On trouve dans le Dictionnaire de Jean-Jacques Rousseau
des fiches sur tous les contemporains ayant fréquenté ROUSSEAU.

 
Jean Le Rond d'Alembert
Condillac
Denis Diderot
Louise d'Epinay
Grimm
Sophie d'Houdetot
David Hume
George Keith
Thérèse Levasseur
Maréchal de Luxembourg
Jean Philippe Rameau
Isaac Rousseau
Voltaire
Françoise-Louise de Warens
Jean Le Rond d'Alembert (Paris, 1717 - Paris, 1783) 
Le 22 août 1742, lorsque Rousseau présente à l'Académie des sciences son Projet concernant de nouveaux signes pour la musique, d'Alembert, mathématicien, assiste à la séance. Mais ce n'est qu'en 1749, alors que s'élabore l'Encyclopédie, qu'ils font véritablement connaissance. Ils entretiennent par la suite des rapports respectueux. Contrairement à Voltaire, l'attitude de d'Alembert reste modérée vis-à-vis des positions de Rousseau, même si leurs opinions divergent souvent. Mais, lors de son séjour en Angleterre, Rousseau l'accuse d'être responsable de la fausse Lettre du roi de Prusse et de participer au complot qu'on trame contre lui. Furieux, d'Alembert lui témoigne dès lors une hostilité ouverte.
Condillac (Grenoble, 1714 - Flux, 1780) 
Rousseau fait la connaissance de l'abbé Etienne Bonnot de Condillac en 1741-1742, alors qu'il est précepteur chez le frère de celui-ci. Par la suite, ils entretiennent des rapports amicaux à Paris. Rousseau est influencé par l'oeuvre du philosophe, mais il n'adhère que partiellement à ses thèses. En 1776, Rousseau confie à Condillac son manuscrit des Dialogues, pour le lui reprendre peu après, le croyant lui aussi gagné par ses persécuteurs.

 
 
Denis Diderot (Langres, 1713 - Paris, 1784) 
En 1742, à Paris, Rousseau fait la connaissance de Diderot, avec qui il se lie d'amitié. Lors de l'incarcération de Diderot à Vincennes (24 juillet 1749), il est bouleversé. C'est en allant lui rendre visite qu'il est l'objet de l'illumination qui marque un tournant dans sa vie. Son renoncement à une pension royale lui vaut une première altercation avec son ami. Par la suite, Diderot lui reproche son départ de Paris pour l'Ermitage. Ils se rencontrent pour la dernière fois en décembre 1757. En 1758, suite à une indiscrétion de Diderot, Rousseau l'accuse publiquement de trahison dans la préface de la Lettre à d'Alembert. C'est la rupture. Diderot aura des mots très durs contre son ancien ami dans son Essai sur la vie de Sénèque (1778).
Louise d'Epinay (Valenciennes, 1726 - Paris, 1783) 
C'est en 1747 que Rousseau fait la connaissance de Madame d'Epinay, avec qui il se lie d'amitié. En 1755, elle lui propose de s'installer dans l'une de ses demeures : l'Ermitage. Rousseau accepte l'offre. Leur relation se dégrade en 1757, lorsque Rousseau la soupçonne d'avoir tenté d'intercepter des lettres adressées à Mme d'Houdetot et l'accuse d'avoir commis des indiscrétions. Rousseau marque une rupture définitive en quittant l'Ermitage à la fin de l'année. Elle réglera ses comptes dans de pseudo-mémoires, écrits en partie pour désamorcer l'effet des Confessions : Histoire de Madame de Montbrillant.
Grimm (Ratisbonne, 1723 - Gotha, 1807) 
Rousseau rencontre le baton Frédéric Melchior Grimm pour la première fois en 1749. Il se prend d'affection pour le jeune homme et l'introduit dans divers cercles. Avec Diderot, ils forment un trio d'amis très liés. Mais leur relation se dégrade au cours des années : Rousseau juge Grimm arrogant et ingrat, Grimm reproche à Rousseau sa mauvaise foi. En 1757, suite à une querelle autour de Mme d'Epinay, ils rompent définitivement.
Sophie d'Houdetot (Paris, 1730 - Paris, 1813) 
Rousseau rencontre Sophie d'Houdetot sans la remarquer en février 1748. Par la suite, il la voit à plusieurs reprises, mais ce n'est qu'en janvier 1757, alors qu'il a commencé la rédaction de La Nouvelle Héloïse, qu'il s'en éprend passionnément. Bien qu'ils se fréquentent pendant plusieurs mois, Sophie reste fidèle à son amant, le poète Saint-Lambert. Elle s'éloigne à partir de janvier 1758 pour cesser tout échange dès 1760.
David Hume (Edimbourg, 1711 - Edimbourg, 1776) 
Suite aux persécutions dont Rousseau est victime en France et en Suisse, le philosophe écossais David Hume lui écrit en octobre 1765 pour l'inviter à se réfugier en Angleterre. Sur l'incitation de Milord Maréchal et de Mme de Verdelin, Rousseau accepte l'offre et part pour Londres en janvier 1766. Après quelques semaines de relation amicale, Rousseau soupçonne Hume de participer à un complot destiné à le diffamer. Ses amis tentent en vain de le calmer. L'affaire s'envenime durant l'été. Hume est furieux et fait publier l'Exposé succinct de la contestation qui s'est élevée entre M. Hume et M. Rousseau, avec les pièces justificatives.
George Keith, dit Milord Maréchal (Comté de Kincardine, 1686 - Berlin, 1778) 
En 1762, installé à Môtiers, Rousseau fait la connaissance à Colombier de Milord Maréchal, comte-maréchal d'Ecosse en exil et gouverneur de la Principauté de Neuchâtel. Il lui rend de fréquentes visites jusqu'en 1763. Le départ pour Postdam de celui qu'il considère comme un père sage et bienveillant est un déchirement pour Rousseau. Lors de la querelle entre Rousseau et Hume, Milord Maréchal, après avoir tenté en vain de calmer son ami, cesse définitivement la correspondance qu'il entretient avec lui.


 
Thérèse Levasseur (Orléans, 1721 - Le Plessis-Belleville, 1801) 
Durant l'hiver 1744-1745, Rousseau rencontre Thérèse à l'Hôtel Saint-Quentin, où il réside. Elle y est servante-lingère. Il commence avec elle une relation plus sensuelle que sentimentale. Pourtant, ils ne se quittent plus et elle reste aux côtés de Rousseau jusqu'à la mort de celui-ci, souvent plus comme gouvernante et infirmière, que comme véritable compagne. Ils ont cinq enfants qu'ils abandonnent. Rousseau l'épouse le 30 août 1768. Thérèse sera constamment l'objet de critiques virulentes, aussi bien de la part des contemporains que de la tradition.
Thérèse Levasseur 
Lettre de Thérèse à Jean-Jacques
23 juin 1762
(fichier de 379 Ko)
La tombe de Thérèse Levasseur 
au cimetière de Plessis- Belleville
Maréchale (1707-1787) et Maréchal de Luxembourg (1702-1764) 
En 1759, suite aux invitations réitérées du Maréchal et de la Maréchale de Luxembourg, Rousseau, qui réside alors à Mont-Louis, finit par accepter d'être leur hôte pour quelques mois au Petit-Château de Montmorency. Il entretient des rapports amicaux, mais pas toujours faciles, avec ces personnages qui ne sont pas de son monde. C'est à la Maréchale qu'il dévoile l'abandon de ses enfants et qu'il confie Thérèse, se croyant mourant. En 1762, décrété de prise de corps suite à la publication de l'Emile, Rousseau doit quitter précipitamment Montmorency et la séparation est douloureuse. Le Maréchal est particulièrement affecté par le départ de son ami.
Jean Philippe Rameau (Dijon, 1683 - Paris, 1764) 
En 1745, Rousseau retourne à Paris et cherche à rencontrer Rameau, musicien reconnu dont il a lu le Traité de l'harmonie réduite à ses principes naturels (1722). Il fait exécuter son opéra Les Muses galantes en sa présence chez Madame de la Pouplinière. Rameau l'accuse violemment à la fois de pillage et de médiocrité. Par la suite, Rameau conserve une animosité ouverte pour Rousseau. Leurs conceptions divergentes de la musique sont au coeur d'un important débat qui anime le XVIIIe siècle, entre les partisans de la musique italienne (Rousseau) et ceux de la musique française (Rameau).
Isaac Rousseau (Genève, 1672 - Nyon, 1747) 
Horloger d'origine française, Isaac Rousseau épouse Suzanne Bernard le 2 juin 1704, qui meurt en donnant la vie à leur second fils, Jean-Jacques : je coûtai la vie à ma mère, et ma naissance fut le premier de mes malheurs. Isaac inculque à son jeune fils l'amour de la lecture et de la patrie jusqu'en octobre 1722, quand, suite à une querelle, il s'expatrie pour Nyon. Par la suite, Jean-Jacques ne reverra plus que rarement son père.
Voltaire, François-Marie Arouet, dit (Paris, 1694 - Paris, 1778)
Durant sa jeunesse à Annecy, Rousseau lit avec assiduité les oeuvres de Voltaire qu'il admire profondément. Les deux hommes ne se rencontrent jamais, mais correspondent à plusieurs reprises sur l'initiative de Rousseau. Lorsque Voltaire tente d'installer un théâtre à Genève, Rousseau lui adresse une lettre virulente l'accusant de corrompre sa cité. Par la suite, Voltaire ne cessera de dénigrer violemment Rousseau dans de haineux pamphlets.

Deux sites sur Voltaire à consulter :
Sur le site du Ministère français des Affaires étrangères
Le site de référence de la Voltaire Fundation
Voltaire contre Rousseau. Quelques textes illustrant la querelle entre les deux philosophes :
Lettre de Voltaire à Jean-Jacques Rousseau (1755)
Lettre de Rousseau à François-Marie Arouet de Voltaire (1755)
Lettre de Rousseau à Voltaire (1760)

Sur Jean-Jacques Rousseau (1766)
Françoise-Louise de Warens (Vevey, 1699 - Chambéry, 1762) 
Rousseau rencontre Mme de Warens à Annecy le 21 mars 1728, dimanche des Rameaux, alors qu'il est encore adolescent. Il est immédiatement séduit et s'empresse de retourner vers elle après un séjour à Turin. Il demeure souvent à ses côtés de 1729 à 1742, mais c'est surtout durant l'été 1736 et le printemps 1737, aux Charmettes, que Rousseau vit son plus parfait bonheur avec celle qu'il adore. Le 12 avril 1778, cinquante ans après leur première rencontre, il lui rend hommage dans ses dernières lignes : la dixième promenade des Rêveries.