"Il existe quantité de procédés, mécaniques ou électriques, permettant darranger les contingences de renforcement comme il convient. ( ) Ce genre dinstrument ( ) se compose dune boîte, dont les dimensions correspondent à peu près à celles dun petit tourne-disque. Dans la face supérieure est découpée une fenêtre qui laisse apparaître une question darithmétique ou un problème imprimé sur une longue bande de papier. Lenfant produit sa réponse en actionnant une ou plusieurs glissières portant les chiffres 0 à 9. La réponse apparaît sous forme de perforations dans le papier sur lequel la question est imprimée. Ceci fait, lenfant tourne un bouton, une opération aussi simple que de régler une télévision. Si la réponse est correcte, le bouton tourne librement et déclenche une brève sonnerie ou tout autre stimulus adopté comme renforcement. Si la réponse est fausse, le bouton reste bloqué ( ). Lenfant doit alors tenter une nouvelle solution. Lorsque la réponse est enfin correcte, le bouton dégagé permet dentraîner la bande de papier dun cran, de manière à ce quapparaisse la question suivante. ( ) Les caractères importants dun tel dispositif sont les suivants : le renforcement de la réponse correcte est immédiat. La simple manipulation de lappareil sera probablement assez renforçante pour tenir tout élève normal au travail chaque jour pendant une période raisonnable pour peu que toute trace des contrôles aversifs antérieurement en honneur ait été éliminée. Le maître peut surveiller le travail dune classe entière simultanément, tout en laissant chaque élève progresser au rythme qui lui convient et résoudre autant de problèmes quil peut au cours de la classe. ( ) Là où les élèves éprouvent assez généralement des difficultés, des échelons supplémentaires seront intercalés, et finalement le matériel atteindra un point où lélève moyen ne fournira plus que des réponses correctes."
Skinner, B. F. (1969). La révolution scientifique de l'enseignement. Bruxelles : Dessart & Mardaga (pp. 32-33).