Réalisation dans le micromonde EUREKA
La queue du chat ou comment faire la lumière sur le mystère de l'éléphant volant
C'est en vain que j'ai tenté de réaliser un Eureka au moment où il nous a été expliqué, au début de la 1ère
année Staf : à cette époque, il m'était non seulement impossible d'entrer dans une logique de programmation
dont je n'avais jamais entendu parler, mais encore je me sentais devant Eureka aussi démunie qu'un ...
coureur à pied devant un étalage de quincaillerie : à quoi est-ce que tous ces objets animés pouvaient donc servir
si en plus on ne nous donnait pas de tâche à réaliser ? bref, ce n'était pas mon truc !
Ce n'est probablement qu'après d'une part avoir réalisé quelque exercices Authorware
et parce que d'autre part j'ai trouvé l'assistance d'un bricoleur dont j'ai pu observer la manière de faire
que j'ai finalement pu réaliser quelque chose sur Eureka.
Construction du problème
J'ai d'abord observé sa manière de construire le problème : en jouant avec les outils et les différents gadgets
à disposition et en les combinant, il a trouvé leur usage et leurs possibilités. Le projet n'est venu qu'à la
fin après avoir exploré un grand nombre de combinaisons et testé les potentialités des différents objets.
A l'instar des petits à qui ce programme est destiné, je n'ai pas de formation scientifique signifiante :
incapable de construire un problème a priori, j'ai tout de même pu jouer avec Eureka et construire un
système en me laissant guider par les outils eux-mêmes.
Façon de procéder
En regardant faire mon "assistant bricoleur", j'ai observé sa façon de procéder par essai-erreur en isolant des
petites parties du système et me suis inspirée par la suite de cette aisance construire-déconstruire-reconstruire
qui ne m'est pas familière. Je ne puis que constater une grande différence dans les démarches : je cherche encore
toujours à comprendre avant d'agir, - ce qui a pour résultat que j'agis peu ou très lentement - alors qu'apparemment,
- et d'une façon générale en informatique ? - il semble plus efficace d'agir avant de comprendre. Mais
que penser d'une progression qui autorise de renoncer à comprendre....
Ethique
Bon, on ne comprend peut-être pas d'un coup, il est vrai, mais on apprivoise. Que ce soit la logique des opérateurs booléens dans un autre
environnement que les mots ou la différence entre des outils d'affichage (tableau des
couleurs, sons et haut-parleurs, musiques...) et les outils de transmission d'information, cela constitue
de véritables apprentissages. Mais à quoi est-ce que cela sert en dehors d'Eureka lui-même..., pas un mot n'est dit
là-dessus... Aucun lien n'est établi entre le monde du jeu, de la science et de la technique, et le monde
réel, ses valeurs et ses nécessités. Comme si on confirmait aux petits qu'on n'apprend jamais si bien qu'en
jouant mais qu'il ne faut, pour bien jouer, pas trop se poser de questions sur ce qui se passe à l'extérieur
du jeu...
Conclusion
Eureka est sans nul doute un bon outil d'entraînement de l'esprit d'aventure, de la créativité et d'un certain humour
ainsi que d'une rigoureuse logique de la causalité. Le design est sympathique (son et image) et ses fonctionnalités
sont raisonnablement limitées à un petit nombre puisque le micromonde est destiné aux enfants. (Quoiqu'il
faille se méfier de l'effet "train électrique", où l'on voit les adultes se laisser happer par un jeu destiné
aux enfants à l'origine !).
Toutefois, je rêve d'un jeu où les gosses apprendraient aussi l'utilité du transfert de ce qu'ils apprennent
dans des domaines qui ont du sens et de la valeur.
Camille Bierens de Haan
étudiante Staf 1ère année
mai 2000
Pour lire ma réalisation, ouvrir le fichier "laqueueduchat.wgt", via le logiciel Eureka.
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