Hypertextes

EFFICACITE DES HYPERTEXTES

Résumé des textes de:
- Jean-Francois Rouet: Interactivité et compatibilité cognitive dans les systèmes hypermédias; Revue des Sciences de l'éducation, Vol.XXV, n°1, 1999, p. 87 à 104
- Schwartz, D.L et Bransford, J.D : A time for telling. Cognition and Instruction (1997).

Par Khiari Abdelkrim: Période 3,Groupe 4.

Enseignant: Pierre Dillenbourg. Assistant: Elia de Iaco


Lire dans le sens éthymologique, aux yeux des anciens, avait la signification de ramasser, cueillir, épier, reconnaître les traces, prendre, voler, glaner. (anonyme).

Resumé

L'article de J.F. Rouet est basé sur une question essentielle, a savoir "comment assurer la compatibilité cognitive des hyperdocuments éducatifs?"
Pour répondre a cette question, l'auteur s'est basé sur les travaux traitant de la psychologie de la compréhension ( Dillon, Levenen, Spiro...).
L'étude part du postulat suivant: l'utilisation des hyperdocuments est une forme complexe de lecture-compréhension, nécessitant une grande capacité d'adaptation (FLEXIBILITE COGNITIVE) et surtout (comme le signalent Anderson et Pearson,1984) que pour comprendre, le lecteur moyen s'appui sur sa connaissance de structures textuelles standardisées ou culturellement partagées. En d'autres termes, ses connaissances antérieures.
La question qui se pose des lors, est "comment fait l'apprenant (novice) qui n'a pas de connaissances antérieures développés?".
Schwartz et Bransford donnent quelques éléments de réponse à cette problématique en effectuant des expériences avec des étudiants, avec la perspective de "comment aider les apprenants a acquérire une lecture constructive et enrichissante et non pas passive" ( A time for telling ). Cette étude confirme que la compréhension d'un texte n'est pas aussi évidente et qu'elle nécessite un apprentissage.
Les deux articles se rejoignent à ce niveau et mènent à une interrogation importante sur les processus cognitifs qui rentrent en jeu, dans la lecture-compréhension. Ceci est d'autant plus important, que les hypertextes ont induits des changements de perspèctives dans l'acquisition des informations ( Spiro,1999). A ce sujet, M.MacLuhan (1964), en parlant des médias technologiques modernes dit que des transformations profondent toucheront au comportement, à la sensibilité, aux habitudes de perception, aux catégories de pensées et à l'environnement culturel d'ensemble. On peut se demander si le passage à la publication électronique ne modifie pas plus fondamentalement les structures et les repères sémiocognitives de l'imprimé ( Peraya, non daté).

Selon J.F.Rouet, la construction d'hyperdocuments ( qu'il qualifie de "lisible", c'est à dire abordable par un lecteur moyen), doit tenir compte non seulement des règles classiques d'écriture et de présentation, mais aussi des nouveaux schémas rhétoriques propres aux hypermédias, a savoir (entre autres) l'iconographie, l'organisation typodispositionnelle, l'édition des liens etc...
C'est à ce niveau que le problème risque de se poser, car souvent les schémas rhétorique utilisés dans les documents hypermédia sont intelligibles que pour le concepteur. Mais ceci est peut être révélateur d'un mode d'organisation nouveau, spécifique aux hypermédias. Ca sera (et pourquoi pas) la stratégie cognitive du lécteur du future.
Toutefois, Rouet précise qu'il est rare de disposer de modèles cognitifs a la fois généraux et opérationnels. Streitz(1987) a été l'un des premiers a utiliser l'expression "compatibilité cognitive". Ce qui montre l'intérét (relativement récent) pour cet aspect.
L'essentièl à retenir de ce texte (a mon avis) sont les deux facteurs nécessaires (mais non suffisants) qui permettent de concevoir des hyperdocuments efficaces. A savoir:
- Correspondance entre les représentations de l'activité chez le concepteur et chez le futur utilisateur. (rédacteur et apprenants doivent posséder le même langage, les mêmes règles, les mêmes codes. D'ou l'importance des facteurs socioculturels) (D.Peraya)
- La capacité de l'utilisateur de pouvoir se représenter exactement la facon dont le système fonctionne (concept de la transparence)
Ce n'est qu' une fois ces deux conditions réunis, qu'on peut parler de compatibilité cognitif selon Streitz et par transposition, de l'efficacité des hypertextes. Enfin, Rouet précise que l'utilisateur d'un hypertexte, cherche essentiellement de l'information et que cette activité fait appel à une compréhension de texte, c'est a dire construire une représentation de la situation évoquée par le texte(selon le model proposé par Kintsch et Van Dijk).Toutefois les hypertextes doivent préserver un certain degré d'analogie avec les représentations antérieures des utilisateurs (accomodation progressif). Ainsi l'apprenant peut se construire une " SITUATION MODEL" en faisant appel à ses propres connaissances et en construisant lui mème son parcours (môts clés, choix des boutons etc...).
A cela il faut ajouter pour terminer, le problème de l'intégration texte-image (Gyselinck,1996). En effet beaucoup de concepteurs allient texte et image tout en ignorant la capacité de traitement limitée du système cognitif ( SURCHARGE COGNITIVE). A ce sujet, Sweller, Chandler, Tierney et Cooper (1990) parlent de la saturation de la capacité de traitement du sujet. Pour Schnotz (1999) les concepteurs ne doivent utiliser les séquences dynamiques (images animées ...) que dans les cas oû la temporalité apporte une information essentielle. En d'autres termes, il est nécessaire que les illustrations ( par exemple ) s'intègrent dans une stratégie de communication en tant qu'éléments a part entiere et non pas redondants.


bibliographie complémentaire

- C.Bélisle, J.Bianchi, R.Jourdana (1999). Média, médiation, médiatisation. in Pratiques médiatiques. Paris: CNRS Edition. Pages 199-206.
- D.Peraya, La médiatisation des contenus. Cours TECFA.
Last modified: Sun Feb 10 17:08:50 Europe de l'Ouest 2002