"Un point sur l'ergonomie des interfaces hypermédias"
L'auteur fait le point sur les problèmes de la conception et de l'utilisation des hypermédias. L'accent est surtout mis sur les difficultés rencontrées par les utilisateurs en terme d'ergonomie, en se référant au problème de la "désorientation de l'utilisateur" (Conklin, 1987).
Après une définition des outils hypermédias, l'auteur décrit les principaux problèmes posés par leur utilisation, les travaux de recherche dans le domaine, en concluant avec un cadre général utile à la conception ergonomique des interfaces hypermédias.
L'article introduit assez bien les problématiques liées à l'utilisation et à la conception des hypermédias. Toutefois, il n'est pas assimilable à un article scientifique qui décrit une recherche dans le domaine, mais il doit être considérer comme un travail axé sur l'état des recherches actuelles dans le hypermédias .
Bush (1945) et Nelson (1981) sont les précurseurs et les fondateurs de la "philosophie" des hypermédias.
Selon Nelson (1981) le lecteur devient l'auteur de sa propre configuration du document où l'utilisation est plus "naturelle" ou "intuitive". Avec ceci il entent que le nombre des procédures à activer dans la consultation de documents diminue ou s'intègre (comme dans les modèles de Norman&Rumelhart, 1975): la mémoire fonctionnerait selon un mode associatif "peu logique" (modèle de mémoire sémantique de Collins et Loftus, 1975).
On a ensuite développé cette philosophie des hypermédias dès l'apparition sur le marché d'ordinateurs conviviaux (Macintosh) et de logiciels hypermédiaux (Hypercard), depuis la seconde moitié des années 80.
Du côté du concepteur, les hypermédias sont des pseudo-languages objets faciles à programmer avec une interface graphique intégrée (Hypercard).
Du côté de l'utilisateur, il n'est pas nécessaire d'apprendre un langage d'interaction avec le système.
Les systèmes hypermédias permettent de représenter
des connaissances sans contrainte logique, hiérarchique ou ensembliste:
choix des noeuds de la part de l'utilisateur selon des connotations
sémantiques ou syntaxiques.
Les hypermédias permettent aux utilisateurs d'avoir des but mal
définis qui se raffinent suivant l'activité de browsing.
Actuellement on ne peut donner qu'une description relativement
générale et abstraite des situations où ces outils
apportent quelque chose de nouveau et d'utile.
En conclusion on peut dire que les outils hypermédias peuvent être considérés comme un progrès ergonomique (notamment au niveau des interfaces et des conceptions de produits informatiques), même si les buts qu'ils sont censés obtenir aux niveaux des tâches et des stratégies sont encore à préciser.
Tricot divise les problèmes ergonomiques de l'utilisation des hypermédias en 2 catégories. La première se réfère à des problèmes découlant des illusions qui sont à la base de leur philosophie (faux problèmes). La deuxième se réfère aux problèmes qui découlent de la "désorientation de l'utilisateur" (Conklin, 1987).
On peut affirmer qu'on se perd facilement dans un système hypermédia. Ce phénomène est identifié comme le problème principal à résoudre dans le domaine. La cause semble être due à la difficulté de gérer cognitivement un double niveau de traitement (niveau des contenus/niveau des relations) et donc à un charge cognitive importante.
Tricot fait le point sur les travaux de recherche dans le domaine des hypermédias. Il met en évidence les recherches qui proposent des solutions aux problèmes de la navigation. Les approches sont divers: informatique, intelligence artificielle et psychologie cognitive. Le dénominateur commun à ces recherches demeure dans l'intérêt pour l'ergonomie des interfaces hypermédias.
L'auteur divise les recherches dans les domaines suivants:
a. outils pour l'interface
Analyse des aides à l'utilisateur face à la désorientation. Les recherches dans ce domaine n'ont pas fait l'objet d'évaluation du point de vue expérimental.
b. structuration de la base de données
Eviter que la structure de la base de réalisation demeure opaque à l'utilisateur (recherches en IA). Pour faire ceci les chercheurs ont élaborer des aides aux concepteurs dans leurs activité de représentation des connaissances.
c. modélisations de l'activité de l'utilisateur
Travaux qui se basent sur la compréhension du fonctionnement de l'utilisateur. On évoque trois aspects du fonctionnement cognitif du sujet: la localisation, l'activité mentale de recherche d'information et la charge cognitive. Ces domaines de la psychologie cognitive ont comme but l'étude des activités cognitives sous-tendues par des processus cognitifs différents.
d. modèles de la tâche:
Affiner la description des tâches pour les quelles un hypermédia est utile, en affinant sa description pour définir des variables dépendantes pertinentes.
e. influence de certains aspects de l'interface ou de la base de données sur l'utilisation
Rôle de l'information sur le contenu et la structure et tentation structurelle.
Les différentes dimensions du problème de l'utilisation e de la conception des hypermédias et les différentes façons d'aborder ces problèmes amènent à conclure que le développement de la recherche peut être pertinent si on s'adresse sur trois axes de travail. En particulier:
Tricot conclut en affirmant que "...les hypermédias en tant que supports offrent une situation nouvelle pour l'étude des apprentissages de la compréhension de texte, de la lecture, de la résolution de problèmes...Mais surtout, ils devraient permettre le développement d'un nouveau champ, l'étude des stratégies de recherche d'information."
M.B. 3.96
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