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chapitre 9 Conclusion

9-2.2 La modélisation du décideur


La littérature croissante dans le domaine de "International Relations and AI" ainsi que notre propre argumentation montre qu'il est possible et utile de modéliser le décideur par des techniques empruntées à l'IA. Cette discipline fournit un large éventail de méthodes qui peuvent contribuer favorablement à augmenter nos connaissances sur des phénomènes comme:

  1. la perception des événements politiques,

  2. l'application de règles juridiques, politiques, sociales, etc.,

  3. la planification et la résolution de problèmes dans un environnement complexe,

  4. le choix par un acteur à rationalité limitée,

  5. l'intégration du décideur dans des macro-modèles.

Les travaux d'IA et relations internationales montrent la faisabilité technique de ce type de modélisation mais également son intérêt théorique. Toute modélisation est sans doute réductionniste. L'avantage des modèles IA est de pouvoir bien calibrer les pertes d'information en fonction d'un but de recherche et des ressources disponibles. Toutes les formes de rationalité peuvent être modélisées. L'IA est particulièrement bien adaptée à une perspective Weberienne qui définit l'acteur comme quelqu'un qui agit en pensant, en interprétant son environnement social et physique. L'intégration du déciceur dans des modèles d'organisation et dans des modèles d'environnement politique, social et économique nécessite une modélisation "multi-facettes" (cf. la section 6-5.2 "Les simulations multi-modales" [p. 270]).

Toute modélisation du décideur politique inspirée uniquement par les théories économiques (maximisation des résultats dans un monde d'information complète sans problèmes de ressources de calcul) ou sociologiques à la Durkheim (exécution de règles sans réflexion ni choix) est vouée à l'échec. La métaphore du traitement heuristique de l'information permet de trouver un juste milieu entre ces deux extrêmes qui manquent totalement de validité empirique. L'acteur réflexif de Habermas est sans doute plus difficile à modéliser. Mais là aussi il s'agit d'un idéal-type peu réaliste. Toutes les recherches en sciences cognitives montrent justement que l'homme a tendance à réfléchir le moins possible et qu'il le fait seulement lorsqu'il y a un problème (comme un "breakdown" de communication). Toutefois, l'aspect "communication" et "négotiation de sens" est un phénomène important dont il faudra tenir compte le mieux possible.


THESE présentée par Daniel Schneider - 19 OCT 94
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