Rapport - staf13 - Période 3 - Iconométrie - @Fred Radeff

last update: 22.2.00


DARRAS Bernard (1998), L'image, une vue de l'esprit: étude comparée de la pensée figurative et de la pensée visuelle, Recherches en communication, No 9.

Résumé

Lors d'une expérience, BD présente des dessins réalisés par des adultes et des enfants à un jury, qui classe bon nombre de dessins réalisés par des adultes dans la catégorie "dessins réalisés par des enfants". Cela prouve que les adultes, à de rares exceptions près, ne "progressent" pas dans leurs capacités artistiques, une fois atteint un certain seuil sémiologique (si je sais dessiner un bonhomme, cela me suffit pour la vie courante et pour jouer au Pictionnary, pas besoin de plus...).
Il faut rejeter l'hypothèse de la "crasse banalité": ce n'est pas parce qu'il y a une prédisposition rare chez certains (les artistes) que le plus grand nombre dessine de la même manière à 7 et à 77 ans, c'est parce que les besoins iconographiques sont relativement vite identifiés autour de certains stéréotypes expliquant la néophilie de la majorité en matière de représentation graphique: la stéréotypie est ainsi un processus cognitif parfaitement normal.
BD distingue la pensée visuelle, plus optique, de la pensée figurative, plus cognitive. Les images s'organisent dans une échelle allant de super-ordonnées (schématiques, abstraites, non-figuratives, peu de traits, plutôt généraux) à similis (lorsque l'on cherche à représenter "par" l'objet lui-même, par une reproduction). Les similis sont bien évidemment plus sensibles au contexte culturel, puisque moins schématiques et donc moins universels.
Pour construire un iconotype, il faut recourir à des schémas répétés, se basant sur des icônes simples et uni-valentes. Attention, la dimension sociologique et psychologique de tout sujet connaissant influe sur l'universalité des icônes de base. Toutefois, on peut noter que le triomphe de la culture de masse anglo-saxonne a au moins ce mérite - en est-ce bien un? -, à savoir l'uniformisation progressive du sens des iconotypes.
Les pictogrammes sont des schémas validés et transformés par induction en règles d'écriture.
On peut ainsi distinguer les images dans une échelle allant des iconotypes (plus flexibles, mais aussi plus sujet à connotation) aux schémas, similis et pictogrammes (plus autonomes). De manière similaire (selon la même échelle lexicographique), on peut estimer que les iconotypes sont plus locaux (a fortiori, plus éphémères) que les pictogrammes, plus universels (et a fortiori, durables).
p.95, pas compris la fin de la 1e phrase "le schéma est toutefois un signe plus général que le simili qui cultive sa dimension indicielle (cmqs ???)."
Réponse Peraya 22.2.00: dimension indicielle: classification Peirce (logicien GB '30s), théorie des signes et de la représentation dont est née la sémiotique (<>sémiologie); 3 signes possibles: indices (représentation qui garde avec le réel un lien de continuité & de contiguité, p. ex fumée - pas de ~ ss feu, degré d'inclinaison de la ~ indique force & direction du feu, empreinte - traces d'animaux - etc.), icônes (métaphore) & symboles (signes au sens saussurien, arbitraires)
simili + indiciel: + ressemblant au réel, représentation "naturalisée", p. ex. enfants regardant films réels ou dessins animés; on demande au gamin s'il n'est pas terrible à Tom de passer son temps à se faire écraser par Jerry, il répond "mais ce ne sont pas de vrais personnages, comme dans un film" càd qu'ils voient les comédiens comme des similis, la dimension indicielle disparaît dans le dessin animé (les personnages ne "souffrent" pas vraiment)

Conclusion générale

Si je devais résumer l'article en une phrase: dans la difficile tâche de la réalisation d'icônes, plus c'est simple, plus c'est compréhensible; mais plus c'est simple, plus c'est complexe à inventer; mais une fois que ça existe, c'est par définition... simple!
Et ça dure aussi plus longtemps, car plus universel.