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2. Les fondements psychologiques de l'opposition "Savoirs" et "Savoir-faire"

2.3. Réussir et comprendre: la prise de conscience de l'action


Pour approfondir ces rapports entre "représentation" et "action", Piaget a étudié plus en détail [dans la dernière partie de son oeuvre] les liens qui existent entre la réussite de l'action et la compréhension des raisons de la réussite. Dans son ouvrage "réussir et comprendre", qui fait suite à celui sur la "prise de conscience", il soutient l'idée que l'action est une connaissance (un savoir-faire) autonome dont la conceptualisation s'effectue par prise de conscience ultérieure. Cette prise de conscience s'effectue suivant un mouvement qui va de la périphérie, c'est-à-dire des effets les plus visibles de l'action, jusqu'au centre, c'est-à-dire les coordinations internes des actions.

[Donner ici éventuellement un exemple].

Ce qui est plus intéressant dans ce modèle, c'est qu'au cours du développement se met progressivement en place un mouvement inverse. On constate en effet, en retour, une influence de la conceptualisation sur l'action. Il y a [je cite] "un échange continuel d'information entre la prise de conscience de l'action et la prise de connaissance de son objet" (Piaget, 1974, p.273). Pour décrire ce mécanisme, Piaget propose de distinguer trois étapes dans la gestion de ces échanges:

[On peut citer ici les deux exemples classiques étudiés en détail par Piaget: celui de la marche à quatre pattes et celui du jet de pierre avec une fronde]

C. George [dans son ouvrage de 1983, l'apprentissage par l'action] rapproche ces étapes d'une autre dichotomie à la mode à cette époque dans la littérature anglo-saxonne: celle qui consiste à opposer les conduites dirigées par données (bottom-up ou data driven) et celles dirigées par concept (top down ou concept driven). Les premières se réfèrent à des actions ou des processus subordonnés aux informations perçues, les secondes dépendent de la représentation mentale de la situation.

La distinction schèmes procéduraux et schèmes présentatifs, introduite tardivement par Piaget (1975), est moins connue. Peut être est-elle trop intimement liée à son système de pensée? Peut-être aussi n'est-elle qu'une forme de récupération (assimilation majorante) à un moment ou la pensée piagétienne se retrouve bousculée par l'apparition des thèses inspirées par les théories cognitivistes anglo-saxonnes. Piaget voyait dans les schèmes présentatifs et les schèmes procéduraux des construction mentales non abouties parce que non coordonnées en structures stables. Pour lui, les véritables connaissances sont bien évidemment les schèmes opératoires, subtile synthèse logique entre les deux premières catégories; subtil débat aussi entre le rôle des structures [dont la fonction est d'assurer la cohérence des schèmes d'action] et celui des procédures [dont la fonction est d'assurer leur mise en oeuvre].


Template Expertise - 01 FEB 95
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