pas oublier, cependant, que le pouvoir des plantes aromatiques s’étend bien au-delà de leurs propriétés antiseptiques et anti-inflammatoires. Il semblerait en effet que leur arôme sollicite le travail de la mémoire, réussissent à modifier les humeurs et instille une sensation de bien-être. Depuis une vingtaine d’années, l’aromathérapie se développe en système holistique tant aux Etats-Unis qu’en Europe. Les huiles sont souvent utilisées dans les massages, ou dans les bains, ou simplement vaporisées dans l’air.