Création d'ILEIS

Les consignes pour cet exercice sont de réaliser une série d'icones de marquage. Une série comprennant entre 4 et 6 icones, correspondant à une famille de fonctions préalablement identifée (en utilisant le logiciel que l'on veut).

Le but de cet exercice est de faire la preuve de notre capacité


Icones de marquage

Au même titre qu'il existe le club (I hate frame), dont fait partie Daniel Schneider, je me suis auto-proclamé fondateur d'autres clubs du même genre.

Pour ce faire, j'ai dû inventer quelques icones de marquage, dont l'utilité principale est de marquer l'appartenance de celui qui les affiche à ces clubs.

Présentation des icones

En fait, j'ai fondé 3 clubs: dont les sigles "officiels" se trouvent ci-dessous.

Remarques préliminaires: la plupart de ces icones ont pour base un logo d'une marque déposée, donc il s'agit là d'un plagiat illégale. Mais tout ceci a pour seul but de permettre une discussion sur les représentation, la sémiotique, les variables visuelles, etc. et ne sera donc jamais réellement utilsé. Troisième chose: NE PRENEZ PAS CA AU PREMIER DEGRE, plize ;)

I hate Emacs

Psychanalytiquement, l'origine de cette "haine" remonte au début de l'année de la promotion Céline. En effet, il a fallu apprendre les rudiments d'emacs, ce dernier étant un éditeur de texte très puissant, donc relativement compliqué. Cette haine est en fait une projection de mon incompétence et de ma fainéantise, qui permet à mon moi de vivre sans angoisse ni culpabilité &npsp; ;)

Emacs est un éditeur conçu pour fonctionner avec Unix, et qui permet de tapper du texte, de programmer, d'éditer des fichiers HTML, de faire du moo, ........ (ceci avec des extensions à la version de base). Cet éditeur permet également, à qui sait s'en servir, de créer et d'exécuter des macros utilisant des regular expressions.

Cette icone est la représenation de XEmacs qui s'affiche lorsqu'on le met en icone. XEmacs est une variante plus récente d'emacs (il s'agit en fait de lemacs, pour Lucid Emacs). Cette icone est tracée de deux croix, l'une rouge et l'autre rose, avec un léger effet 3D (décallage des 2 croix, l'une cachant partiellement l'autre).
Cette icone est celle de Emacs et elle est également tracée d'un trait rouge. Notons toutefois que le texte écrit en blanc au centre est encore lisible car la densité de la croix rouge à cet endroit est moindre.
Le dessin que l'on trouve sur la page web de XEmacs, tracé d'une croix dessiné avec l'outil airbrush que l'on trouve dans tous les bons programmes graphiques et dont l'effet ressemble à celui d'une bombe-à-tag.
Il s'agit ici d'une capture d'écran d'emacs rappeticée et tracée d'une croix rouge et épaisse dessinée à la bombe.

I love VI

Ici encore, mais cette fois-ci pour le sentiment contraire, j'ai créer ces icones par réaction. Réaction à mon incompétence à utiliser Emacs et réaction à une obligation professionnelle pour utiliser VI.

Ces deux icones sont relativement similaires, et un seul serait suffisant en tant que logo de mon club, mais je dois dire qu'entre les deux mon coeur balance.

Il s'agit d'une capture d'écran rapeticée d'une shelltool dans laquelle tourne VI. C'est également un éditeur de texte, mais beaucoup plus simple (dans le sens "qui permet moins d'actions, est moins puissant"). Cette capture d'écran a par la suite été incrustée de commandes courrantes utilisées dans VI. Enfin, utilisant la puissance des layers de Photoshop, après avoir créer une image représentant un coeur (dont une partie est éclaircie, censé provoquer ainsi un effet 3D), je l'ai ajouté en tant que layer à l'image de base, puis allèger un peu la transparence.
Cette icone est quasiment identique, sauf qu'au lieu d'insérer des commandes VI, j'ai incrusté un "V" et l'image d'un oeil (eye en anglais). Cette icone, ainsi que la précédente et la suivante, est de taille supérieure à la moyenne (des icones): elle mesure 168 pixels de côté.

I love frames

Cette icone est, à l'origine, une capture d'une fenètre de Netscape. On peut voir qu'elle est formée de 4 frames et bénéficie également des technique de layering de Photoshop.

Il va sans dire que toutes ces icones ont été retravaillées après rappetissement (pour les captures d'écran), principalement avec Photoshop et Paint Shop Pro.

Analyse des icones

La principale variable visuelle de la première série d'icone (les anti-emacs) est la croix, rouge de surcroit. Une croix traversant et masquant, partiellement en tout cas, de manière irrespectueuse une représentation iconique est le signe au minimum d'un non respect de la représentation se trouvant en dessous (ou derrière, selon le point de vue du lecteur). Dans nos contrées hostiles et sauvage, la croix, représente l'interdiction (interdiction d'aller à un endroit, interdiction de faire quelque action, ...), tout comme la variable visuelle rouge. Remarquons que cette dernière n'est de loin pas monosémique; en effet, elle peut également représenter la sensation "chaud". Toutefois, dans ce contexte, à savoir associée à une croix, la signification de la couleur rouge n'est, ici, pas non accessible au pouvoir de compréhension de l'esprit humain.

En regardant un peu plus en détail, on peut remarquer de lègères variations dans la représentation des croix: pour les deux premières icones, les traits sont droits. La première, pour de simples raisons esthétiques ayant influencé le concepteur, est affublé d'un semblant d'effet 3D: sous la première croix rouge se trouve une autre, rose, légèrement décalée ver la droite et vers le bas. Nous pensons que cela n'aura pas d'effet sur la compréhension de la variable "croix". Toutefois, l'effet visuel n'est pas des plus fameux.

La seconde icone représente un évier est un robinet qui goutte. Pourquoi ? Aucune idée. Comme pour toutes les icones qui sont, au départ, un logo officiel, je n'ai pas choisi la représentation. Il faut donc, pour pouvoir comprendre l'interdiction, comprendre avant ce que signifie le dessin.
Ce qui, par contre, est de mon fait, pour cette icone, c'est la clareté du centre de la croix qui permet de deviner, de compléter le texte en dessous. Ceci ne gache pas l'effet "interdiction" déclenché par la croix, car le lecteur a en même temps que la possibilité de lire, l'effet de prolongation des lignes.

La troisième icone est relativement simple: il s'agit du sigle de XEmacs tracé d'une croix dessinée à la hate avec une bombe (airbrush). Ceci donne un effet d'autant plus méprisant à l'interdiction. En effet, il me semble qu'un grafiti, fait à la va-vite, dénote, une marque de mépris qui confine au désintéret le plus total. Toutefois, les grafitis sont une forme d'expression comme une autre, certain la compare même à de l'art... La signification qui ressort donc de l'icone peut être discutée.

La quatrième icone de cette série I hate Emacs n'est pas forcément lisible (entendez compréhensible) pour qui n'a jamais utilisé Emacs puisqu'il s'agit d'une capture d'écran de cet éditeur. L'écran d'Emacs est également couvert d'un gras grafiti rouge en forme de croix (même commentaires, voire en plus marqué, que précédemment).

La deuxième série d'icones (I love VI) illustre l'opposition que l'on peut observer, dans beaucoups de représentations iconiques, entre une représentation digitale et analogique. En effet, une shelltool n'est pas représentative en elle-même de l'éditeur VI car on peut faire beaucoup de chose avec une shelltool. Il a donc fallu que je trouve une représentation pour VI. J'ai d'abord cherché un logo existant, "officiel", qui représenterait cet éditeur, mais apparemment, il n'en existe pas. Cette démarche de recherche m'a été inspirée par l'adage suivant: "ne réinvent pas le monde toutes les 5 minutes". En effet, il est moins coûteux, au niveau investissement d'énergie dans la conception, et plus fiable, pour faciliter une identification la plus monosémique possible de l'icone, d'utiliser une représentation ayant déjà acquis un certain consensus de reconnaissance sociale.
Pour en revenir à la dichotomie analogique-digital, on peut voir clairement que la première icone est tachetée de lettres sans signification pour le profane. Pour un expert en VI, il pourra identifier immédiatement les commandes les plus courrantes de cet éditeur. La seconde icone, par contre, contient, en plus naturellement de la shelltool (elle-même exécutant VI) et du coeur, la lettre "V" ainsi qu'un oeil. Il s'agit en fait d'un rébus qui donne en anglais la pronociation de l'éditeur, à savoir, en phonétique, [v][i][j]. On a donc bien affaire d'une part à un ensemble de représentations digitales (les combinaisons de lettres représentant les commandes) et d'autre part à une représentation analogique (en la représentation imagée d'un oeil).
De plus, il faut remarquer également que, dans la première icone de cette série I love VI, on a affaire à une métonymie pour représenter VI. En effet, quelques commandes de base représentent à elles seules tout l'éditeur; il s'agit bien de la représentation d'une partie pour le tout.

La troisième (série d') icone reprend les même principes que la série précédente. Ici également, il est des prérequis indispensables: celui qui ne connait pas HTML (ou Netscape) ne pourra a fortiori pas avoir connaissance des frames. L'analyse que je pourrais en faire ressemblerait tellement à celle de la série précédente que je vais m'arrêter là.

L'opposition sémiologique du rapport haine-amour entre les deux séries d'icones n'est pas fantastique. En effet, la haine est représentée par la variable visuelle "croix rouge", alors que l'amour est représenté par un coeur. Cette dichotomie n'est sémantiquement pas symétrique. J'aurais pu soit représenter la haine par une tête de mort, soit représenter l'amour par l'opposé d'une croix "barrant le passage". La question serait alors: quelle est le contraire d'une croix, quelle représentation inviterait litéralement le lecteur à se rapprocher ?... Peut-être une flèche, ou encore un fond bleu (le carré bleu représentant l'obligation dans le code de la route)....

Remarques générales: Par rapport aux consignes d'origines, cet exercice est légèrement déviant. En effet, les icones ne sont pas de la taille "standard", à savoir 32x32, mais légèrement plus grandes (tous comptes faits, il eut été possible, pour une icone VI et pour les frames de les rapeticir à 63 pixels). Il fallait également faire preuve de cohérences entre la création des icones et leur analyse, consigne que je n'ai pas toujours respecté; ceci pour des raisons très simples: je ne me suis parfois rendu compte que trop tard de discrépances possibles (et n'avait plus le courage de revenir en arrière (si cela n'avait pas été un exercice, il est bien évident que j'aurais fait cet effort)), il n'est pas inutile de s'autocritiquer, et enfin je suis là pour apprendre et donc, aussi, me tromper (mais il s'agit de demi-erreurs, dans la mesure où je les remarques ;).

Cyril Roiron