Rapport - staf13- Analyse
d'un procédé de communication vidéo-conférence
multi-plateforme
Source: http://www.unige.ch/conference/diffusion/list/mmedia/
Descriptif du dispositif
Le dispositif est synchrone;
il permet à un conférencier de toucher un grand nombre d'auditeurs,
pour autant que ceux-ci aient installé le plugin nécessaire,
visuellement, accoustiquement et par la présentation de supports
pré-préparés (pages web).
Les auditeurs peuvent modifier
un certain nombre de paramètres (rafraîchissement de l'image,
son etc.) et surtout peuvent envoyer des messages au conférencier,
qui voit ces messages s'afficher en temps réel. Il permet
le tutorat, en se basant sur des rendez-vous GMT avec des étudiants
inscrits.
Avantages
-
peu gourmand en bande passante, marche avec
modem même peu rapide, donc utile pour des pays où les lignes
ne sont pas très rapides et pour des utilisateurs à domicile,
ne bénéficiant pas des bandes passantes des réseaux
académiques ou professionnels;
-
un seul plugin à installer (très
important)
-
le conférencier peut dessiner sur du
papier et montrer le résultat aux auditeurs
-
le conférencier peut répondre
à une question "générale" (p.ex. s'il remarque que
de nombreux auditeurs se posent la même question) en touchant tous
les auditeurs à la fois
-
simplicité et efficacité du
système
Inconvénients
-
pour l'orateur, pas de public s'il enregistre
en salle vidéo; on sait que l'on ne s'exprime pas de la même
façon devant un outil technologique (micro, caméra) que devant
un public
-
pour les auditeurs, on ne peut poser que des
questions par "email"
-
pour les auditeurs, il n'y a pas de feedback
visuel personnalisé, puisque l'enseignant ne les "voit" pas
-
hiérarchie verticale, ex-cathedra:
le professeur parle et répond, s'il daigne, éventuellement,
aux questions des auditeurs lorsqu'il le décide
-
absence totale de communication horizontale
entre les auditeurs, qui ne peuvent communiquer qu'avec l'orateur - pardon,
il ne s'agit pas de communication à proprement parler -, qui ne
peuvent donc que poster des messages à l'intention de l'orateur.
Le fait de "lever la main", assez comparable dans un système traditionnel
ex-cathedra, a au moins l'avantage d'informer (dans une classe réelle)
les autres auditeurs que l'un d'entre-eux a une remarque. Là, si
l'enseignant ignore le message, seul l'auteur du message en sera conscient
-
"virtualité" - on a vu lors de l'essai
que trois personnes posaient la même question, "est-ce que l'orateur
est vraiment à Rio de Janeiro".
Autres systèmes de communication
à distance
Si l'on néglige les systèmes
plus traditionnels (poste, signaux de fumée, yoodle, cor des alpes
etc.) et que l'on se restreint aux systèmes électroniques,
si l'on réduit encore en éliminant le téléphone,
les messages SMS, le WAP, le courriel (courrier électronique), les
pages ouèbes, on peut encore penser à deux principales formes
de communication:
-
les chats, ou messageries synchrones, qui
permettent de converser entre plusieurs utilisateurs, parfois avec des
interfaces métaphoriques élaborées
-
les MOO, à l'instar du Tecfa-Moo
Les chats, s'ils sont très en
vogue et simples d'accès, ont une dimension analogique plus grande
que les MOO, dans la mesure où ils proposent en général
des interfaces plus conviviaux (il ne faut pas tout taper sur un clavier,
la souris permet de clicker sur des éléments qui reviennent
souvent). Toutefois, cette plus grande richesse cache une grande faiblesse,
le fait que l'on évolue dans un environnement propriétaire,
dans lequel la seule liberté du "chatteur" est souvent de quitter
la discussion, au mieux de créer une chambre de discussion spécifique.
Les MOO ont pour défaut une
convivialité restreinte par un aspect graphique plus minimal et
une interface purement clavier (il semble qu'il y ait des MOOs plus "graphiques",
mais je ne les ai pas encore situés); ceci dit, ils permettent non
seulement de suppléer aux principaux défauts évoqués
ci-dessus lors de l'analyse du procédé de communication
vidéo-conférence multi-plateforme (permettant notamment la
communication horizontale et la tenue de sous-conversations "privées")
et surtout, relativement aux chats, ils permettent la construction d'un
environnement virtuel, ainsi que de divers avatars (robots de conversations
etc.); enfin, le MOO est ouvert puisqu'on peut le programmer pour le relier
à d'autres technologies (pages html, etc.).
Les forums ont une
grande différence, il ne s'agit pas de communication synchrone pure,
puisqu'il faut rafraîchir pour connaître les nouveaux messages,
et qu'on peut consulter les forums n'importe quand. Il faut donc les considérer
comme une catégorie à cheval entre les mails (puisqu'ils
ne sont pas synchrones) et les chats (puisqu'ils permettent à un
groupe important d'auditeurs de suivre la conversation de tous).
Chat et Moo présentent
tous deux, relativement à la vidéo-conférence, le
même défaut (majeur): absence d'image réelle, absence
de parole réelle, donc inexistence de tout le langage non-verbal,
dont des études cliniques ont pourtant clairement démontré
la nécessité pour la bonne compréhension d'un message.
Les analogies de non-verbal (emote) du Moo sont, au mieux, de pâles
imitations, au pire, d'ennuyeux & inefficaces ajouts. L'ajout d'images,
très présent dans les forums, permet partiellement de suppléer
à ce problème, mais dans le fond, si l'on ajoute des images
animées à un chat, un moo ou un forum, cela peut presque
devenir de la vidéo-conférence...
Conclusion
Un peu normande, je dirai: à chaque
message son média (et non the medium is the message, comme dirait
l'autre). Pour un cours ex-cathedra, le produit étudié ce
matin est très pertinent, et d'une redoutable efficacité
technologique, en terme de rendement. Pour un échange d'idées,
chats, moo et forums me semblent plus pertinents.
Rf
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