L'image, une vue de l'esprit (B. Darras, Recherches en communication, 1998 (9): 77-99)
Etude comparée de la pensée figurative et de la pensée visuelle.


Idée:

L'auteur part de l'idée que les enseignants et les élèves partagent un même système de signes, qui devrait leur permettre de faire des échanges icôniques dans le cadre de l'enseignement. En réalité il s'avère que la production graphique d'adultes profanes est similaire de celle des enfants. Ils ont des catégories et des familles de caractéristiques en commun.

Afin de pouvoir étudier ce phénomène il met en place une expérience où les enfants et les adultes doivent résoudre un certain nombre de problèmes graphique. Lors de cette expérience il tente de mettre en évidence que les élèves ainsi que les enseignants tendent à une certaine stéreotypie dans leur production, qui est elle est souvent critiquée comme étant immature ou enfantin.
 

En outre Darras se pose des questions le dynamisme et l'esprit innovateur qui règne dans les milieux artisiques qui s'oppose à un certain immobilisme dans les productions graphiques des adultes profanes.

Dans une approche explicative il émet une hypothèse de type cognitiviste systémique afin de reformuler la problématique pour la voir dans un cadre des processus de la communication plurimédias ordinaire.
 

Qu'est-ce qu'est la stéréotypie?
 

Darras considère la stéréotypie plutôt comme un traitement/processus cognitif normal et non pas comme une conduite artistique/sociale appauvrissant.
 

Pensée visuelle et pensée figurative
 

Dans son point de vue il se différencie d'autres auteurs quant au fonctionnement et à l'interprération des signes et leur fonction. Il distinguee pensée visuelle et pensée figurative, notamment il postule que la penseé visuelle se réfère à l'expérience visuelle et la pensée figurative à l'expérience cognitive. L'expérience visuelles comporte toutes les perceptions optiques, tandis que l'expérience cognitive consiste à reconstruire le matériel visuel dans le réseau et le jeu des catégories cognitives.

Simili et Schémas
 

Ces deux façons de penser amènent à deux catégories de signes différentes. Dans une première catégorie seraient les similis et dans une deuxième catégorie les schémas. De cette catégorisation résultent également des registres communicationnels différents. Partant de l'idée que l'imagerie mentale peut être décrite comme un pont entre la perception et la mémoire, il ajoute qu'il existe quatre sources principales d'informations :

1) archétypes,
2) stéréotypes,
3) images mentales
4) perceptions.

Les similis sont étroitement liés à l'expérience optique directe, ils ont des aspects similaires avec l'objet réel et sont souvent considérés comme une reproduction du réel.  En fonction des différentes cultures on trouve des domaines d'application différents, comme par exemple dans la culture occidentale, qui a tendance à privilégier des images en 2 dimensions comme la photo, le cinéma et la vidéo. Les espaces sur lesquels portent ces images en deux dimensions peuvent être soit en espace plan, synoptiques (vue de l'ensemble), synchroniques (focalisation sur un moment précis) ou avoir une tendance idéologique unitaire (représentation d'un seul point de vue).

Explication des schémas
 

Afin d'expliquer les schémas Darras propose de considérer trois niveaux d'abstraction cognitive:

1) Niveau de base
2) Niveau subordonné
3) Niveau super-ordonné

D'après Darras la schématisation correspondrait à une neutralisation, ce qui fait qu'un schéma serait constitué de propriétés très générales situées au niveau super-ordonné ainsi que de propriétés plus distinctives situées au niveau de base (pictogramme) ou des propriétés détaillées au niveau subordonné.

Les schémas se situant au niveau de base seraient des résumés cognitifs, qui focalisent sur des aspects consensuels, mais qui permettent toujours un certain degré de distinction. Ces schémas seraient fixés pour la plupart des cas dans l'enfance. Ils peuvent être repétés facilment et représentent un outil important dans le cadre de la communication ordinaire.

Pour que ces processus de répétition puissent se dérouler on doit faire appel à la mémoire procédurale afin de pouvoir rendre leur production stable et automatisée. L'aspect de l'automatisation y joue un rôle primordial, car il permet de réduire la charge mentale. Ceci permet ensuite d'assimiler les iconotypes à des routines correspondantes à un environnement donné.
 

Iconotypes/Pictogramme
 

On peut donc résumer que les iconotypes peuvent être définis comme des schémas relativement souples et qui peuvent varier en fonction de leur contexte de communication. Ils constituent le résultat de l'action des résumés cognitifs d'une part et des procédures automatiques résultant de leurs manifestations répétées d'autre part. De cette première définition on peut déduire que les pictogrammes sont des iconotypes qui présentent une certaine stabiliét dans le temps et qui sont reconnus par un public défini.

Distinction des signes
 

Dans une approche comparative l'auteur propose une distinction des signes en fonciton de shuit critères:

1) Relation avec l'environnement: Est-ce qu'il existe une certaine autonomie? Degré d'interactivité?
2) Finalité : Stéréotypie? Prototypie? Unicité?
3) Organisation spatiale : Réticulaire? Linéaire? Scénique?
4) Zone de diffusion: Locale? Générale? Universelle?
5) Organisation temporelle : Dynamique? Séquentielle? Synchronique?
6) Temps de production
7) Délai de diffusion
8) Durée de conservation
 

Conclusion
 

D'après Darras les nouvelles images technologiques a amené des changements considérables dans le monde de l'image. Il ajoute que le production entre en ce moment dans une phase de démocratisation. Grace à ses expériences il a pu démontrer que les signes comme les dessins, les schémas et les photos ont une composante iconique, mais leur origine cognitive ainsi leur nature sémiotique divergent.
En revanche les finalités et les fonctions représentent des systèmes plutôt autonomes, qu'il faut interioriser afin d'éviter les confusions.