TATOUAGES ET SCARIFICATIONS

Le tatouage et la scarification sont sans doute les manifestations les plus complexes de l’esthétique humaine, car elles mêlent des préoccupations purement esthétiques à d’autres, psychologiques celles-là, plus profondes et plus difficile à cerner. Le tatouage et la scarification sont issus d’un même désir de porter une marque distinctive qui puisse résister eu temps. Dans les sociétés primitives et traditionnelles, ces marque indélébiles ont une triple fonction : déterminer l’appartenance à un groupe social constitué (tribu, clan, lignée, famille) en les distinguant des autres, relier les individus à un élément surnaturel supérieur (divinité, ancêtre disparu, animal totémique), satisfaire à des critères esthétiques locaux. L’idée d’initiation et de douleur revêt une grande importance.  C’est dans la souffrance, en effet, que l’individu accède magiquement à une réalité supérieure. Par elle, il rejoint les génies protecteurs et les ancêtres disparus.

Cette faculté de mêler le visible et l’invisible, le naturel et le surnaturel, le matériel et l’immatériel se rencontre surtout dans les zones où la magie, la tradition ancestrale et la conscience étroite d’appartenance à un groupe occupent une grande place au quotidien, particulièrement lorsque le système coutumier local a longtemps été aux prises avec un pouvoir étranger colonisateur et qu’il a repris vigueur après le départ de ce dernier. Retrouver ses racines revient à proclamer son indépendance. C’est donc dans les forêts d’Afrique, d’Asie du Sud-Est et dans les îles isolées du Pacifique que l’on rencontre le plus grand nombre de tatouages et de scarifications rituels, là où l’homme, isolé et confronté aux mystères de la nature omniprésente, éprouve le besoin de se situer et d’affirmer son identité.


Ce type de tatouage est effectué dans la maison des hommes de manière collective au cours de séances aussi longues que douloureuses. Trois ou quatre maîtres tatoueurs, initiés et vaguement sorciers, ont besoin d’une semaine environ pour réaliser un tatouage complet selon la technique du bâton.

Le Grand Serpent cosmique, créateur du monde et des éléments, protecteur des clans, est représenté sur le corps d’une Mursi,
en Éthiopie. 
Les scarifications ont été réalisées à l’aide d’éclat de bois et de petits cailloux introduits sous la peau.
BIJOUX
PEINTURES CORPORELLES
TATOUAGES ET SCARIFICATIONS
BIBLIOGRAPHIE