« APPRENDRE AVEC LE MULTIMEDIA »,édité en 1997,  est un ouvrage,  qui sous la direction de Jacques GRINON et Christian GAUTELLIER, propose un bilan de l’usage du multimédia dans l’enseignement. Les auteurs sont des chercheurs, universitaires ou encore des professeurs.

Je vous propose de nous intéresser plus particulièrement aux chapitres intitulés : « des cédéroms dans le biberon : le multimédia et l’éveil des tout petits » et « ce qu’il ne faut pas attendre du multimédia dans l’enseignement ».

 

 

 

Apprendre avec le multimédia

Où en est-on ?

 

 

Au début des années 80, , on a vu apparaître un véritable enthousiasme pour les nouvelles applications informatiques éducatives, le langage LOGO avait d’ailleurs connu un important succès dans les écoles européennes et américaines.

Aujourd’hui, cet enthousiasme n’est plus le même, mais ce n’est pas une raison pour avancer des arguments qui semblent un peu simplistes : résistance de l’institution, conservatisme des enseignants, piètre qualité des logiciels. En fait le processus d’appropriation des technologies dans l’éducation et de la formation  s’inscrit dans l’histoire des systèmes éducatifs, donc il faut du temps.

 

 

Des céderoms dans le biberon : le multimédia et l’éveil des tout petits

 

Concernant l’informatique pour les enfants de moins de six ans, deux questions pertinentes se posent ? :

1.      Comment les céderoms résolvent ils le fait que leur utilisateurs  ne savent pas lire ou sont en train d’apprendre ;

2.      L’école peut-elle en faire un jour un outils d’apprentissage efficace surtout pour les compétences transversales.

Jean Pierre CARRIER tente de répondre à ces deux questions en soulevant les points suivants :

·        Le cédérom comme compagnon de jeu : l’enfant intègre rapidement l’environnement du multimédia car les possibilités d’action face à l’écran sont nombreuses. Les personnages varient et chaque personnage correspond un rôle (donc une action) spécifique. De plus l’enfant entre dans un monde de représentation imagé qui allie image, son et texte, il peut intervenir dans ce monde en manipulant les rapports entre le texte et les choses par l’intermédiaire des images. Ainsi le cédérom permet le développement de la réflexion et de l’observation. Il permet aussi l’éveil des sens en multipliant les sensations sensorielles, visuelles et sonores (couleurs, discrimination auditive, mémorisation, improvisation, reproduction, …)

 

·        Le cédérom comme accompagnateur scolaire :  en général, les éditeurs de cédéroms ne se privent pas de faire miroiter aux parents la possibilité d’une meilleure réussite scolaire, ils se justifient en précisant que les enseignants participent à la conception des logiciels. Y a t-il vraiment apprentissage ou est ce purement un enjeu commercial ? Concernant les enfants de moins de six ans, les logiciels doivent tenir compte d’une part du ludique et d’autre part des instructions officielles de l’école maternelle.  Cependant, on constate peu d’innovation dans les contenus, les exercices proposés restent traditionnelles, J.P.Carrier explique que « si le multimédia peut innover dans la façon de proposer des situations visant le développement de compétences précises, ce n’est pas ce qu’il fait pour l’instant, ni dans le choix des exercices qu’il propose ni dans leur modalité de réalisation et d’exécution ». Les enfant savent en effet très tôt utiliser la souris (cliquer, cliquer-glisser, …), cela sous entend des opérations mentales qui existent dans le jeu réel. De même, les exercices à trou, les comparaisons de formes, …, sont des activités dont l’enfant a l’habitude. La nouveauté dans les logiciels se trouvent dans la présentation des contenus et les modalités d’utilisation. Les images sont animées et en couleurs, le son peut être écouté à volonté, il y a des surprises par simple clic, ce qui pousse l’enfant à ne pas quitter le programme ou a le reprendre dès qui le désire (toujours avec ce soucis qu’il va encore découvrir certaines actions). Il y a une personnalisation qui s’établit par le tutoiement ou par la reprise du prénom de l’enfant. Les activités ou les exercices sont intégrées à un contexte, une situation vécue. Par ailleurs l’usage du logiciel par l’enfant peut se faire sans l’adulte (individualisation) et peuvent accéder avec un menu général (accessible à tout moment) à différents niveaux selon leur âge et leurs capacités.

 

 

·        Les ambiguïté du ludo-éducatif : beaucoup de logiciels s’inscrivent dans la perspective selon laquelle le jeu est mis au service de l’éducation (voire de l’apprentissage). Plus le programme sera ludique, c’est à dire plus l’enfant le percevra comme un jeu et l’utilisera avec plaisir et plus il fera d’acquisition. Cette vision des choses suppose que l’enfant avant six n’est capable que de jouer, le cédérom dans ce cas est considéré comme une préparation au passage à la grande école.

 

 

 

Ce qu’il ne faut pas attendre du multimédia dans l’éducation : Gilles BRAUN

 

G.BRAUN explique que l’on ne peut progresser dans l’usage des nouvelles technologies de l’information dans l’éducation si on omet de critiquer les aspects négatifs de cet usage.

La critique la plus importante est qu’il ne faut pas considérer une information comme une connaissance ou un savoir. Or le multimédia véhicule énormément d’informations, cela ne veut pas dire que le lecteur acquiert énormément de connaissances. Par ailleurs, on dit que trop d’information tue l’information, le lecteur se trouve souvent dans ce que G.Braun appelle « une asphyxie du sens ».

Le terme « compression » illustre bien  cette surabondance de l’information, l’accès aux informations est très rapide or tout processus d’apprentissage s’inscrit dans le temps et sous entend désir et motivation.

On observe souvent une impatience de l’apprenant lorsqu’il attend une information et que l’ordinateur tarde à répondre, le rythme des flux de communication intervient donc dans le rythme de l’apprentissage, or « le raccourcissent du temps d’accès à l’information est généralement accompagné de celui du temps de la réflexion.