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                                               Kurt Schwitters
 

Kurt Schwitters est né à Hanovre en 1887. De 1908 à 1914, il suit les cours à l’école des Beaux- Arts de Dresde. Après quelques essais « cubisto-expressionniste », il met au point sa propre technique d’assemblage qu’il baptisera Merz, inspiré par le mouvement Dada. Le terme « Merz » a été trouvé grâce à un collage qu’il a réalisé où la syllabe finale du mot allemand « kommerz » apparu, signifiant pour lui toute la complexité et le désordre du monde. Schwitters applique ce terme à l’ensemble de ces activités, non seulement à ces collages appelés Merzbild, à ces nouveaux concepts architecturaux tels que les espaces dits Merzbau mais également à tout un style poétique.
Le Merzbild, dont le premier exemplaire remonte à 1919, est une œuvre-objet constituée de déchets, d’éléments issus du quotidien, assemblés sur une toile où l’artiste intervient ensuite avec ses couleurs.
Objets de récupérations, coupures de journaux etc. et peintures deviennent ainsi partie d’un même univers soutenu par une même intentionnalité, dans des œuvres où il est possible de percevoir le mépris pour une tradition de peinture agréable exécutée dans le respect aveugle des règles académiques.
On notera que beaucoup de ces constructions intègrent des éléments évoquant des systèmes mécaniques que Schwitters, qui était avant dessinateur industriel, était contraint de tracer chaque jour...De ce fait, l’aspect bricolé des constructions de Schwitters peut être vu comme une parodie ironique de l’obsession de précision, de rentabilité du système industriel.  Les matières que Schwitters met en valeur dans ses œuvres sont toujours usagées et non fonctionnelles laissant apparaître la métaphore d’un monde occidental brisé par une guerre qui inaugure la mécanisation des conflits.
En 1924, il entreprend sa première construction de Merzbau dans toute sa maison de Hanovre : sorte de sculpture-architecture-peinture faite d’immondices et de vieilleries, des choses que l’on trouve dans les greniers. Il crée ainsi un « environnement », une œuvre totale qui petit à petit envahit l’espace.
Sa maison de Hanovre est détruite en1993 par les bombardements. Il en reconstruira 2 autres par la suite.
Schwitters s’intéresse également à la poésie. Parmi ses œuvres, on retiendra la plus célèbre Anna Blume (Anna ma fleur) ainsi que des poèmes chantés comme sa fameuse « Ursonate » terminée en 1932. Cette composition est inspirée par la poésie phonétique de Hausmann. La sonate est réalisée à l’aide de sons pré syllabiques ou avec des sons primitifs permettant d’illustrer musicalement, cette fois, son mouvement « Merz ».

Avec son courant "Merz", Schwitters a démontré qu'il pouvait faire de l'art avec tout et a contribué à élaborer un nouveau statut de l'artiste ("Tout ce qu'un artiste crache, c'est de l'art.")qui a prondément influencé la création et les jeunes générations d'artistes.(cf.le mouvement Pop Art).

Il s’éteint à Londres en 1948.