Nous n'allons pas nous arrêter ici à faire une exégèse complète de notre récit (ou plus précisement de sa représentation cognitiviste). Ne notons que quelques résultats. En examinant le réseau de transition de la fig.16, il nous est posssible de voir le déroulement "logique" des événements, et la signification qu'ils ont par rapport à des événements qui n'ont pas eu lieu. Ce graphe nous permet de voir quelques enchainements typiques d'éléments. On voit par exemple qu'un développement causal (la transition "c" d'un état vers un autre) provoque la création intellectuelle (par "re" d'un état qui à son tour provoque une action téléologique (par "pu"). Un exemple est la chaine "V:A6 <--c-- M:S6 <--re-- M:S7 <--pu-- M:A8", c'est-à-dire l'adoption de la loi qui entraîne des limitations sur les ventes, créant le problème d'éliminer cet obstacle, ce qui fait que les montagnards se plaignent. Ce type de chaine constitue une activité de résolution de problème minimale très utilisée dans dans notre récit. Les pistes alternatives (décrites par les lignes interrompues) donnent la signification des principaux noeuds du récit. Les vraies pistes, celles qui sont vraiement pertinentes pour l'intrigue gagnent plus de sens par contraste avec celles qui auraient amené une fin différente. On verra par exemple que ne pas faire des concessions (V:S8b) aurait constitué une décision alternative qui aurait conduit vers l'état de révolte V:S12b (via M:S9c, M:S10c et M:116). On comprendra alors pourquoi les gens des villes ont choisi le compromis V:A9. Examinons l'interaction entre les acteurs. Il existe quatres occurances de liens causaux inter - acteurs dans le récit: entre les achats d'immeubles (M:S3) et comme ils sont percus (V:S2), entre l'adoption de la loi et son effet (V:A6 et M:S6), la modification de la loi (V:A10) et son effet (M:S9) et finalement la perception par les gens des villes de de la facon dont les montagnards acceptent la situation (M:A11 et V:S12). Ce petit survol devrait montrer que cette formalisation arrive en effet à représenter une bonne partie de l'information qui est contenue dans un récit. D'autre côté il illustre aussi la nécessité d'inclure d'autres types d'information, ou un lien avec le niveau des buts, problèmes, plans.