Les enjeux du Futur

L'environnement
La croissance de la démographie n'a cessé de s'accélérer, elle est devenue explosive. Nous sommes actuellement 5,4 milliards d'individus. Ce phénomène est imputable à la révolution industrielle venue se superposer à la révolution agricole engagée des milliers d'années auparavant. La maîtrise de la natalité entreprise depuis plusieurs années doit se poursuivre dans les pays surpeuplés.

Pour la première fois de son histoire l'homme est confronté à la limite de son territoire. Les pays européens connaissent une fécondité stationnaire, la Chine a décidé une limitation à 1,4 milliard de chinois. Mais c'est dans le tiers-monde qui représente 80 % de la population mondiale qu'il faut gérer la fécondité et changer certaines traditions.

Les villes sont en crise, les problèmes les plus graves sont la pollution, la solitude, la criminalité, la délinquance, la drogue et les transports. La surpopulation des mégapoles (Mexico, Sao Paolo, Bombay, Shanghai, New-York, Tokyo, Delhi, Le Caire, etc) est particulièrement alarmante.

La multi-appartenance
La relation “passé/présent/futur” doit être revitalisée. Même si l'expérience de chacun ne peut être que singulière, une lecture du passé de l'humanité peut nous aider à comprendre nos différences culturelles. La connaissance et le respect du savoir et des croyances des autres sont indispensables pour élargir les consciences et abattre les murs qui séparent les individus et les peuples.

Aucun problème majeur ne peut être désormais résolu sans une référence à l'ensemble de la planète. Il est urgent de régénérer la démocratie. La créer là où elle n'existe pas pose le problème du niveau de culture des masses et de la capacité de libre détermination des individus. Commencer par respecter l'autre, c'est ne pas avoir des idées toutes faites sur ce qui lui convient. Il faut préserver la diversité du monde et se méfier des solutions qui engendrent l'uniformité.

Face à la baisse d'influence de l'Etat-Nation, il faut d'urgence promouvoir une nouvelle géopolitique qui passe notamment par des organismes mondiaux (ONU, UNESCO, CICR, etc).

L'énergie et la pollution
La civilisation a toujours eu des effets nuisibles sur l'environnement. Mais les effets néfastes de la pollution se sont dramatiquement amplifiés ces 20 dernières années, en particulier l'effet de serre, la destruction de la couche d'ozone, les excès de pesticides sur les cultures, le stockage des déchets nocifs, la déforestation et tant d'autres pollutions.

Sans même chercher à détruire, les hommes ont besoin de tant de place qu'ils réduisent de plus en plus celles des autres espèces. Le taux d'extinction de la faune et de la flore est extraordinairement élevé. L'humanité actuelle porte gravement atteinte à l'équilibre écologique de la planète.

L'énergie constitue l'une des préoccupations majeures. Il faut trouver des sources d'énergie non polluantes et durables. Pour remplacer le pétrole, le gaz, la houille (gaz carboniques) et les centrales atomiques (risque d'accident et déchets nucléaires), il y a d'autres sources d'énergie non polluantes et inépuisables : le soleil, la géothermie, le vent, les marées. Des expérimentations sont en cours avec des centrales de fusion nucléaire, non polluante, utilisant de l'hydrogène lourd.

Les conflits et l'exclusion
Depuis l'an -8 000 jusqu'à l'an 2000, l'histoire humaine est sans cesse éclaboussée du sang des luttes entre chefs et groupes pour une suprématie. Au XXe siècle, l'on dénombre plus de 150 guerres (deux guerres mondiales, le Vietnam, l'Algérie, le Liban, la guerre Iran-Irak, etc). Est-il possible de surmonter ou de canaliser les haines accumulées depuis des siècles et qui se manifestent avec une violence croissante dans des affrontements entre communautés ethniques ou religieuses (l'ex-Yougoslavie, la Somalie, le Cambodge, le Kurdistan, l'Irlande, le Sri Lanka, etc) ? L'agressivité humaine n'est pas fatalement inscrite dans les gènes, l'homme a une nature sociale évidente.

Deux modèles économiques s'affrontaient : le capitaliste et le communiste. Si le capitalisme a triomphé, les problèmes économiques liés à la globalisation, l'inégalité des richesses et la perturbation des marchés monétaires montrent que ce système provoque de très graves problèmes d'inégalité. La conquête de positions dominantes, la rationalisation et la mondialisation sont devenues une finalité, elles engendrent en particulier du chômage. Il faut réorienter l'économie et la mettre au service des hommes et non le contraire. Une réflexion doit être effectuée sur la réussite collective, le partage des richesses, l'art du consensus et le souci du long terme.

Les problèmes du Tiers-Monde sont catastrophiques. La malnutrition, des épidémies, l'analphabétisme, le sous-développement industriel et l'effondrement du cours des matières premières piétinent. La domination politique, économique et culturelle qu'exerce le Nord sur le Sud est écrasante, si des solutions ne sont pas trouvées pour un partage des richesses et un transfert de la technologie au Sud, il y aura inévitablement des conflits très graves.