EXERCICES STAF 14

Analyse d'échanges médiatisés par ordinateur selon le modèle de France Henri


La communication médiatisée par ordinateur (CMC), à travers son contenu, peut livrer des données importantes concernant aussi bien la dynamique psychosociale du groupe que les stratégies d'apprentissage individuelles des étudiants. La grille d'analyse proposée par France Henri est un moyen d'exploiter ces données spécifiques à la CMC dans le but d'une meilleure connaissance de ses potentialités éducatives pouvant conduire à une optimisation de son usage.

Les cinq dimensions d'analyse représentent cinq dimensions du processus d'apprentissage susceptibles d'être révélées dans les messages: participation, dimension sociale, interaction, dimension cognitive et métacognitive.

L'exemple suivant consiste en l'analyse, selon le modèle de France Henri, des échanges de e-mails qui ont suivis l'envoi de 4 fiches-concepts dans le cadre de Staf 13. Le groupe était consitué de l'auteur, l'enseignant et 9 participants.


1. Dimension participative

2. Dimension sociale

La dimension sociale est quasi-nulle dans cet échange de messages qui portent exclusivement sur les différentes rubriques des fiches en question. Seul le dernier message contient, mais toujours en étroite relation avec un thème soulevé dans les fiches, un élément qu'on pourrait rattacher à la dimension sociale: Daniel illustre son propos par l'exemple de ses enfants et leur attitude face au suiss-allemand qui est leur deuxième langue. Ce dernier message représente pour l'auteur le sentiment que la discussion a aboutit à quelque chose de concret, et par ailleurs, comme le souligne France Henri, ce type de message peut ainsi agir positivement sur la cohésion d'un groupe en permettant de connaître mieux ses collègues, et de percevoir une implication sincère dans des discussions qu'il n'est pas toujours facile d'aborder vu la spécificité et souvent l'abstraction des thèmes.

3. Dimension interactive

La grille d'analyse de France Henri définit l'interactivité comme un lien entre les messages. Une absence d'interactivité équivaudrait à une succession de messages indépendants, n'ayant en commun que le thème de la discussion. France Henri distingue également les interactions explicites des interactions implicites.

Dans le cas qui nous occupe, on a affaire pour tous les messages à une interaction explicite. En effet, chacun fait référence explicitement au message précédent, en citant soit un élément soit un fragment du texte.

Si on regarde l'ensemble des échanges d'une manière globale, il apparaît que le modèle d'interactivité a été celui du dialogue. Une discussion s'est en effet ouverte parallèlement entre l'auteur et l'enseignant, et entre l'auteur et un collègue, même si la reaction de DanielS s'inscrit ouvertement en contraste avec les commentaires de DanielP. Notons encore que les derniers messages ne sont plus adressés à tous mais seulement aux intéressés, le silence des autres membres du groupe ayant certainement donné l'impression aux participants qu'ils étaient effectivement dans une situation de dialogue.

4. Dimension cognitive

Le but de la tâche étant l'acquisition d'un savoir, les éléments de clarification sont les plus représentés dans les messages échangés entre les deux étudiants. Il est intéressant de constater que la clarification qui apparaît comme "élémentaire" (selon les critères de la grille proposée par France Henri) dans le premier message de DanielS peut être qualifiée de clarification en profondeur ("in-depth") dans son deuxième message. Il semblerait donc qu'il y ait progression dans l'apprentissage, bien qu'avec le nombre de messages considéré il soit plutôt hasardeux de conclure rapidement. Quand aux messages de l'enseignant, on pouvait s'y attendre, ce sont les éléments de jugement qui ressortent.

5. Dimension métacognitive

Aucun élément susceptible d'être apparenté à la dimension métacognitive n'a pu être relevé.
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