Le parc Jean-Jacques ROUSSEAU à Ermenonville

Les jardins d'Ermenonville furent créés par le Marquis René-Louis de Girardin à la fin du XVIIIème, de 1766 à 1776.

Entouré de peintres, d'architectes réputés (Fragonard, Hubert Robert, Moreau le jeune) et de 200 jardiniers écossais, spécialistes du gazon, il va transformer des marais fangeux et malodorants en un parc à l'anglaise, antithèse des parcs à la Française, tels Versailles ou Vaux-le-Vicomte. Chemins sinueux fabriques, grotte, buis non taillés, fleurs champêtres où la nature donne l'impression de s'exprimer en toute liberté, alors que la main de l'homme a tout orchestré. Il s'inspire aussi de "La Nouvelle Héloïse", best-seller de l'époque de Jean-Jacques ROUSSEAU dont les théories sont en osmose avec sa propre sensibilité. Ainsi va naître le plus beau parc paysager, unique en France par son ampleur et dont la réputation artistique fera le tour de l'Europe grâce à ses bocages attrayants, le halo romantique des feuillages, les eaux bruissantes, son charme pittoresque propice à la rêverie, à la sérénité.

Cédant à l'invitation pressante du Marquis, Jean-Jacques Rousseau, alors au faîte de sa célébrité arrive à Ermenonville par une belle matinée printanière, le 20 Mai 1778, curieux de voir le décor qu'il s'était en quelque sorte préparé. Il jubile de voir" des arbres si frais" car il y a si longtemps qu'il n'a vu un arbre qui ne soit couvert de poussière et de fumée. Hélas son bonheur d'herboriser, de canoter sur le lac en compagnie de ses hôtes sera bref. Après avoir vécu les six dernières semaines paisibles et heureuses d'une vie fort agitée, il meurt brutalement le 2 juillet, vers 12 heures. Il vient d'avoir 66 ans !

Le 4 juillet 1778, il sera inhumé de nuit à la lumière des torches dans l'île des peupliers, au c?ur du parc qui portera désormais son nom. Il sera transféré au Panthéon en octobre 1794 par un décret de la Convention désireuse de rendre hommage à l'homme de la Nature et de la Vérité.

Son tombeau sculpté par Jean-Philippe Sueur sur les dessins d'Hubert Robert, n'est plus qu'un cénotaphe.

Miraculeusement préservé des convulsions de l'Histoire, ce parc permet de découvrir la cascade et la grotte des naïades, le dolmen, I'autel de la rêverie, le célèbre temple de la philosophie dédié à Michel de Montaigne, le banc de la Reine, la grotte préhistorique, le tombeau de l'île des peupliers où fut inhumé le grand homme. Point de rencontre des philosophes et des artistes, ce jardin fut considéré comme un lieu de pèlerinage et possède à ce titre une valeur symbolique inestimable.
 

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