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Scénario et bibliographie

ecritures

Fonctionnement global
Notre salle d'activité fonctionne sur la modalité suivante: chaque intéressé suit l'une des deux voies possibles - avec ou sans guidage - pour visiter les différentes salles. Ce guidage est un système d'aide en soi, auquel s'ajoute des hyperliens apportant des compléments théoriques ou des animations visuelles.
L'utilisateur, à l'issue de cette "visite interactive", devra à son tour élaborer, dans la salle d'activité et sur le modèle proposé initialement, la représentation d'une nouvelle langue. Chaque utilisateur éprouvera le modèle et on le modifiera à chaque fois que la nécéssité se fait ressentir.

Théories d'apprentissage sur lesquelles se fonde la salle d'activité dans sa totalité
Cette salle, telle qu'elle est actuellement, se veut fonctionner comme un schéma (selon la terminologie de la psychologie). C'est à dire que le but visé est de faire acquérir un nouveau schéma mental à l'utilisateur, non seulement en le faisant visiter mais en le faisant produire d'après le modèle que je propose.
Il serait souhaitable que l'utilisateur acquiert un certain nombre de connaissances en suivant le parcours d'une langue et en l'implémentant suivant le modèle de la salle d'activité afin de pouvoir ensuite les activer à chaque fois qu'il se trouve face à une langue qu'il n'aura jamais rencontrée.
Selon la conception de cette salle d'activité, la langue, à travers son écriture, représente aussi une culture. Une opération de transfert par analogie est donc suggérable. La salle d'activité souhaiterait sensibiliser les utilisateurs du Web, au delà des langues, à la proximité des différentes langues et cultures dans le monde.
L'idée est ambitieuse (et l'explication trop rapide), mais elle peut se permettre de l'être dans la mesure où le support électronique permet aussi d'introduire du son. Il est donc parfaitement réaliste d'imaginer étendre la salle d'activité actuelle -limitée à l'écriture des langues- aux langues et cultures orales.
Conception
La salle d'activité est conçue en quatre modules auxquels s'ajoute une salle de dicussions et d'échanges.
Cette salle de discussions pourrait s'élaborer sous forme d'un forum hypernews asynchrone ainsi que d'un Moo, ce qui exigerait la présence d'au moins deux intéressés de manière synchrone.
Dans cette salle, les nouveaux venus pourraient poser des questions aux "anciens" et surtout, on pourrait imaginer une conversation sur toutes les langues ayant un représentant.
- mais, tu vois, dans cette langue, il est inapproprié de prendre ce paramètre parce que xxx.
- ah! oui, effectivement, je ne m'imaginais même pas que cela puisse être perçu d'une manière aussi différente...
- c'est quand même incroyable que l'on puisse analyser deux langues aussi éloignées à travers ce paramètre-là de manière "intelligente et productive".

Ce genre d'échanges favoriserait une prise de conscience, pour des gens de différentes langues, par rapport à la perception des "langues étrangères".
S'excentrer un moment de sa langue pour essayer de rentrer dans un système linguistique reposant sur d'autres normes.


Quant au déroulement de la "visite", l'idée est de commencer par amener l'utilisateur dans la galerie.
Celle-ci serait composée d'autant de langues que d'utilisateurs auraient analysées. Pour chaque langue il y aurait une salle. On commencerait par visiter un site dans la langue en question, puis on aurait une histoire animée des principales étapes et révolutions vécues par l'écriture de la langue.
A titre d'exemple, on pourrait, pour le chinois, montrer que traditionnellement il s'écrivait verticalement, de haut en bas, en partant de la droite et qu'au XIX e siècle, au contact avec l'Occident, une nouvelle disposition spatiale est née: de droite à gauche, horizontalement.
Cette salle constituerait ce qu'on pourrait appeler "la mémoire culturelle et historique de l'écriture d'une langue". Tous les faits notoires ayant contribué à un changement important dans l'écriture seraient exposés ici.
Pourquoi commencer par une viste dans la galerie? Simplement pour mettre l'utilisateur concrètement en présence d'une variété de langues ayant des exigences spatiales différentes.
Avant de montrer des choses, il est important que l'utilisateur ait la possibilité de laisser sa propre sensibilité se développer.
La galerie sera revisitée en dernière étape. Il sera alors intéressant de voir comment l'utilisateur a développé ses sensibilités premières par rapport à son parcours dans la salle d'activité.


La galerie a donné à l'utilisateur un certain nombre d'informations non analysées. Il s'agit dans la salle Support matériel de l'écriture de reprendre les étapes liées au support, d'exposer les changements et de chercher les solutions qui ont été trouvées pour assurer un minimum de viabilité. La visite guidée se poursuit donc avec la salle Support matériel de l'écriture. Le but est de s'interroger sur la validité de l'idée suivante: l'écriture est tributaire de son support. Les révolultions marquantes de l'histoire de chaque écriture sont liées, en partie, à un changement de support, soit pour écrire, soit sur quoi écrire.
Or, avec le support électronique, un nouvel outil est utilisé pour écrire et sur quoi écrire. Selon les langues, le passage de l'écriture main-papier-crayon à l'écriture main-clavier-écran implique des changements relativement importants.
Pour le chinois, par exemple, on utilise un clavier à caractères latins. Il y a alors tout un jeu de correspondances à maîtriser; il existe pour cette raison plusieurs méthodes. L'une d'elle consiste à faire une transcription partielle en caractères latins du mot chinois désiré. En en tapant quelques lettres, le traitement de texte cherche tous les caractères chinois correspondants et on séléctionne celui qui est le bon. Il s'inscrit alors sur une ligne.
Une autre méthode consiste à identifier chaque touche comme un des traits (le chinois est formé d'un certain nombres de traits caractéristiques) et à former son caractère par traits successifs.
Une troisième méthode consiste à attribuer une valeur numérique aux quatre angles que l'on trouve dans chaque caractère selon la spécificité de chacun d'eux. Il s'agit donc d'une correspondance avec les chiffres.

Si j'insiste sur ces différentes méthodes, c'est pour bien mettre en évidence qu'il a fallu trouver un système d'équivalences à partir du clavier latin pour écrire les 4000 caractères chinois usuels.
A l'origine, les outils de l'écriture chinoise étaient la soie ou le papier et le pinceau.
Une importante révolution de l'écriture eu donc lieu avec l'introduction du stylo à bille. Et un changement d'un autre type intervient avec l'écriture éléctronique. Le côté calligraphique se retrouve mais il est géré par un traitement de texte et non plus par une main et un pinceau...


Cela pose la question d'une uniformisation de l'écriture. Cela pose aussi la question d'une gestion de l'écriture par des logiciels. Dans la salle Limites de déformations de l'écriture, il s'agit de montrer la dimension de l'écriture dans la lecture.
Jusqu'où peut-on jouer avec les lettres, leurs formes et leur disposition spatiale?
En général, devant une écriture "endommagée", la reconnaissance des lettres se fait malgré tout et on arrive à en dégager le sens. Le processus d'identification est cependant beaucoup plus long. Lire, dans ces cas là, n'est plus un automatisme.
Il s'agit également d'être attentif à la transgression spatiale facilitée par la grande liberté qu'offrent les logiciels de texte et de dessin.

La salle consiste à illustrer ces deux types de déformations / transgressions.
Il serait intéressant de mettre l'accent sur l'inscription de l'écriture dans l'espace. De montrer, par exemple, que le sens de déroulement d'une bannière est souvent opposé au sens de rédaction manuel.


Finalement, j'aimerais que l'utilisateur mette en relation écriture et imaginaires humains. Les signes utilisés dans l'écriture représentent un mystère qui attire les penseurs depuis l'antiquité.
Deux choses sont à noter: d'une part, que les "alphabets" véhiculent avec eux toute une histoire que nous portons probablement quelque part en nous et d'autre part, que depuis l'existence de signes servant à écrire, les gens y ont vu ou cherché une interprétaion symbolique.
Le but de la salle est d'amener l'utilsitateur à réflechir à ces questions en lui proposant un certains nombre "d'histoires", de "croyances".


bibliographie
Isaac TAYLOR, The Alphabet, an Account of the Origin and Developpment of Letters, Asian Educational Services, Madras, 1991.

Johanna DRUCKER, The alphabetic Labyrinth. The Letters in History and Imagination, Thames and Hudson Ltd, London, 1995.

LINDSAY, et NORMAN, Traitement de l'information et comportement humain, Editions Etudes Vivantes, Montréal, 1977; (chap.7).

André TRICOT, "Un point sur l'ergonomie des interfaces hypermédias", in Le travail Humain, vol. 58, n°1, 17-45.