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Ecrit / unité 1


Travailler à distance signifie travailler où l’on veut, quand on veut, au rythme que l’on veut. Cette souplesse est encore augmentée par le choix de travailler les documents dans l’ordre qui vous convient le mieux, au gré de vos intérêts, du temps qui est à votre disposition, du type d’exercices que vous avez envie de faire quand vous décidez de vous mettre à votre clavier ! (ou à votre bureau…)

Le jeu du travail à distance met en place des règles distinctes de celles du cours traditionnel. Vous vous retrouvez seul/seule pour résoudre des difficultés, pour décider d’une marche à suivre, pour répondre aux questions. Vous ne bénéficiez pas de la stimulation d’une classe. La communication est différée. Autant de facteurs qui peuvent vous troubler.

Mais ces désavantages ne sont-ils pas compensés par le contact privilégié avec des tuteurs francophones, par la possibilité de communiquer avec d’autres étudiants à distance et surtout par la suppression des traditionnelles contraintes d’horaires et de lieux ?
Vous allez donc découvrir un ensemble peu contraignant, constitué d'activités, vous invitant à réagir de manière spontanée aux textes présentés.

Bien sûr, nous avons dû fixer quelques règles :
une date limite pour achever une unité,
un certain nombre de questionnaires ou de textes rédigés à soumettre aux tuteurs.

Nous sommes soucieux d’être aussi clairs que possible dans les consignes et les explications données, ainsi que dans les références apportées. Mais nous avons aussi cherché une certaine flexibilité quant aux réponses : certaines des questions restent volontairement très ouvertes. Elles vous embarrasseront peut-être ; elles vous paraîtront sans réponse parfois. Ne les laissez pas vous tourmenter : si nécessaire, demandez de l’aide à votre tuteur, à votre tutrice !

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ECRIT / unité 1
Langue

Texte intitulé La nouvelle vieillesse

Formez des propositions subordonnées avec les éléments donnés entre parenthèses.

La nouvelle vieillesse

Le désert et puis l’orage

(Subordonnant de temps : je - être gamin), l’idée de devenir un jour un vieux sur la montagne me paraissait plaisante. Je me voyais, barbe blanche et grande sagesse, apaisant les âmes en peine. C’est qu’en ce temps-là, juste après la fin de la Deuxième guerre, les vieux, (subordonnant de condition : je - s’en souvenir), avaient la cote. Ils avaient vu tant de pays, survécu à tant d’épreuves. Ils en savaient tellement plus que nous.

Aujourd’hui, en revanche, le vieillissement est perçu ( subordonnant de comparaison d’égalité : processus - dégradation irréversible)  . Les grands vieillards (être admirés - pour - sagesse - subordonnant de comparaison d’infériorité - pour avoir réussi - exploit - vivre longtemps)  , un peu comme on admire les voitures dont la carrosserie, après vingt ans, ne souffre d’aucune rouille.

La comparaison n’est pas fortuite. Ce qui a changé, en un demi-siècle, c’est que l’être humain est de moins en moins considéré comme un être d’esprit, de plus en plus comme une machine, qu’il faut réparer, ajuster, huiler, médicamenter, (subordonnant de but : elle - fonctionner - toujours à plein régime - et - rendre service) le plus longtemps possible. (Subordonnant d’hypothèse : moines - moyen âge - qui - ne penser - que - Dieu - et - se moquer de - chair - nous - entendre - discuter - notre santé) comme s’il s’agissait de l’alpha et de l’oméga de toute vie, ils mobiliseraient sûrement les plus forts exorcistes de la Chrétienté (subordonnant de but : ils - chasser - démon matérialiste)  , qui semble nous avoir saisis tout entiers.

Dans ces conditions, le mythe du vieux sage sur la montagne ne saurait plus faire recette. Ou alors seulement dans sa version moderne, du vieux sage oriental, avec son service marketing et son appartement à l’année dans un cinq étoiles (notre côté mystique de pacotille (1) . Dans une société qui n’a de dieu que la matière, une matière que le temps, par nature, dégrade, pourquoi les jeunes auraient-ils envie de consulter les vieux, (subordonnant relatif : - ne plus rouler que sur trois roues, subordonnant relatif : carburateur - être encrassé, - carrosserie pourrie et - subordonnant relatif : partir - bientôt à la casse (2)  ?

Les choses pourraient cependant se retourner, je crois, et assez vite. La technologie triomphante, la matière dominante, c’était sympa (subordonnant de temps : tout - reste - bien aller)  . Aujourd’hui que la planète est en grand désordre, en revanche, chacun éprouve le besoin de se raccrocher à quelque chose de stable, d’éprouvé, qui sera là demain, après-demain et longtemps encore. C’est pourquoi je crois que, (subordonnant de comparaison d’égalité  : au lendemain - Deuxième guerre)  , nous porterons bientôt sur les vieux un regard neuf, non plus de commisération, mais d’admiration, et nous les supplierons de nous révéler à nouveau comment l’on fait pour passer à travers les tempêtes et à quoi rime cette vie.

Ils répondront, je crois, (subordonnant de cause : sagesse - ne jamais mourir)  . A mesure qu’ils vieillissent, (elle - descendre sur - humains - sûrement - subordonnant de comparaison d’égalité - pluie - tomber sur - terre) et la féconde. S’il est des temps où personne ne veut d’elle, où chacun s’en moque ou la méprise, elle ne disparaît pas pour autant, mais entre en silence, comme la foi des premiers chrétiens. Les vieux continuent alors à se balancer sur leur chaise, mais se taisent. Ils n’en savent pas moins.

Demain, (subordonnant de temps : poussés par l’anxiété - nous - interroger - à nouveau - vieux - avec de l’amour et du respect)  , ils fleuriront, vous verrez, comme ces déserts qui, arrosés de loin en loin par un orage, éclatent de mille couleurs.

D’après Claude Monnier, Le Temps stratégique, n° 67, décembre 1995, (Editorial)