Les enseignants devraient-ils échanger avec leurs élèves par courriel ?

Extrait de : Du cartable électronique aux espaces numériques de travail
Une réflexion conduite par la Caisse des dépôts et la Fing
Sous la direction de Daniel Kaplan et Serge Pouts-Lajus

Débat sur cette question

En l'absence de toute directive et de toute incitation officielle, les enseignants adoptent, sur la question du courrier électronique, des attitudes très diverses. Certains professeurs estiment que l'échange par courriel avec leurs élèves fait partie de leurs attributions normales ; d'autres, au contraire, considèrent que leurs relations avec les élèves ne doivent pas dépasser les limites de l'établissement et du temps scolaire. Ils craignent d'être submergés, en soirée, pendant le week-end et peut-être même les vacances, de messages et de demandes de conseils ou d'aide.

Pour s'en préserver certains créent un compte de messagerie particulier qu'ils dédient aux échanges avec leurs élèves et leurs collègues.

Les enseignants qui acceptent l'échange par courriel avec les élèves constatent, sans surprise, que la charge de travail engendrée reste très faible, seuls des élèves motivés, entretenant une relation de confiance avec  leur professeur; s'adressent directement à lui de cette façon. En outre les enseignants trouvent assez vite des accords oraux avec les élèves concernant les modes de communication par courrier électronique.

Il n'en reste pas, moins que la pratique  de l'échange par courriel dans  les communautés éducatives est aujourd'hui minoritaire en France. Sur ce  plan il existe des différences notables entre pays. Les enseignants français ont par tradition, des relations plutôt distantes et peu personnalisées avec leurs élèves, ce qui ne  favorise pas le type d'échanges par courriel, direct et sans protocole. Lorsque de telles pratiques existent, elles proviennent généralement d'enseignants ayant le goût de l'innovation pédagogique.

Dans les prochaines années on peut s'attendre à une évolution dans ce sens : le renouvellement de  et la diffusion  de la culture Internet chez les jeunes professeurs devraient conduire à banaliser les échanges Par courriel avec les élèves.